Les Relations publics ouvertes sur le monde

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Culture RP à rencontré Christophe Ginisty – Président de l’International Public Relations Association – IPRA ; président et fondateur d’Open Agency et blogueur depuis 2004.

 

L’Ipra est une association internationale des Relations Publiques créé en 1955.
Pouvez-vous nous en rappeler les moments importants?

L’idée de créer une association internationale pour contribuer à l’éducation aux relations publiques est née au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1949 pour être tout à fait précis. Les pères fondateurs de cette association voulaient tourner le dos aux années noires qui avaient été notamment marquées par la propagande la plus abjecte qui soit. Ils considéraient que les relations publiques seraient un moteur de modernité pour la reconstruction de nos sociétés. Rappelant leur attachement à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et notamment son article 19 qui évoque la liberté d’expression, ils voulaient que les RP contribuent pleinement à l’information éclairée des citoyens. L’association a été officiellement créée en 1955 et 10 ans plus tard, en 1965, ils adoptèrent le « Code d’Athènes » qui est encore aujourd’hui considéré comme un texte de référence pour la pratique des Relations Publiques. Depuis, l’association s’est développée dans le monde entier et compte des centaines de membres.

Quelle est aujourd’hui votre stratégie compte tenu de la complexité des opérations et du caractère international?

En tant que Président élu pour l’année 2013, je veux contribuer à faire davantage entrer le numérique dans nos pratiques et je veux également faire entendre plus distinctement encore la voix des RP. Inutile de vous expliquer en quoi la dimension digitale est fondamentale, je pense que tout le monde est en mesure de le comprendre. Comme nous sommes une organisation mondiale, le digital est une canal de communication et d’échange tout à fait indispensable. Pour ce qui est de la voix, je pense toujours comme les fondateurs de l’IPRA que les RP sont un agent de changement et qu’ils contribuent à faire évoluer la société. J’ai la chance de beaucoup voyager dans le cadre de mon mandat et je veux expliquer ce point de vue dans tous ces pays émergents qui découvrent depuis peu à la fois les médias libres et les médias sociaux. Je viens leur parler du rôle des relations publiques et travailler avec les universités pour garantir un enseignement de qualité.

Pouvez-vous nous parler du  » Golden World Awards « , quel est son objectif?

« La mission de l’IPRA ayant toujours été de travailler à l’excellence dans l’exercice du métier des relations publiques, il était tout à fait naturel que nous nous attachions à récompenser les campagnes qui sont les mieux conçues et exécutées. Beaucoup d’annonceurs et d’agences nous soumettent des dossiers dans le monde entier et nous prenons un soin particulier à les analyser sous les angles stratégique, méthodologique et créatif, sans oublier d’accorder une attention particulière à la mesure des résultats. Cela fait des années que je participe au jury qui apprécie ces campagnes et je dois dire que je suis toujours autant émerveillé par le travail qui nous est soumis. C’est aussi une très bonne opportunité pour moi d’apprendre de mes confrères et de comprendre comment se pratiquent les RP dans certains pays. Les plus créatifs ne sont pas forcément ceux que l’on croit. »

Parlez-nous du code de conduite Ipra et est-ce le même pour tous les pays?

L’IPRA est une organisation mondiale qui, comme je le disais précédemment, a édité le Code d’Athènes dans les premières années de son existence. Depuis, ce code a été amendé, enrichi, puis de nouveaux codes de conduites ont été édités pour prendre en compte les évolutions de notre métier. L’un des projets de ma présidence est d’affiner encore un peu plus nos textes afin d’y inclure les nouveaux enjeux du numérique, notamment en matière de gestion de la réputation. Nous sommes les contemporains d’un monde qui change radicalement, il faut que nos textes en rendent compte de la manière la plus innovante possible. Je pense pouvoir arriver à faire ce travail pour la fin de l’année avec l’aide d’autres organisations internationales.

Sachez enfin que notre rôle, en tant qu’organisation internationale, est de donner une portée universelle à nos codes, charge aux organisations nationales de faire un travail de rédaction spécifique à la configuration de leur marché.

Vous avez créé un blog influent depuis 2004, est-ce l’envie d’une plus grande liberté par rapport à votre fonction de président de L’Ipra ou tout simplement d’apporter une vision plus personnel sur le monde?

Je n’étais pas Président de l’IPRA en 2004, tout au plus membre du board. J’ai créé mon blog pour assouvir deux envies. La première était d’écrire. Ayant toujours eu une affection particulière pour ce mode d’expression, je voulais retrouver le plaisir de m’exprimer de manière rédactionnelle et la simplicité des technologies d’édition me permirent de le faire en 2004. La deuxième était l’expérimentation. Je pressentais que les blogs allaient être à l’origine d’un phénomène planétaire lié à la libération de l’expression des individus et j’avais tout simplement envie de me faire ma propre opinion sur l’outil afin de mieux le comprendre. Ce fut une expérience incroyable et même encore aujourd’hui alors que le nombre de blogs continue de baisser, je suis fidèle à ce journal en ligne qui est un vrai lien avec ma communauté.

Vous avez écrit un article sur les 7 raisons d’être fier de pratiquer les Relations Publiques, pourquoi et que faut-il en retenir?

Les relations publiques ont souvent été considérées comme les parents pauvres de la communication. Elles ont souvent été caricaturées — et le sont toujours d’ailleurs —, représentées par ces attachés de presse volubiles qui ne font rien d’autre que de valoriser un carnet d’adresses en papillonnant dans les cocktails les plus mondains. Je pense que les relations publiques sont bien autre chose que cela. Les professionnels des RP participent à l’optimisation des flux d’information, ils sont des partenaires de la presse, ils sont au contact des utilisateurs grâce aux réseaux sociaux, ils gèrent la réputation de leurs clients, ils sont les artisans de la résolution de problèmes, ils contribuent à la gestion des situations de crise, ils organisent le dialogue avec les communautés en ligne, bref, ils font un métier indispensable à la démocratie, très loin de ces « poisons » dont a parlé Edwy Plénel récemment dans une interview. En tant que Président de l’IPRA, j’avais envie de l’exprimer et par cette note, envoyer un message amical à tous mes confrères.

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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