Mélanie Grospart, quelles sont pour vous les bonnes pratiques à l’heure du 2.0?

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Culture RP a rencontré Mélanie GrospartCommunication web et coaching réseaux sociaux.

 

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Mélanie quel a été votre parcours ?

Issue de l’univers de la littérature et de la communication, j’ai débuté dans les relations presses en 2002, puis ai exercé dans la communication pour ensuite naturellement bifurquer dans le monde du web en 2006.

J’ai passé un diplôme de développeur informatique avec l’Afpa en 2007, puis je fais mes premiers pas dans le monde de la communication internet en intégrant une première, puis une deuxième agence web, dans laquelle je passerai 5 ans.

Depuis décembre 2013, j’accompagne les TPE/PME, les indépendants, les associations et les collectivités territoriales dans l’installation de leur présence web et le développement de leur visibilité sur le web.

J’interviens notamment dans le cadre d’élaboration de stratégies de communication web, de création de site, d’optimisations SEO pour le référencement, de missions de community management, ainsi que dans le cadre de formations aux techniques et outils d’animation de blogs et réseaux sociaux, et d’interventions de sensibilisation à l’identité numérique auprès des enfants, adolescents et parents.

Vous avez publié sur le blog de l’Agence Ventilo, un article intitulé « Les Relations Presse 2.0 : diffuser quoi, où et comment ? » Quelles sont pour vous les bonnes pratiques à l’heure du 2.0?

Depuis 2002, les outils ont beaucoup évolués. Ils ne remplacent bien évidement pas les méthodes classiques, mais viennent s’y ajouter pour enrichir les possibilités d’actions de relations presse.
Dans les relations presse classiques, on diffuse un même communiqué de presse sur une multitude de supports. Sur le web on ne peut pas faire ça, sous peine de voir son communiqué considéré comme « contenu dupliqué » par les moteurs de recherche. C’est là qu’est la première différence entre les 2 modes d’action.

Il va donc s’agir d’attirer l’attention de l’internaute et de l’emmener à l’endroit où sera disponible le communiqué (l’espace presse du site par exemple). Seuls quelques éléments seront repris et diffusés, afin d’inciter l’internaute à, soit demander plus d’informations, soit se rendre là où les informations seront disponibles.

La seconde chose à avoir en tête, c’est que dans les relations presse classiques, on diffuse son dossier de presse a un contact identifiable, directement. Grâce que web, on va pouvoir élargir cette diffusion. Comme abordé dans l’article cité ci-dessus, en plus du contact de personne à personne (« one to one ») on va pouvoir diffuser l’information sur plusieurs modes : en adressant un message unique à un public « masse » non identifié (« one to all »), puis en diffusant un message à des communautés identifiées (« diffusion sociale).

Ce sont ces 2 notions qu’il faut prendre en compte en 2015 dans la gestion de ses relations presse.

Elaborer une stratégie de présence sur le web est une étape incontournable pour une présence pertinente et efficace d’un individu comme pour une marque. Entre Audit et Benchmark, quelle est la « bonne stratégie » – en existe qu’une seule d’ailleurs !-  concernant les questions de  référencements, d’acquisitions d’affiliations ?

En effet il y a autant de stratégies que de cas. D’où l’importance de l’audit, pour bien cerner la situation et proposer un plan d’action pertinent, et du Benchmark, afin de bien connaitre ses concurrents et son environnement.
Ces deux étapes sont essentielles pour la suite, et permettrons de poser les bonnes questions : la marque est-elle présente sur Internet, et comment ? Quels sont les objectifs de cette présence ? Les objectifs sont-ils remplis ? Quelle est la demande des internautes, et comment souhaitent-ils qu’on y réponde ? Qui sont mes concurrents et que proposent-ils pour répondre à cette demande des internautes ? Comment se démarquer et offrir à l’internaute une meilleure réponse que les concurrents ?
Ce sont les réponses à ces questions qui permettront de d’élaborer une stratégie d’action adaptée et efficace.

Quelle est votre définition de l’E-réputation ?

L’E-réputation, c’est la perception qu’ont les internautes d’une marque ou d’une personne sur internet. L’identité numérique se construit en général par les contenus diffusés par la marque ou la personne, mais elle est également dépendante des informations que les internautes peuvent publier à propos de l’entité. Et le problème, c’est que ces informations peuvent être positives, mais également négatives.
On assiste depuis quelques temps à une explosion du nombre d’informations personnelles accessibles en ligne, sans limitation de durée, et qui peuvent devenir un réel problème pour une marque ou une personne :

  • 88% des adolescents et 69% des adultes ont déjà lu des propos abusifs sur des réseaux sociaux
  • Près de ¾ des employeurs consultent les profils des candidats sur les réseaux sociaux
  • 13% des personnes ont été victimes  d’usurpation d’identité, et 30% des utilisateurs connaissent quelqu’un ayant été victime d’usurpation d’identité
  • 4,8 M d’utilisateurs révèlent les destinations de leurs voyages sur Facebook

Source : Etude RSA-Ifop « Nos ados sont-ils vigilants sur Internet ? » Fev.2013

Maitriser son identité numérique et son E-réputation, c’est avoir une parfaite connaissance des outils, ainsi que la conscience des implications de ses actions sur le net, et des risques liés à l’utilisation des outils du numérique.
Les conséquences d’une mauvaise gestion d’identité en ligne peuvent êtres juridiques, économiques,  de liberté d’expression, etc. C’est pourquoi il est important d’adopter une  démarche responsable et citoyenne dans son utilisation d’internet, mais également de sensibiliser et éduquer les jeunes générations à cet aspect d’outils souvent considérés comme uniquement ludiques.

Comment protéger aujourd’hui son intimité tout en valorisant ses compétences professionnelles ?

Tout d’abord il faut connaitre les outils, leurs usages et pratiques, et la réglementation. Si on est présent sur facebook ou Google+ par exemple, il faut régulièrement vérifier ses paramètres de confidentialité, créer des listes ou cercles pour diffuser les contenus selon le degré d’intimité que vous avez avec vos contacts ; d’une manière générale, il faut toujours se poser la question « qui va voir ce contenu ? » et « est-ce que ce contenu peut nuire à ma réputation ? ».
En revanche il est important de valoriser ses compétences professionnelles, et il ne faut pas hésiter à être présent sur les réseaux sociaux type Viadeo et LinkedIn (avec toujours en tête les questionnements de la pertinence des partages et de leur ciblage).

Il ne faut pas non plus « fuir » les présences sociales, car n’avoir aucune présence sur le net peut également être mal perçu dans la mesure où la majorité des gens sont présents sur internet. Cela pourrait être pourrait être interprété comme une peur des nouvelles technologies (ce qui en 2014 peut être un handicapant dans le cadre d’une recherche d’emploi par exemple).

Pourriez-vous nous expliquer les différences entre une présence sur Google + et Facebook ?

Facebook est la plateforme la plus ancienne des deux (lancé en 2006). Les usages y sont établis, et ce sont 26 millions d’utilisateurs actifs mensuels en France qui passent en moyenne 5h28 sur leur compte par mois. C’est le réseau social le plus utilisé en France.

Source : http://www.blogdumoderateur.com/chiffres-reseaux-sociaux/

Sur facebook il est nécessaire d’avoir une présence conversationnelle, on s’adresse au grand public. Les gens sont sur facebook pour échanger avec un cercle d’amis (plus ou moins) restreint Google +, (le petit dernier lancé en 2011) est un réseau social qui a également vocation à être un accès unique aux nombreux services en ligne de Google (Gmail, Youtube, Picassa, Google maps, etc.).

Un des premiers avantages à utiliser Google+, c’est qu’il va permettre d’accroitre la visibilité et le référencement d’une marque ou d’une personne sur son moteur de recherche (Google reste le moteur de recherche le plus utilisé en France avec presque 93% des parts de marché en 2014). En effet Google favorise les publications des pages Google+ dans ses pages de résultats de recherche, mais cela va aussi permettre de faire des backlinks hautement qualifiés sur vos sites (dans la section « Infos » et dans les posts).

La seconde force de Google+, ce sont les cercles : Google+ offre en effet la possibilité de classer vos contacts par cercle thématiques. Ainsi lorsque vous publiez un post, vous pouvez le diffuser uniquement à certains cercles, ce qui ciblera mieux votre auditoire. Par conséquent, l’engagement des contacts est plus important.

Facebook lui n’offre pas cette option de ciblage fin pour les pages : il est juste possible de cibler par lieux et langue, à moins de passer par la publicité. Les publications doivent donc être plus « générales » afin d’intéresser la totalité de vos fans.

Enfin, le troisième atout de Google+, c’est qu’il offre la possibilité de montrer son expertise grâce aux Hangout, système de vidéo chat qui permet de créer des web-conférences qui peuvent ensuite être accessibles sur Youtube par tous les internautes.

Si dans les deux cas il s’agira de mettre en place une communication conversationnelle, Google+ offre la possibilité d’une communication plus institutionnelle que sur facebook, où l’on est plus dans une configuration « entre amis ».
Facebook reste cependant une plateforme essentielle. C’est LA plateforme sur laquelle les utilisateurs aiment se rendre pour interagir avec leurs amis et rester en contact avec eux.

Comment créer une relation pérenne avec les blogueurs, les journalistes ?

En effet, s’il est facile d’acheter un espace publicitaire, il est plus difficile de gagner une parution dans la presse ou un article sur un blog influent. Car une fois son communiqué rédigé, comment faire en sorte que le mail adressé ne soit pas noyé parmi la multitude de mails reçus chaque jours par un journaliste ?

En premier lieu, Il faut identifier les journalistes et les blogueurs influents et qui sont susceptibles de relayer les communiqués de presse, obtenir leurs adresses mail, entrer en contact, et créer une relation personnalisée. Par la suite il faudra entretenir cette relation, c’est le fer de lance des relations presses. Et cela passe par des échanges téléphoniques, des rencontres physiques lors d’évènements, etc. Il faut connaitre ses contacts, afin de leur proposer des informations qui correspondront à leurs besoins et attentes.

Petite particularité concernant les blogueurs : bien souvent il faudra leur proposer quelque chose pour les inciter à relayer vos messages (produit gratuit, entrées pour un événement, etc.). Il faut se souvenir que les blogueurs ne sont pas des professionnels (contrairement aux journalistes), et que, pour la plupart, bloguer est un loisir. Le blogueur n’a donc aucune obligation s’il ne souhaite pas parler d’un produit. D’où la nécessité d’instaurer une relation durable, d’échange et de confiance avec eux, peut-être encore plus qu’avec les journalistes.
En second lieu, il faut savoir construire son message, afin de se différencier, et pour ne pas être noyé dans le flux d’informations. Rédiger un communiqué ou monter un dossier de presse s’apprend et ne s’improvise pas. Ces outils répondent à des règles de formalisme, de présentation, etc., qu’ils convient de connaitre, particulièrement dans le cadre de relations presse classiques.
Enfin je dirai que même si la maîtrise des outils reste essentielle, il n’y a pas de recette miracle : le succès d’une campagne RP dépend avant tout du talent de communiquant de la personne qui la conduira.

Quelle sera à l’avenir le rôle de Community manager ?

Le community management est un terme un flou et « fourre-tout » actuellement si l’on se base sur le contenu des offres d’emploi dans le domaine. Pour moi il s’agit d’une des fonctions d’un communiquant internet. On ne peut pas gérer une communauté efficacement sans ligne et planning éditorial, ni sans avoir au préalable posé des objectifs et une stratégie de présence pertinente, avec connaissance de son univers concurrentiel.

Quel que soit le nom qu’on lui donne, le rôle de communiquant internet va se développer de plus en plus, comme une sorte de mix entre chargé de communication, chargé de relations presse, webmaster, graphiste, et même parfois développeur. C’est un métier qui nécessite des connaissances très diverses, un sens de l’organisation et de la coordination développé, une bonne capacité d’adaptation, et surtout, une grande réactivité et une bonne résistance au stress !

Son rôle est essentiel, et va le devenir de plus en plus car c’est lui qui va installer/faire vivre l’image de la marque sur Internet.

 

Liens:
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Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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