L’innovation, une énergie renouvelable qui puise sa source dans l’humain

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Tribune de Merete Buljo, Chief Digital & Customer Experience Officer Natixis.

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Aujourd’hui, l’innovation est sur toutes les lèvres. On ne peut ouvrir un journal, écouter une émission sur l’économie, et encore moins consulter les réseaux sociaux sans que l’on nous parle de l’impérieuse nécessité d’innover !

Alors, pourquoi cette urgence ? N’est-ce pas un phénomène de mode ? Est-ce que finalement l’humanité n’a cessé d’innover depuis l’aube du temps ? Pourquoi on en fait tout un plat aujourd’hui ?

Oui, certes. Disons que cela s’est fait par des « stops and go », par paliers, et que même parfois en reculant par tels ou tels dogmes religieux ou politiques. Sans refaire l’histoire depuis l’invention de la roue, nous savons que les innovations majeures ont toujours concordé avec des moments d’accélération et de transformations profondes.

On dit que la révolution numérique que nous sommes en train de vivre constitue la quatrième révolution industrielle, après celles rendues possibles par la vapeur, l’électricité et le nucléaire. Les opportunités liées à l’exploitation des datas, de la robotique, des nouvelles technologies telles que le blockchain, quantum computing et l’intelligence artificielle semblent sans limites.

Avec le digital, le pouvoir a changé de camp. La démultiplication des acteurs et des offres ont permis au consommateur de reprendre le pouvoir. Avant, les entreprises imaginaient toutes avoir le monopole du cœur du client. Puis un beau jour, les GAFA et les NATU sont devenus les nouveaux maîtres du monde en bousculant l’ordre établi. Aujourd’hui les choses s’accélèrent encore avec leurs cousins asiatiques, les BATX.

Alors, quoi faire quand on représente une bonne veille industrie traditionnelle ? S’allonger pour mourir ?
Rassurons-nous ! Ces « nouveaux barbares » sont forts car ils sont malins, ils vont vite, ils sont agiles et innovants. Est-ce perdu d’avance ? Est-ce vraiment insurmontable de devenir aussi innovant qu’eux ?
Personnellement, je ne le pense pas ! Rien n’est impossible à qui croit. Et moi je crois en l’humain. Je crois que pour relever le défi de l’innovation il faut miser sur l’humain, sur le collectif et sur l’ouverture vers tout l’écosystème.

Pour moi, l’innovation est avant tout une énergie renouvelable qui doit puiser sa source dans l’humain, pour créer un mouvement et transformer l’entreprise. Une entreprise qui ne réussit pas à créer ce mouvement stagne et décline ; elle gère ses acquis mais ne se renouvelle pas et finira par mourir.

Bien sûr qu’il y ait de vrais enjeux technologiques, je ne le nie pas. Mais sans des femmes et des hommes motivés et engagés, à qui on donne l’opportunité d’exprimer leurs idées et d’expérimenter ces nouvelles technologies, l’entreprise ne pourra opérer un vrai changement profond. Ce changement est nécessaire pour libérer l’esprit créatif afin d’ancrer l’innovation et l’entreprenariat dans l’ADN de l’entreprise.

Comment faire ? D’abord, il faut la conviction du dirigeant. Nos challengers d’aujourd’hui sont tous dirigés par des visionnaires, c’est la clef de leur succès. On ne peut être visionnaire en étant replié sur soi-même, sans ouverture. Le monde aujourd’hui est connecté, c’est l’essence même de cette quatrième révolution industrielle.

C’est aussi l’intérêt des réseaux sociaux. Je considère que l’ouverture sur les réseaux sociaux devient impérative pour tout dirigeant qui veut comprendre le monde d’aujourd’hui et proposer une vision pour son entreprise, quel que soit son secteur.

Ensuite, il faut un changement de culture managériale et l’assouplissement des organisations avec moins de hiérarchie et plus de communautés. Le manager doit devenir un facilitateur bienveillant et innovant, un leader empathique. Il convient également de déployer un plan de formation axé sur le développement des « soft skills » et des méthodologies nouvelles comme le design thinking et le mode agile, y compris pour des populations qui ne sont ni des marketeurs, ni des informaticiens.

L’innovation ne doit pas être un domaine réservé aux spécialistes, elle doit diffuser dans toute l’entreprise. Mais pour cela, du moins pendant une période de transition, il faut des facilitateurs et des tiers lieux pour aider à métaboliser les nouvelles pratiques et à accélérer le mouvement. L’un des moyens peut être d’organiser des hackathons et des challenges innovation. Mais il faut veiller à ne pas les réduire à des opérations de communication et au contraire arriver à transformer l’essai en industrialisant les nouveaux concepts au-delà du POC.

Le client doit également faire partie de l’écosystème. Pour innover, il ne s’agit pas de s’amuser avec la technologie ou de vouloir juste « faire comme les autres ». Il faut imaginer de nouveaux usages qui répondent aux douleurs du client, y compris à celles qu’il ne se doutait pas d’avoir. Il s’agit de l’enchanter, d’obtenir l’effet Wow ! Pour cela, il convient de le rencontrer pour de vrai, en « chair et en os », d’écouter ses motivations et l’intégrer dans le processus de conception des produits. L’innovation doit être participative avec les salariés et collaborative avec les clients.

Enfin, l’entreprise doit s’ouvrir à des nouveaux partenariats externes, pas seulement aux startups ou aux entreprises tech, mais également développer des collaborations cross-industries, et pourquoi pas oser pactiser avec « l’ennemi » ? De ces partenariats peuvent naître de vraies innovations de rupture, plus compliquées à imaginer en vase clos.

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Livre Blanc d’Alban Jarry, Président Délégué de l’Ecole Polytechnique d’Assurances :

« L’accès à l’information et aux Réseaux Sociaux rend-il plus innovant.e 

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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