Influence Insider – A la découverte de Laurent Bour, Consultant Social Media et fondateur du média Le Journal du Community Manager

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Aujourd’hui dans Influence Insider, nous vous proposons de découvrir Laurent Bour, Consultant Social Media /@LaurentBour / depuis près de 6 ans, Laurent intervient sur des stratégies liées aux problématiques de visibilité des entreprises et sur les différents enjeux du Community Management.

« If someone offers you an amazing opportunity and you’re not sure you can do it, say yes – then learn how to do it later » – Richard Branson.

Il est également formateur en école et en centre de formation et fondateur du média « Le Journal du Community Manager« , un site référent traitant de l’actualité digitale au sens large.

Tu es aujourd’hui un influenceur reconnu dans l’univers du social média, comment en es-tu arrivé là ?

Influenceur est un bien grand mot en ce qui me concerne, je ne l’utilise d’ailleurs jamais me concernant tout comme le mot expert. J’entends par là que je ne me considère pas vraiment comme un influenceur, mais comme une personne qui explore, teste et tente de faire connaitre un milieu (le digital) à ceux pour qui il est encore difficile d’en saisir les contours. Moi-même je m’y perds parfois tant les termes anglo-saxons arrivent en masse en France et que les règles se redéfinissent régulièrement.

Si je suis reconnu comme un influenceur c’est en grande partie à ceux qui me suivent que je dois ce titre, car ce sont eux qui définissent les règles en quelque sorte. Ils estiment que j’ai de l’influence parce que je suis très présent et que mes écrits sont relayés régulièrement, ce qui au fil des années m’a permis de construire une solide audience de quasiment 160K visiteurs uniques sur le Journal du CM, ce qui est encore loin des ténors du digital mais n’étant pas à 100% dessus, je peux m’estimer plus que satisfait du résultat.

A côté j’avais créé en simultané une communauté Facebook de community managers qui compte à ce jour plus de 33.000 membres et qui s’auto-régule. C’est la première communauté de CM francophones en nombre de membres actifs et ma satisfaction après plus de 5 ans est de voir que des milliers de personnes peuvent s’entraider au quotidien.

En faire plus aujourd’hui ne m’intéresse plus trop, ou plutôt je ne souhaite pas faire du blogging, le seul levier pour me permettre de vivre. J’aime la formation et aussi travailler pour des clients sur lesquels je ne m’étale pas, car c’est du domaine professionnel et ça ne regarde que moi et mes clients.

Si je devais dire comment j’en suis arrivé là où je suis, c’est tout simplement parce que j’ai beaucoup appris pendant des années tout en faisant beaucoup d’erreurs. Et les erreurs, c’est malheureusement en France un sujet sur lequel on n’hésite pas à vous sabrer à la moindre occasion. Pour moi c’était tant mieux car c’est ce qui m’a rendu plus fort et m’a amené à me remettre en question régulièrement. Et puis j’ai été constant, persévérant et me suis positionné sur le community management et le social media sans en dévier pendant des années. J’ai appris à mon petit niveau le SEO et comment je pouvais l’exploiter pour mon média. Ceci a très bien fonctionné puisque j’ai acquis pas mal de top positions sur des mots-clés très fort.

En parallèle j’ai été très vite présent sur les réseaux sociaux et je participais à de nombreux évènements pour rencontrer les gens et échanger sur les bonnes pratiques. C’est la dimension rencontre qui m’a donné beaucoup d’équilibre dans mon travail et le fait de se rendre accessible plus que jouer les influenceurs était pour moi un principe important.

Ton humeur du jour, ton coup de cœur, ton coup de gueule ?

Mon humeur du jour : voir que de nombreux talents émergent encore aujourd’hui après les vagues d’opportunisme qu’ont été les réseaux sociaux dés leur avènement. Devenir influenceur aujourd’hui est bien plus difficile qu’il y a 5/6 ans en arrière. Aujourd’hui ce sont les vrais créatifs qui s’en sortent et notamment sur Instagram voir sur YouTube… pas réellement ceux qui passent le plus clair de leur temps à partager des selfies sous tous les angles possibles et inimaginables. D’ailleurs ces comptes-là plafonnent très vite et ne progressent plus en audience.

Mon coup de cœur : Mon coup de cœur va droit vers le compte Instagram d’un influenceur @DesertedinParis derrière lequel un israélien Tai Spegel a réalisé ses rêves en faisant tout vivre conjointement ses passions au sein d’un même compte… les chaussures et la pâtisserie. Nous avons eu la chance avec des élèves d’une école de CM de le faire intervenir sur un évènement influenceurs. Son humilité et sa passion avait conquis l’audience et il avait su définir en toute simplicité l’influence qu’il avait gagné en travaillant sur ce qu’il aimait faire tout simplement.

Mon coup de gueule : Ne pas confondre l’influence et l’opportunisme qui dans ce dernier cas a ouvert un boulevard aux premiers abonnés de certains réseaux comme YouTube ou Instagram. Si certains comptes ont aujourd’hui des millions d’abonnés, ce n’est hélas pas dû à un travail de qualité ou à la pertinence du contenu partagé. Je préfère de loin me regarder un bon tuto que certaines vidéos ou comptes qui sont devenus insipides avec le temps.

Et à côté vous avez des vrais talents qui sont de bons monteurs vidéos, qui travaillent des angles intéressants et qui n’ont pas l’audience méritée. Je pense sans hésiter à une personne comme Emmanuel Chila qui a un vrai talent mais qui n’a pas l’audience méritée. Problème d’algorithme, de sujets forts… je ne sais pas ! Mais à côté de certains gros influenceurs, il a plus que largement sa place.

Pour toi être un influenceur c’est : Un hobby, un métier ?

Pour moi c’est incontestablement un métier avant tout car on ne cherche pas à devenir influenceur. On fait bien les choses, on est professionnel et ensuite on gagne de l’influence… donc à mon sens ça découle d’un métier, d’un travail et de professionnalisme.

Dire que c’est un hobby pourrait rejoindre les catégories d’influenceurs qui font rire, ceux qui voyagent etc… mais avec le temps vous devez aussi être meilleur, plus créatif, être excellent monteur vidéo, photographe… donc vous retournez au côté professionnel qui est plus proche du métier que du hobby de mon point de vue encore une fois.

Une opportunité, une contrainte ? Autre ? 

L’opportunité, je l’ai soulevée dans mon coup de gueule mais attention, on peut aussi être opportuniste et être très bon, mais être seulement opportunisme en proposant du vide, ça n’a aucune raison de s’appeler influence.

Une contrainte ! Ce serait terrible d’être un influenceur par contrainte… et à vrai dire je ne vois pas laquelle si ce n’est de le devenir en dépit d’avoir pu accomplir autre chose. Je ne connais personne dans ce cas.

Si on pouvait faire émerger un mot pour coller à l’influence, je dirais créatif et visionnaire. Réussir à créer de la nouveauté, de la fraicheur ou un univers qui pourrait muter pour ne pas s’essouffler serait l’idéal, mais ce n’est pas simple. Vous avez un américain du nom de Zack sur Instagram qui était un ancien de Vine. Il fait des tours de passe-passe en vidéo ou plutôt il manipule les effets spéciaux à merveille mais on n’arrive vite à saturation, car les sujets se répètent et ça devient vite redondant. C’est donc très difficile de savoir aussi se renouveler tout en étant créatif. Etre visionnaire en plus de créatif permettrai de prendre un nouveau virage, de rebondir sur des sujets tendances ou mieux de les anticiper.

A quoi te sert ton influence ?

A mieux faire passer un message, un sujet rédigé au travers d’un contenu spécifique… et aussi à mieux me positionner sur certaines de mes missions. Dans certains cas on me juge plus sérieusement que la normale… et là ça me gêne, car l’influence ne fait pas de vous quelqu’un de meilleur, mais juste de plus visible dans l’absolu.

Parfois j’aimerai qu’elle puisse aider à faire connaitre certains talents… sauf qu’à ce stade j’estime ne pas en avoir assez et puis étant déjà ultra-sollicité, on ne peut hélas répondre à tout le monde comme on le souhaiterait.

Concrètement, c’est quoi ton quotidien ? 

Ça démarre par éplucher plus de 300 mails par jour et faire les bons choix tout au long de la journée. Dans mon cas, je dois jongler entre rédaction, partages sociaux et création de programmes de formation car j’en assure de plus en plus et ça me plait. Ça casse le temps passé devant un écran qui se compte vite en heures interminables sans que l’on s’en aperçoive.

Je dois aussi faire beaucoup de veille et éviter de trop ressembler aux autres dans mes contenus. Je ne rédige pas que du bon, loin de là mais sur certains sujets je prends beaucoup de temps, parfois 2 journées pleines.

Ensuite je me consacre à la recherche de sujets que je place en brouillons sur mon site et j’en compte plus de 250 à ce jour pour te donner un exemple. Ça permet en cas de panne d’aller puiser dans le back de mon site.

Dans mon cas je travaille principalement sur de la monétisation d’articles, de publicités et de liens. Ça reste donc du online, mais les actions externes je vais y venir et réfléchir à des leviers qui auraient du sens comme la co-création avec des agences, des marques… pour travailler sur des projets collaboratifs.

A ton avis : quelles sont les bonnes pratiques pour être un influenceur ?

Premièrement : Ne pas chercher à le devenir mais simplement être persévérant, être passionné et surtout bien faire son travail. Si ce n’est pas donné à tous d’être créatif, il faut aussi savoir bien s’entourer et travailler conjointement avec des vraies personnes douées.

Deuxièmement : Se construire une identité, faire du personal branding et ne pas hésiter à rencontrer des personnes qui sont prêtes à partager leur savoir-faire sur le sujet. Appréhender la monétisation de son savoir-faire, pousser des portes, jouer du culot, s’inscrire sur des plateformes d’influence (pour démarrer).

Finalement : Prendre du plaisir en associant travail et rémunération et ne jamais se prendre au sérieux sur un univers qui peut disparaitre du jour au lendemain. Un influenceur n’est pas un acteur ou un chanteur de renom… c’est une personne qui existe grâce aux lois du net et aux algorithmes des réseaux sociaux.

Au contraire : que faut-il ne surtout pas faire ?

Ça c’est le premièrement de la question précédente ! Ne jamais chercher à devenir influenceur car ce n’est pas un objectif ni un choix qui devrait être délibéré. En clair on ne devient pas influenceur avant de bien faire quelque chose et d’avoir un minimum de visibilité. Si vous êtes doué(e), rendez-vous visible intelligemment et laissez prendre la mayonnaise.

Et surtout laissez le temps au temps et ne soyez pas pressé sous peine de bruler des étapes et de commettre des erreurs irréparables. Rencontrez des gens qui vous pousseront et vous tireront vers le haut et ne vous laissez jamais décourager sur un univers qui peut basculer du jour au lendemain.

Qu’attends-tu des marques qui souhaitent travailler avec toi ?

Plus aujourd’hui qu’hier ! Un travail de proximité qui démarrerait par une rencontre et la définition d’un plan d’actions, afin d’atteindre un objectif tout en créant une relation de confiance qui durerait sur le moyen long terme.

Les contrats et deals qui se passent à 100% par échange de mail, appels téléphoniques… ne sont plus suffisants pour créer de la confiance, de la proximité et un travail qui puisse porter ses fruits. Ça veut dire bien entendu un travail qui coute plus, mais qui est plus engageant et plus responsable, avec une mesure des résultats qui peut se travailler et s’ajuster sur la durée d’une campagne.

Que peux-tu leur apporter ?

Ma personne, c’est à dire un cerveau pour travailler collaborativement et intelligemment.

Qu’est-ce que tu reproches aux marques le plus souvent ?

Le manque de suivi des actions, la méconnaissance des leviers et les sommes investis parfois trop importantes dans des actions push, alors qu’il est possible de travailler sur un positionnement web/SEO avec des blogueurs contrairement à des influenceurs spécialisés sur certains réseaux sociaux comme Instagram.

Ensuite trop de marques visent leur cible en frontal et ne pensent jamais à la contourner en jouant sur des audiences nouvelles. Elles pourraient pourtant leur apporter plus que leur cible directe. Si je prends des produits lambda comme le matelas, les chaussures ou autres, on pense tout de suite à des univers directement en rapport du produit… pourtant presque tout le monde dort sur un matelas et porte des chaussures. Il y a donc encore un monde à creuser en matière de créativité et de la mise en scène des marques.

C’est quoi ton actualité ou tes projets du moment ?

Bah l’influence justement ! Mieux me positionner sur le sujet sur Google, même si c’est un peu déjà le cas. Tout simplement pour apporter des idées et partager des concepts et des états d’esprit.

Je travaillais il y a peu avec l’IFAW et en plein brainstorming je réalisais que l’associatif derrière lequel il y aune cause à défendre, ne pouvait pas se mêler à de l’influence qui se monétise ou difficilement. Payer des influenceurs pour défendre une cause noble ou une cause qui fait sens à notre époque ne doit pas se faire en échange d’argent… ça risque de discréditer l’influenceur aux yeux d’un public… même si tout travail mérite salaire je suis d’avis qu’un influenceur puisse réfléchir à son influence et à la mettre au service d’au moins une cause. Je cherche la mienne !

Un petit message à faire passer à nos lecteurs de Culture RP ?

Le petit message de la fin sera simple. Je souhaite toujours rester disponible pour échanger bien entendu gratuitement sur les sujets de l’influence et apporter en live le témoignage de ce qu’est le quotidien d’un blogueur, comment on monétise un blog ou encore comment s’organise l’emploi du temps d’un influenceur. J’ai eu l’occasion de la faire à quelques reprises et je trouve enrichissant de partager un sujet sur lequel tout le monde peut percer.

Sinon un grand merci à toi Marc et ravi d’avoir pu échanger sur ce riche et passionnant sujet.

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Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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