Thierry Amar : « La presse professionnelle est plutôt à l’abri des fake news »

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Directeur de la rédaction de 100%MEDIA, premier pure player sur le marché de la presse professionnelle dédiée à la publicité et aux médias, Thierry Amar nous livre sa vision des médias aujourd’hui.

Thierry-AmarOffre-media

Thierry Amar, pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai un parcours atypique. J’ai créé le média que j’aurais aimé lire quand j’étais en agence média en 2005 : pendant plus de 25 ans, mon métier était media-planner, la personne qui décide des investissements publicitaires des annonceurs dans les médias. Je connais parfaitement les arcanes des métiers dont on parle tous les jours.

Je ne suis donc pas journaliste traditionnel, pas d’école de journalisme, pas de carte de presse mais patron de société. J’ai néanmoins appris les codes sans difficulté et je suis même parfois plus « puriste » que certains journalistes confirmés sur l’exigence de la précision de l’information.

Si vous deviez citer LA grande évolution du métier de journaliste ces 10 dernières années, ce serait laquelle ?

Etant arrivé sur le marché en 2005, avec les réseaux sociaux, je n’ai pas connu d’autres époques. Mais indéniablement, les réseaux sociaux ont tout changé. Sortir une information ne suffit plus. Il faut y ajouter un supplément d’âme ou une expertise.

Avec le phénomène des fake news, ressentez-vous une méfiance croissante de vos lecteurs quant aux articles que vous écrivez ?

Une lectrice m’a dit un jour « avec 100%MEDIA » je suis sure que l’information et juste. C’est sans doute un des plus beaux feedbacks qu’on puisse avoir. Je me bats chaque minute pour aller vers la précision et la justesse. C’est le contrat de confiance que nous avons avec nos lecteurs.
Je pense, heureusement, que la presse professionnelle (en tout cas, celle qui est sérieuse) est plutôt à l’abri des fakenews.

A votre avis, quel est le plus gros challenge du métier de journaliste aujourd’hui en France ?

La place des réseaux sociaux qui capte la majorité du trafic et donc des investissements publicitaires.

Les réseaux sociaux ne sont pas encore intégrés dans le système : ils aspirent nos contenus, certes nous renvoient un peu de trafic, mais n’alimentent pas le système. En tant que support gratuit, il n’est pas normal que les réseaux sociaux et moteurs de recherche ne contribuent pas davantage à notre économie btob.

Comment faites-vous face à ce défi au quotidien ? Cela vous a-t-il poussé à changer votre façon de travailler ?

Nous cherchons le moyen de mieux travailler avec eux. Je ne doute pas que l’écosystème se mettra en ordre de marche naturellement.

Que ce soit l’IA, la reconnaissace vocale, les algorithmes réseaux sociaux, quelles sont les technologies qui ont ou vont changer votre manière de travailler ? Comment ?

Pour l’instant, nous ne changeons rien. Il y a toujours un décalage entre le buzz des innovations et leur réalité sur le terrain. Par exemple, la domination du mobile n’est réelle que depuis 1 an ou 2. Et pourtant, on en parle depuis 10 ans.

Parlons maintenant des pratiques des attachés de presse : le communiqué de presse est-il encore aujourd’hui votre principale source d’information ?

Les attachés de presse sont à la source de beaucoup d’infos, mais ils n’ont plus le monopole. Personnellement, je regrette parfois que le rôle de certains attachés de presse s’arrete à celui d’envoyeur d’emails. On a besoin davantage de partenaires que d’intermédiaires.

Merci Thierry Amar et plein de bonnes choses à 100% Medias !

Cyndie Bettant, Influence & Content Manager – www.cision.com

SOTM

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