La communication de demain sera profondément technologique

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Trois mois après le lancement de l’offre technologique d’Havas Blockchain, Hugo Briand (Tech Lead chez ekino, agence du Groupe Havas) nous explique aujourd’hui comment technologie et RP peuvent s’articuler au sein d’un grand Groupe, et en particulier lorsqu’il s’agit de sujets blockchain.

Pour commencer, pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre parcours ?

Passionné par l’informatique, j’ai commencé à développer en PHP à l’âge de 16 ans. C’est donc tout naturellement que j’ai orienté mon cursus scolaire vers une école d’ingénieur. En commençant par l’IUT Informatique de Paris Descartes, puis en rejoignant l’École Centrale d’Électronique qui me permettait de poursuivre une formation informatique en alternance. En 2013, j’ai décidé de rejoindre ekino, séduit par les projets et par la vision de l’agence. J’y occupe aujourd’hui le poste d’architecte digital et lead blockchain, m’occupant des projets décentralisés. À ce titre, je suis responsable de la réalisation technique, ainsi que de la veille technologique et business.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ekino ? Pourquoi de la tech dans un groupe de communication ?

Créé en 2010 par Yann Doussot et Malo Gaudry, ekino accompagne ses clients pour imaginer, créer et déployer de nouveaux produits et services digitaux avec l’ambition d’être un acteur positif du changement. Pionnière dans son approche convergente, ekino a la conviction que les problématiques digitales doivent être abordées à travers le triptyque de l’expérience client, du business et de la technologie. Présent dans 6 pays (France, UK, États-Unis, Vietnam, Singapour et Inde), ekino intègre le design, le consulting, l’ingénierie, la data et l’innovation au sein des mêmes équipes, réunissant près de 500 passionnés et experts du digital. Depuis 2016, ekino fait partie du groupe Havas, regroupant plus de 20 000 experts dans le monde (communication, média, marketing, event), assurant ainsi une stabilité et une expertise globale pour répondre à tous les enjeux digitaux présents et futurs. Car c’est de cela qu’il s’agit; pouvoir répondre aux problématiques de nos clients de manière la plus exhaustive possible.

En combinant nos expertises conseils, technique, design, data, et innovation avec les domaines de compétences d’un grand groupe comme Havas, nous avons une réelle valeur ajoutée et une offre de services exhaustive assez forte sur le marché du digital. La communication passe de plus en plus par de nouveaux médias, et les relations entre les marques et leurs clients se font de plus en plus au travers de l’expérience qu’ont les utilisateurs de leurs produits digitaux. Il est donc nécessaire d’avoir aujourd’hui une synergie des compétences qui couvrent tous ces domaines, ce que nous faisons depuis 2 ans avec Havas.

En savoir plus

Ekino a intégré l’offre d’Havas blockchain en matière de développement technologique. Quelles sont les technologies que vous développez ?

Nous apportons au sein de l’offre de Havas Blockchain des capacités de conseil technologique et de réalisation de projets. Notre approche est avant tout pragmatique, car l’écosystème technique est vaste et mouvant, et manque encore de stabilité. Nous avons notamment pu voir qu’il y avait des problématiques de scalabilité et de sécurité qui n’étaient pas encore totalement adressées, bien que les évolutions techniques soient rapides – notamment avec l’arrivée de Lightning Network depuis bientôt un an.

Nous essayons d’avoir un éventail de technologies suffisamment agnostique afin d’être en mesure de prendre du recul et  d’identifier quelle est la bonne technologie pour le projet identifié. C’est pourquoi nous développons nos compétences sur Bitcoin et le Lightning Network, Ethereum ainsi que Hyperledger.

Comment peut-on savoir si un projet a besoin ou non de technologies blockchain ?

Cela dépend bien entendu du projet. Notre approche pour déterminer si celui-ci nécessite une technologie blockchain est de poser quelques questions qui nous permettent de préciser les besoins. Nous avons d’ailleurs créé un schéma assez simple afin d’aiguiller les entreprises qui souhaiteraient développer des projets blockchain.

Les deux premières questions sont basées sur les besoins au cœur du projet. Si celui-ci a pour but de remplacer un tiers de confiance, ou bien transférer de la valeur de façon numérique, alors les technologies blockchain peuvent être adaptées puisqu’il s’agit de leurs principaux cas d’usage. Si ça n’est pas le cas, notre projet pourra probablement être réalisé avec une technologie digitale, plus simple et rapide à mettre en œuvre.

Les questions suivantes concernant les besoins de transparence, d’interopérabilité et de gouvernance nous permettent de préciser les fonctionnalités du projet, grâce à quoi nous pourrons identifier s’il nécessite une blockchain ou non, et si une technologie blockchain est nécessaire si elle doit être publique (comme Bitcoin ou Ethereum) ou de consortium (Hyperledger par exemple). Dans tous les cas, il faut écouter le client et adapter la réponse en fonction de ses besoins.  

Quels sont vos premiers clients ou projets ?

Nous avons dévoilé lors de notre lancement un premier projet réalisé en collaboration avec PrismaMedia sur l’expérimentation d’une crypto-monnaie d’entreprise : le PrismaCoin. Il s’agit d’une expérimentation conjointe de façon à identifier les problématiques d’usage liées aux crypto-monnaies d’une part, et de permettre aux collaborateurs du groupe d’avoir une première expérience sans risques.

Nous avons également travaillé sur un projet de vérification des actualités : ekiCheck. Il s’agit d’un chatbot développé pour Slack se basant sur l’intelligence collective et sur le calcul d’un score de réputation par membre de la communauté d’utilisateurs. Le vote de chaque participant est ensuite enregistré sur la blockchain (via un dispositif de Smart Contract) garantissant transparence et traçabilité. Le dispositif permet également de réaliser des mini consultations ciblées ou techniques (par exemple auprès d’une communauté de développeurs) au sein d’une organisation ou d’une entreprise. C’est une solution que nous utilisons en interne au sein d’ekino. La vidéo de démo est disponible ici.

Par ailleurs, nous proposons des audits externes aux entreprises qui souhaiteraient avoir un autre regard sur les smart contracts produits. De même, nous pouvons effectuer des audits de sécurité pour limiter les risques de perte de fonds au travers de l’analyse des processus internes à l’entreprise.

Doit-on s’attendre à l’intégration prochaine des technologies blockchain dans nos vies quotidiennes ?

L’écosystème technologique actuel rend difficile l’exercice de futurologue, c’est pourquoi nous insistons pour adopter une approche pragmatique sur le sujet. C’est un environnement en cours de maturation, et à mon sens les projets blockchain n’auront pas d’impacts sur le grand public avant que les technologies aient pu résoudre les problématiques de scalabilité qu’elles rencontrent à l’heure actuelle.

Cependant les crypto-monnaies sont utilisables et commencent à avoir des réponses adaptées aux problématiques d’usage qu’elles rencontraient jusqu’ici. Il n’est pas impossible de voir Bitcoin toucher le grand public avant les premières applications décentralisées.

Pour terminer, qu’attendez-vous en 2019 sur les sujets blockchain ?

L’effervescence de 2017 et 2018 va finir de s’effacer, au profit des projets à véritable valeur ajoutée. Les technologies blockchain vont continuer à évoluer rapidement, c’est pourquoi il sera important d’expérimenter ces solutions et de garder un esprit ouvert. Je pense aussi que nous allons voir plus de projets se développer “au-dessus” de Bitcoin à la manière du Lightning Network ou encore de Rootstock – qui amène l’écosystème Ethereum sur la chaîne Bitcoin. Nous allons probablement voir aussi les premiers effets des régulations qui auront été votées dans les différents pays, et les ajustements qui en résulteront sur les lois.

Merci à Fabien Aufrechter, Head of Havas Blockchain.


Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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