L’intelligence artificielle saura-t-elle rendre les villes plus Smart ?

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« Le monde est ce que l’on en fait. »

Le Smart City évoque un territoire durable et intelligent. Depuis plus d’un an, de nouvelles notions sont apparues. On parle aujourd’hui de Smart Ruralité, Smart Village, Smart Territoires, ou encore Smart Région. Mais ce qui compte réellement, c’est surtout la dynamique que révèlent les actions mises en œuvres et qui détermineront le sentiment d’utilité, de viabilité. Car penser la ville ou les territoires de demain, c’est avant tout revoir notre façon de vivre, notre interaction avec les autres, notre environnement pour apporter une réponse adaptée aux grands défis sociétaux de notre temps !

Eric Vessier est Chef de Projet sur la Connected City d’Oracle  et consultant Expert dans le domaine de l’Analyse de données (Analytics, Dataviz, Machine Learning, etc). Oracle est un éditeur de logiciel spécialisé dans la data (depuis plus de 40 ans) et le cloud, et la filiale française a créé il y a quelques mois un Innovation Hub afin de porter autrement sa communication sur son offre.

Quel est votre parcours et ce qui vous anime ?

Mon parcours m’a permis de travailler en étroite collaboration avec les entités marketing des différentes entreprises où je suis intervenu (Crédit Agricole, Laser / Cofinoga, Reader’s Digest, SAS, etc). J’ai pu exercer dans tous types de structures, de grands groupes, des entreprises plus modestes, des entreprises françaises ou des filiales de groupes américains.

J’aime concilier l’humain… et les chiffres ! Je suis tombé dans le chaudron tout petit ! Quand j’ai découvert l’existence de l’analytique, des statistiques, des probabilités, il y avait là un univers qui me correspondait. Mon intérêt était de pouvoir s’en servir dans des domaines concrets qui touchent à l’humain. Le côté abstrait des sciences ne m’attire pas beaucoup, ce sont les applications qui en découlent qui m’intéressent. Après avoir suivi une formation universitaire d’économètre, mon parcours professionnel m’a permis d’y associer la dimension métier de l’entreprise, et tout particulièrement celle du marketing. Mettre l’intelligence des données au service du métier a toujours été au cœur des missions que j’ai pu accomplir.

Ma personnalité me pousse également à vouloir partager l’information, faciliter son accès, simplifier la façon d’en parler.Et j’aime par-dessus tout mettre en relation les personnes, être un coordinateur et un facilitateur de contacts. Cela m’aide dans l’exercice de mon métier, car cette caractéristique est plutôt rare chez les profils « analytiques ».

Sur le projet qui nous concerne, la Smart City, nous mettons souvent en avant la phrase : « pour un futur plus humain », qui me plait également.

Mon objectif à travers ce projet est de pouvoir davantage fédérer les bonnes idées technologiques autour de la Smart City, pour qu’elles puissent être appliquées à plus grande échelle, pour un progrès technologique et humain.

Les projets pilotes Smart City occupent de nombreuses Unes de magazines, quel projet spécifique portez-vous au sein d’Oracle Innovation France ?

Nous avons l’objectif d’illustrer une Smart City plus intelligente et connectée, et de jouer à la fois sur le fond et la forme :

  • Sur le fond : en partant d’une douzaine de cas d’usage universels qui concernent chaque citoyen: le ramassage des poubelles, le stationnement, l’éclairage, le transport, la sécurité, la santé, etc. Et en illustrant de manière pédagogique comment nos services et notre technologie hybride peuvent améliorer chaque situation tout en ayant une approche large et complète. Et en procédant de cette façon, nous rejoignons plus facilement les problématiques de nos clients.
  • Sur la forme : en utilisant les LEGO qui parlent à beaucoup de monde et va jouer sur l’émotion, en cassant quelque part l’image d’un éditeur de logiciel, là où on ne l’attend pas forcément. Notre démonstration de la Connected City se veut originale.

L’Innovation Hub, qui englobe le projet de la Connected City a pour mission de renforcer les relations avec nos clients et partenaires sur les sujets innovants et de développer la co-innovation centrée sur les besoins du client final.

Pour quelle création de valeur ?

Sur les thématiques de la ville intelligente, en ce qui concerne la Connected City : vivre mieux, dans un modèle économique et écologique adapté, confortable et sécurisé. La création de valeur va se trouver dans 3 aspects : technologique, l’utilisation des services applicatifs, et la gestion des projets.

  • Technologique : par exemple, nous pouvons fournir à nos utilisateurs l’accès à notre infrastructure et aussi l’accès à une plateforme très complète facilitant la mise en place de fonctionnalités liées à l’IoT, la sécurité, l’analytique, la mobilité, etc.
  • Les services applicatifs : vont faciliter l’accès et l’usage aux informations clés qui pourront être délivrées aux usagers et aux services de la ville. Tous les acteurs de la ville peuvent bénéficier de ces applications !
  • La gestion des projets : l’objectif est de participer au développement entrepreneurial de nos clients, d’être le partenaire technologique majeur, incontournable, qui va les aider à croître plus vite.

Selon vous comment rendre le citoyen acteur de son territoire, pour quels bénéfices et pour quelles contraintes ?

La définition du territoire est primordiale. A quelle échelle chaque citoyen est-il prêt à s’engager ? Cela dépend de chaque citoyen !

Je pense que les citoyens sont déjà acteurs d’une partie de leur territoire, l’idée est de voir comment les rendre concrètement encore plus responsables. Qu’ils aient davantage conscience que leurs façons de se comporter est déterminante, que ce n’est pas uniquement le travail des autres, et que tout ne doit pas dépendre des services de l’Etat.

Pour cela, le plus simple est de se positionner à l’échelle de chaque citoyen, d’identifier ce qui le préoccupe le plus et comment il peut remédier à ce sujet. Par exemple, quand un citoyen râle parce qu’il trouve que le ramassage des ordures ménagères n’est pas adapté, il n’existe pas forcément une seule solution.

« La solution idéale pour lui n’est pas forcément la meilleure
pour la ville ou pour les autres usagers. »

Autre exemple, les modes de transport : comment faciliter le déplacement d’un maximum d’usagers sans dégrader celui de ceux qui ont été jusqu’alors plutôt avantagés : les automobilistes. Dans la plupart des villes, 50% de l’espace de circulation est disponible pour les voitures, alors que cela ne représente que 10 à 15% des déplacements. Nous connaissons tous cette représentation dans l’espace d’une même population de 200 personnes dans des voitures, à vélos, dans un bus ou un tramway.

La sensibilisation passe aussi par une meilleure communication des enjeux, des avantages et inconvénients des solutions, des conséquences possibles, et par une approche plus micro-ciblée des services apportés. Nous, nous pouvons fournir les outils et les services qui vont faciliter la communication, l’accès à l’information pertinente, et aider à accélérer cette prise de conscience.

Les projets de Smart City reposent sur le recueil, le croisement et l’analyse des données relatives à toutes les activités de la ville. Reste à intégrer des sources hétérogènes et à concilier public et privé en les rendant compatibles avec les libertés individuelles des consommateurs. Pensez-vous que cela soit réaliste et réalisable, dans le meilleur des mondes possibles évidemment ?

Tout n’est pas possible, surtout que nous partons d’un existant. Ce serait plus simple si nous partions de zéro. Nous devons tenir compte du confort actuel, des exigences des usagers, des budgets disponibles, des contraintes techniques et légales, différentes selon les pays et les territoires, d’associer les enjeux économiques et écologiques. C’est une équation multiple à plusieurs inconnues et énormément de paramètres !

La data doit permettre de faciliter la mise en place de nouveaux services si possible dans l’intérêt de tous, et surtout pas au détriment de certains. Ce n’est vraiment pas facile à traiter.

Par contre, du point de vue technologique, il y a beaucoup de progrès réalisés. L’arrivée de la 5G va faciliter l’usage des capteurs, l’hétérogénéité des données n’est plus un frein, nous savons les analyser et en tirer les informations utiles. Le frein majeur sera d’ordre juridique et culturel. Il faudra du temps, il y aura des polémiques et des débats sur ce qui sera permis ou non, et c’est souhaitable afin d’avoir une véritable Smart City.

Vous avez écrit: « L’ennemi du marketing, c’est le silo ! », pourquoi et cette problématique est-elle toujours d’actualité ?

Le marketing reste un moyen de mieux vendre un bon produit ou un service grâce à une bonne communication et un bon ciblage. La communication peut-être verbale, visuelle, ou utiliser d’autres sens de l’individu. Et afin d’avoir une bonne communication, c’est-à-dire une communication adaptée, il est souhaitable d’avoir une vue 360° de la situation, donc une coordination maximale des canaux qui permettent de capter les données sur les clients. Quand on parle de silo, on parle de silo des canaux de communication.

Pour la Smart City, c’est pareil. Si vous communiquez bien auprès des usagers et mal auprès des services de la ville, l’objectif global ne sera pas atteint. Si vous communiquez bien avec un type de communication, par exemple l’email, et mal sur un autre type de canal, par exemple les agences physiques, votre communication sera ratée. Si vous communiquez bien le matin et mal le soir, c’est pareil, le ressenti est mauvais.

Dans le cadre de la ville, je me suis aperçu à quel point nous nous étions habitués à avoir une politique de la demande qui s’adapte à l’offre. C’est le schéma inverse de ce que nous avons l’habitude d’avoir ailleurs ! Dans le schéma actuel de la gestion d’une ville, l’usager est loin d’être le roi !

Comment communiquez-vous et avec quel support lors de vos Events par exemple ?

En tant qu’éditeur de logiciels, nous utilisons plusieurs modes de communication : la participation aux événements ou salons, ceux qui sont organisés par Oracle ou par d’autres intervenants, les réseaux sociaux, les relais sur nos channels Youtube, notre force commerciale bien sûr, le télémarketing, nos partenaires, etc.

Grâce à la maquette Connected City, nous avons à disposition un objet de communication très visuel pour les évènements. C’est ce que nous avons utilisé par exemple pour différents salon qui se sont déroulés au printemps : Vivatech, le salon Big Data Paris, AI Paris ou encore la Journée de la Femme Digitale. Nous allons continuer sur ce mode de communication, et sans doute le tester également en région.

L’engagement est un terme beaucoup utilisé comme moyen d’interaction dans nos professions, mais pour vous quelle définition a t-elle ?

L’engagement permet de mettre l’accent sur l’humain, sur la personne qui travaille avec vous ou pour vous, et sur le temps que vous allez consacrer au sujet. Si vous souscrivez à un service, et qu’il n’y a pas ou peu d’implication humaine autour de la mise en place de ce service, vous allez vous sentir frustré, ou moins bien percevoir la qualité de ce service.

« L’engagement est un indicateur de votre motivation,
de votre intérêt et de votre propre conviction. »

Pour les liens utiles :

Ai Paris en live – La ville intelligente en Lego selon Oracle : https://www.solutions-numeriques.com/ai-paris-en-live-la-ville-intelligente-en-lego-selon-oracle/

Extrait d’une formule « JT » réalisée par Oracle fin 2018 sur l’IA (j’interviens à la fin) : https://www.youtube.com/watch?time_continue=102&v=Fe-Whcz2lDc

La version longue (1h) se trouve ici : https://go.oracle.com/LP=77293?elqCampaignId=166548 il suffit de s’inscrire à l’événement pour voir le contenu.

Une vidéo (courte) sur le sujet Analytique + Marketing : https://vimeo.com/278528712 Autre webcast, autour de l’Analytique : https://go.oracle.com/LP=75915?elqCampaignId=164648

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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