#ParoledExpert
Les entreprises se doivent de coller à leur époque, évoluer en fonction de ces critères, parfois contradictoires, qui indiquent que notre période se situe dans un entre-deux historique.
Pascal Caillerez, Responsable des stratégies éditoriales chez Augural / Strateo.
Les différentes crises économiques et sociales – désormais sanitaires –, les avancées technologiques, la numérisation et la dématérialisation qui entraînent les disruptions, les peurs environnementales et climatiques, interrogations pour ne pas dire rejet d’une partie de la population pour le modèle économique ultralibéral et le capitalisme, l’arrivée des milléniaux… Ce contexte particulier concourt à un changement majeur de paradigme en matière de consommation et d’acte d’achat, pour les particuliers et entreprises. Du B2C au B2B, de la PME aux multinationales, en passant par les ETI : les appels d’offres intègrent aujourd’hui de fortes composantes environnementales et RSE.
Oui mais…
Toutefois, les hypermarchés sont délaissés quand le commerce électronique explose. Les voitures électriques progressent fortement mais les SUV restent en tête des ventes. La jeunesse manifeste pour l’environnement mais reste la population historiquement la plus consommatrice en ressources naturelles. La 5G pose question mais tout le monde entend disposer librement d’Internet et du téléphone mobile, sans antennes relais à proximité…
Les entreprises se doivent de coller à leur époque, évoluer en fonction de ces critères, parfois contradictoires, qui indiquent que notre période se situe dans un entre-deux historique.
Le comment du pourquoi
Le monde du marketing et de la communication subit de plein fouet cette tourmente. L’ancien modèle économique peine à survivre quand le nouveau n’est pas encore en place et que la crise économique élimine les plus faibles structures.
Se transformer pour devenir un modèle
Comment alors être pertinent avec ses clients quand soi-même on se tient en équilibre précaire, voire en restructuration ? Comment conseiller les meilleures méthodes et outils à ses clients quand soi-même, on hésite et/ou on ne fait pas ? Comment aller de l’avant sans regarder dans le rétroviseur ?
Répondre à ces questions signifie se repositionner, donc définir ce que nous sommes profondément, ce que nous aimons et voulons faire. Revenir aux bases, au cœur du métier. Se questionner en amont pour agir en aval sans hésiter. Devenir soi-même un exemple pour mieux orienter nos clients et participer à leur développement comme eux participent au nôtre.
Oui mais…
Plus facile à dire qu’à faire quand on est un dirigeant de PME, au four et au moulin, la tête dans le guidon. D’où le besoin de sang frais, d’une aide extérieure rompue au monde de la communication et du marketing. Une nouvelle brique pour consolider l’ouvrage. Chacun s’enrichissant de l’autre. Sans oublier – très important – de prendre du plaisir dans son métier (ce n’est pas sale) ! Là aussi, c’est communicatif et contagieux pour toutes les parties prenantes.
Le « bullshit » a vécu
Se réinventer mais sans fard, sans mensonge. A l’heure des réseaux sociaux, où la transparence devient une notion essentielle, le mensonge et la contrevérité n’ont plus leur place. Toute communication qui repose sur ces bases deviendra rapidement une impasse contreproductive. D’où l’intérêt de passer par un expert.
Donner du sens
En effet, le marketing et la communication aujourd’hui ont besoin de sens et de confiance comme le souligne un sondage de l’Institut CSA auprès de directeurs marketing sur la stratégie des marques. Côté clients, une étude menée par Viavoice insiste sur la sincérité dans la communication. Le règne des « consommacteurs » commence comme celui de l’éthique.
Et de claironner sur tous les fronts un greenwashing de façade ou un leadership présupposé ne peut tenir lieu de stratégie de communication – à moins de disposer de fonds suffisants pour le matraquer sur tout média, à la façon d’un rouleau compresseur (et encore). Pour se différencier, il faut être vrai et donner du sens à ses messages. L’annonceur et l’agence doivent se sentir concernés pour que la cible le soit également. La passion et les tripes doivent retrouver leurs lettres de noblesse dans nos métiers.
Le savoir-faire et le faire-savoir
Chaque entreprise a des histoires à raconter, la sienne propre, celle de ses collaborateurs, de ses partenaires et de ses clients (son écosystème). Sans le savoir elle est assise sur une mine d’or : ses données (cf ces articles). Autant de données pour autant de pépites qu’il convient de savoir extraire puis exploiter au mieux. Ce qui sous-entend de trouver le temps pour le faire.
Une activité quotidienne
Les canaux d’irrigation pour divulguer ces histoires ne manquent pas, les principaux professionnels sont LinkedIn, Twitter, Instagram, Facebook et YouTube, chacun avec sa particularité. Plus il y a de canaux, plus la société est référencée, c’est le principe du référencement de Google (environ 92% de part de marché en France). De même une activité quotidienne régulière avec des mots-clés récurrents est nécessaire pour maintenir l’intérêt (et le référencement) à bon niveau.
Être présent oui, fortement même, mais pas n’importe comment. En B2B, même si on ne se prend pas au sérieux, il faut faire les choses sérieusement pour donner confiance et envie aux clients et aux prospects. Il est nécessaire de consacrer du temps pour asseoir sa présence, non seulement dans les médias sociaux, mais aussi dans les médias traditionnels (relation presse, événementiel physique et virtuel, affichage, flyers…). Et ce, en respectant l’aspect de proximité de son cœur de métier, de son activité économique et de ses cibles.
Un full time job comme on dit en bon français !