Briséis Leenhardt, Attachée de presse « culture », freelance entre Paris et Londres.
Ma journée type ?
Je commence mes journées en faisant un point sur les calendriers d’actions de communication de chacun de mes clients. Puis ce sont la rédaction des communiqués et des dossiers de presse, le suivi des relances, la réactualisation des revues de presse.
J’apprécie de faire moi-même les relances des journalistes, sachant ainsi comment le dossier évolue. Cela me permet d’envoyer régulièrement un compte-rendu à mon client sur les retombées à venir, ce qui le rassure beaucoup.
Mes clients m’offrent par ailleurs de très beaux lieux à découvrir au Royaume Uni et en France, comme Waddesdon Manor (à 1h de Londres) appartenant à la famille Rothschild, le Victoria & Albert museum (Londres), et à Paris la Salle Pleyel que j’ai redécouvert autrement ou encore, la Fondation François Schneider qui va ouvrir un centre d’art à Wattwiller, en Alsace.
Promouvoir des lieux ou événements qui ont une réelle valeur est un réel plaisir car on offre du rêve aux journalistes et de ce fait, à leurs lecteurs.
Je me rends également le plus possible aux grands rendez-vous culturels, comme la Frieze Art fair, Pavilion Art design… et autres expositions du moment, afin d’être toujours en lien avec l’actualité artistique. Cela me permet également de rencontrer des galeristes et artistes, qui auront besoin, un jour, d’une attachée de presse !
Quelle est selon vous l’importance des relations presse pour une Fondation dans une stratégie de communication ?
Une Fondation qui souhaite faire parler d’elle et de ses initiatives (bourses, concours, ateliers…) a tout intérêt à faire appel à une attachée de presse. Le nombre de Fondations ne cesse de croître aujourd’hui, qu’elles soient tournées vers l’art, l’environnement, la famille… et sans communication de leur part, elles restent dans l’ombre. Pour prendre l’exemple d’une Fondation créant un concours international à l’attention des artistes, si ceux-ci n’en entendent pas parler, aucun artiste potentiellement concerné ne déposera sa candidature. Le concours n’aura, de fait, quasiment pas d’impact et ne pourra acquérir une légitimité aux yeux des experts.
Le créateur d’une Fondation, s’il ne tient pas nécessairement à se faire connaître, souhaite que sa création soit reconnue, légitimée et figurant toujours dans le « top 10 » des Fondations, maintenant souvent listées par les médias.
La pratique des RP est-elle différente entre Paris et Londres, notamment dans l’univers culturel ?
Le travail d’attachée de presse est sensiblement le même à Paris ou à Londres, Mais les tâches sont beaucoup plus dispatchées entre différents métiers. Pour la recherche de partenaires ou de mécènes, les anglais feront plus appel à un « marketing manager » ou « fundraiser », tandis qu’une attachée de presse en France est tout à fait apte à le faire.
Utilisez-vous régulièrement les médias sociaux pour communiquer auprès de vos cibles ? Et plus largement que pensez-vous de leur rôle sur le métier des RP ?
La plupart des journalistes mais aussi les artistes, les musées, galeries… communiquant par ce biais là -, je promeus tous mes événements sur la toile leur offrant ainsi une très large visibilité qui ne se cantonne pas à la presse écrite ni aux lecteurs français ou anglais. Capital étant le fichier des journalistes écrivant pour des blogs, des journaux du net…
Comment envisagez-vous ce métier dans les années à venir ?
On peut se demander comment la presse va évoluer. On peut penser que comme à côté des livres numériques, les livres papier auront toujours leur public et en particulier dans le domaine de l’Art. La presse écrite évoluera mais aura son lectorat. Les relations presse seront plus que jamais nécessaires. Dans ce maquis des médias, il faudra faire la différence. Savoir par un mot, une phrase, caractériser l’émotion que suscite l’œuvre, mettre en relation l’œuvre et l’amateur d’art. Et faire ce lien grâce aux médias, parce qu’on connait leur fonctionnement.
Et ce a fortiori si l’artiste n’est pas encore universellement connu.