Interview de Julien Naillet, directeur de la communication de l’Afnic
En lançant son « .bzh » il y a peu, la région Bretagne devient la première région à bénéficier de sa propre extension internet (http://region.bzh/). L’Afnic, l’association en charge de la gestion des extensions en .fr, est le partenaire technique de l’extension régionale bretonne. Celle-ci annonce que le nombre de nouvelles adresses internet en .bzh devraient atteindre le dizaine de milliers. Après le lancement du .paris, celui du .bzh semble être déjà sur la bonne voie. Pourquoi cet engouement?
A l’occasion de ce lancement, Culture RP a rencontré Julien Naillet, Directeur de la Communication de l’Afnic, qui nous en dit un peu plus sur les enjeux des extensions de nom de domaine, ainsi que sur sa profession :
Fin juin, les médias ont largement relayé l’arrivée de la nouvelle extension en .bzh. Pouvez-vous nous expliquer les enjeux marketings qui en découlent?
Effectivement, nous remarquons un réel engouement pour ces nouvelles adresses, principalement de la part des PME, particuliers et blogueurs. Dans leurs activités, elles favorisent le sentiment de proximité lors d’une transaction en ligne, permettent de disposer d’un nom court et mémorisable là où l’équivalent en .com n’est plus disponible et dans une certaine mesure favorisent le référencement sur le plan géographique. C’est aussi un formidable moyen de fédérer une communauté d’intérêts comme l’a démontré le projet d’extension en .cat lancé en 2005 et regroupant l’ensemble des acteurs de langue catalane. Mais cela va aussi bien au-delà en permettant la mise en place de nouveaux usages utilisant ces signatures numériques. Ainsi, nous verrons apparaitre dans les prochains mois des projets proposant de nouvelles expériences aux internautes dans leur utilisation quotidienne de l’Internet.
On parle de 10 années de travail pour la mise en place de cette nouvelle extension. Pourquoi est-ce si long à mettre en place? Quelles sont les étapes qui ont du être validées pour parvenir au .bzh?
Dans le cas du .bzh, l’idée a été initiée en 2004 par Christian Ménard ,député du Finistère et a rencontré un vif succès auprès de la communauté bretonne. Le projet, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a pris sa forme officielle en 2008, après une étude de faisabilité conduite sous la direction du Conseil régional de Bretagne. La soumission du dossier de candidature auprès de l’ICANN – organisation en charge de la validation de demandes de création de nouvelles extensions – n’a été rendue possible qu’au premier trimestre 2012. Ce processus ambitieux a nécessité inévitablement le temps de la concertation et du débat.
Quel(s) dispositif(s) de communication avez-vous mis en place pour l’occasion?
En tant que partenaire technique de l’association www.bzh, nous avons contribué à la diffusion des communiqués relatifs aux différentes étapes du projet et relayons régulièrement l’actualité liée à cette nouvelle offre lors de nos déplacements en France et à l’international. C’est aussi une occasion de mettre en avant notre savoir-faire issu de la gestion des adresses en .fr depuis 16 années et la confiance accordée par 17 clients dans leurs projets de nouvelles extensions à l’instar du .paris ou du.alsace.
Outre le .bzh, de nombreuses nouvelles extensions vont bientôt voir le jour. Le « .fr » est-il menacé ?
Ces nouvelles extensions vont naturellement questionner les modèles existants. Dans ce marché en devenir, il y aura de la place pour les offres qui ont un sens pour l’utilisateur. Avec 8,2% de croissance en 2013, le .fr est un acteur majeur des noms de domaine en France et l’une des extensions les plus dynamiques en Europe. Au travers de ces nouvelles offres, nous voyons émerger aujourd’hui une mécanique de complétude entre le .fr et les extensions relatives à des régions ou des villes.
Propos recueillis par Claire Renault