Nadia Bahhar-Alves, Communication Influence & Corporate a rencontré pour Culture RP Alban Jarry, Président Délégué de l’Ecole Polytechnique d’Assurances et spécialiste en stratégies numériques.
Alban, vous êtes très productif sur les réseaux sociaux et vous écrivez très régulièrement des articles qui paraissent également dans des médias dits plus généralistes. Pouvez-vous nous dire d’où vous vient l’inspiration et ce qui vous pousse à écrire si régulièrement ?
Il y a 5 ans, j’ai commencé à proposer des tribunes à la presse en ligne. Je n’avais jamais publié d’article avant. Partager sur différents thèmes est devenu un plaisir. Lorsqu’une idée arrive, pour ne pas l’oublier, je la note dans les brouillons de mon smartphone. Ensuite, après un délai plus ou moins long, je la reprends pour en faire un article. Il m’arrive aussi de changer complètement la façon de la traiter. Il n’y a donc pas de règle. L’imagination est liée à un côté aléatoire, une idée surgit souvent à un moment inattendu. Aujourd’hui, je dois avoir un peu plus de 200 articles, plus ou moins longs, qui reposent dans cet espace de création. Je m’en servirai probablement un jour … ou pas. Pour écrire, il faut cultiver un espace de liberté, c’est de cet espace qu’arrive l’inattendu, l’inspiration est le fruit de cette envie de proposer des points de vue au regard des lecteurs.
Pour vous l’écriture est importante et vos sujets abordés traitent de différentes problématiques allant de l’influence à la présence de chacun sur les réseaux sociaux dans l’univers professionnel. Pensez-vous que malgré toutes les technologies développées ces dernières années, écrire et donc transmettre reste une valeur essentielle pour ne pas se perdre dans le fil numérique ?
Il est primordial de partager ses idées, de les diffuser. Sans les écrits, il nous manquerait l’essentiel sur les réseaux sociaux, imaginez qu’il n’y ait aucun lien où se diriger à la fin des tweets. Un titre sans histoire a moins de sens.
Avec le numérique, l’écriture a encore de beaux jours devant elle. Les caractères sont indispensables dans cet univers même s’il y existe de multiples autres formats comme la voix, la vidéo ou l’image qui sont tous importants. Pour l’indexation et la recherche, les caractères sont le format qui sert le mieux à aiguiller, à se repérer et à transmettre.
Que souhaitez-vous faire passer comme messages lorsque vous publiez vos tribunes ? Y-a-t’il des objectifs à vos contributions et si oui, quels sont-ils ?
Chaque article correspond à une idée. Parfois au travers de plusieurs articles, il m’arrive de rebondir sur l’une d’entre elles. Il faut aussi savoir jouer de cette continuité. Dans ces messages, j’essaye de mettre en avant certaines valeurs comme l’altruisme, la bienveillance, le partage ou le sens à donner à une présence numérique. Ces textes doivent faciliter la connexion avec d’autres personnes. Il ne faut jamais voir l’univers numérique comme un espace fermé se suffisant à lui-même. Il doit toujours rester connecté avec le réel.
C’est aussi le sens que je souhaite donner aux livres blancs que je réalise. En proposant à d’autres personnes de participer, ce qui m’intéresse, c’est la création d’une communauté qui se regroupe pour échanger sur un thème et émettre des points de vues variés. La relation humaine est primordiale dans le monde virtuel. Les réseaux sociaux facilitent la liberté d’expression.
Fin 2017, vous avez intégré le Top Voices de LinkedIn pour la deuxième année consécutive. Qu’en pensez-vous et avez-vous un avis sur les classements et leurs portées que l’on voit régulièrement fleurir sur les réseaux sociaux (et pour lesquels vous êtes souvent cité en qualité « d’influenceur ») ?
Il y a beaucoup de classements extrêmement variés qui sont publiés. Chacun a ses propres règles qui reposent la plupart du temps sur l’engagement généré. Celui de LinkedIn fait ressortir les auteurs français, qui y proposent des textes, et génèrent une importante audience. Il y a donc un pré-requis important pour y figurer, car seules les personnes qui publient peuvent en faire partie.
Sur chaque réseau social de nombreux classements surgissent régulièrement. Leur valeur dépend de qui les publie et de la méthode utilisée. Logiquement, ils devraient reposer sur l’engagement mais ce n’est pas toujours le cas.
Dans la vraie vie, des nombreux autres classements existent comme par exemple ceux de Forbes. Le « modèle » n’a donc pas été créé par ni pour ni par les réseaux sociaux. L’influence a pénétré rapidement les réseaux sociaux car, dans ces espaces, les influenceurs illustrent les points de relais importants de la viralité des messages. Dans ce cadre, les classements font ressortirent quels sont les comptes qui augmentent la probabilité d’atteindre la cible la plus large pour un message donné.
2018, nouvelle année, nouveaux challenges, avez-vous déjà en ce début d’année des projets dont vous pourriez nous parler et nous expliquer dans quelle lignée ils s’inscrivent ?
Je prépare un nouveau livre blanc qui sera intitulé « L’accès à l’information et aux réseaux sociaux rend-t-il plus innovant(e) ? ». Il sera dans la continuité des 5 précédents pour partager différentes opinions sur ce thème tout en étant plus international avec des contributions venant notamment du Cameroun, de l’Ile Maurice et d’Espagne. Les réseaux sociaux connectent quelle que soit la distance réelle et facilitent l’échange d’idées, il ne faut pas se laisser enfermer dans les frontières traditionnelles.
Enfin, 3 moments importants en 2017 pour vous que vous souhaiteriez poursuivre en 2018 ?
En 2017, l’Unicef m’a demandé d’être ambassadeur de la campagne U-Report, cela a notamment déclenché la création d’un livre blanc « femmes santé climat » dans le cadre de la COP22 et de la COP23. En 2018, cette action de relais de la parole des jeunes me semble primordiale à continuer. Ils sont notre avenir.
Avec le livre blanc « 612 rencontres sur les réseaux sociaux », une incroyable communauté s’est développée entre les contributeurs de cet ouvrage. Régulièrement nous échangeons et nous nous rencontrons. Le nouveau livre blanc prolongera cette aventure.
Enfin, lors du TEDx La Défense, avec Karine Lazimi, nous avons parlé du collectif #i4emploi. Tant que des personnes auront besoin de relais sur Twitter pour trouver un travail alors le collectif continuera de les mettre en avant. Ce type d’intervention permet de parler du formidable travail bienveillant et altruiste que font chaque jour les bénévoles du collectif.