Pierre Zimmer, Conseil en communication et essayiste
Non seulement Facebook touche environ un septième de la population mondiale mais ce réseau social est révolutionnaire : il a modifié nos comportements. Nous sommes entrés dans l’ère de l’affectif. De simples relations, d’obscurs contacts voire des connexions hasardeuses sur ce réseau sont devenus soudain, par une étrange alchimie virtuelle, nos amis (friends). De plus, quand nous approuvons quelque manifestation écrite ou visuelle, qu’elle nous ait fait rire ou réagir, nous nous devons de l’aimer (J’aime). Or, nous sommes dans le domaine de l’assentiment, de l’approbation et non pas de l’amour ou de l’affection. La langue anglaise ou américaine permet la nuance : I like it est tout de même moins fort que I love it. Le français est plus pauvre. Mais, rien ne nous empêche de faire un commentaire pour susciter le débat, le cas échéant, ou d’apprécier au lieu d’aimer. Parfois, je ne suis pas tout à fait sûr de mes goûts mais je suis sûr de mes dégoûts. Cette sorte de chantage à l’affectif a quelque chose d’infantilisant. J’aime pas.
Dernier ouvrage paru : « Comment rater ses relations avec la presse » en collaboration avec Bernard Giroux, aux éditions de l’Archipel