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L’influence est le plus haut degré en matière de communication.
Alexandre Lanzalavi & Pr. Michel Tsimaratos, auteurs de l’ouvrage « Le jour d’après : le pouvoir de la communication d’influence » et fondateurs du « M Do tank », cercle de réflexion opérationnelle consacré à la création d’un Soft-Power territorial.
Les stratégies d’influence ne disent pas leur nom. Elles se cachent derrière des opérations politiques ou managériales. Mais sont une réalité mal identifiée par les décideurs européens et à fortiori par les pouvoirs locaux au sein des territoires et des terroirs.
Une prise de conscience des forces cachées et des véritables desseins des puissances économiques ne peut s’opérer qu’au travers du renseignement, de la veille, de l’analyse et de l’interprétation de l’information stratégique. Cette première phase liée au discernement, à l’anticipation voire à une remise en question, impose d’adapter sa stratégie en permanence et donc de sortir de sa zone de confort. La combinaison entre créativité, intelligence, prospective et maitrise des sciences humaines est la recette pour affronter ces jeux de pouvoir. L’influence invite sans cesse à évoluer et à contrôler l’information. Puissance rime avec compétition et succès. Sans influence, impossible de produire de la puissance, de la conviction et de l’inspiration. Et donc de véhiculer des idées et des schémas de pensée à des fins de contrôle des marchés et d’acquisition de l’information et de la connaissance. »
Extrait de « Le jour d’après, le pouvoir de la communication d’influence », Alexandre Lanzalavi & Pr. Michel Tsimaratos – Fauves eds. ISBN 979-10-302-0368-4.
Depuis plus d’un an, une pandémie virale paralyse les États et met à genoux l’économie mondiale. L’infection virale épidémique s’est rapidement propagée sur le globe, en se manifestant d’abord en Chine. La survenue des premiers cas en France s’est accompagnée d’une réponse rapide des autorités pour lutter contre l’épidémie. Après une première vague marquée par un confinement inédit, l’accélération brutale du nombre de cas a mené le gouvernement à limiter les réunions de personnes.
Dès lors, le système de santé est mis en tension sans répit, dans l’espoir que la fin de l’épidémie permettra le retour à la normale. Une mobilisation inédite est au rendez-vous grâce à la vocation et à l’engagement des soignants. Mais la souffrance est partout. Dans chaque territoire les conditions de l’avenir, de l’estime de soi, et de la réponse collective reposent sur l’engagement des entreprises et des organisations.
La communication ne s’économise pas, mais ne permet plus de choisir qui croire. Des slogans qui nous semblent familiers, « nos clients sont notre plus grande source d’inspiration », « la santé est la priorité » « dans l’optique de vous accompagner », « cette stratégie… toujours à votre service… » peuvent être utilisés par n’importe quelle organisation privée, ou publique. Des contenus interchangeables, des incantations creuses et banales, des évidences qui génèrent de l’autosatisfaction. La recherche du consensus, un peu insipide mais facile à retenir pour avoir le dessus par la répétition et l’excès d’informations superflues. Les expressions et les mots sont identiques, quel que soit le secteur d’activité. Le sens profond et l’intelligence ne sont pas conviés, par habitude ou mimétisme, parfois par manque de créativité ou de courage, plus rarement par paresse.
En se généralisant, ce type de communication se transforme en problème pour décider. Elle envahit les réseaux et ne fournit aucune connaissance, n’apporte pas de facteur différenciant et n’aide ni la mémorisation, ni l’inspiration. Elle est de l’information dépouillée, sans valeur ajoutée pour faire exister, en priorité, une com politiquement correcte. Sans argumentation et sans analyse, la nature de l’engagement (et sa raison d’être) reste mystérieuse. La confiance, la crédibilité, le projet et ses impacts ne sont pas lisibles.
Pour contribuer à l’ancrage territorial des ressources et à la force de l’économie locale, la fonction communication doit se réinventer.
En temps de crise, la valeur d’une information dépend du degré de connaissance, de la qualité des renseignements et des références culturelles qu’elle contient. L’enjeu est d’étoffer son discours pour produire de la connaissance, plutôt que de l’information. Cela implique de se doter des moyens de comprendre et d’évaluer son environnement, d’anticiper et de se forger sa propre opinion pour agir. Devenir expert au service de la collectivité, sans hybris, sans ostracisme, et avec bienveillance.
L’élaboration de contenus profitables à tous, c’est la compréhension des enjeux et des situations qui conduit d’abord à l’inspiration, puis à la séduction. Avec cette approche, une voie alternative s’établit. Un itinéraire vers une communication incarnée et articulée autour d’une vision collective, indexée à la pertinence stratégique et à la force dégagée par l’identité. Dans cette perspective, prendre en charge la communication exige des moyens intellectuels, culturels ou cognitifs développés et appropriés.
L’inculture, qui cultive le néant et l’inconsistance, fait figure d’ennemi pour la communication. Un nouveau mode d’engagement s’impose progressivement dans le monde de l’entreprise : prendre position et mettre en avant sa vocation pour interagir avec son environnement.
C’est le rôle spécifique de la communication d’influence. Une forme de communication qui privilégie l’aspect immatériel, dynamise la crédibilité, fédère, motive et encourage les équipes.
Mettre en œuvre une communication d’influence, c’est réunir en « même temps » le pouvoir d’anticipation, la maitrise d’une vision à long terme et l’animation stratégique. La dimension bienveillante de cette démarche est de nature à faire converger intelligence économique, et stratégique, compétition économique et influence.
« LE JOUR D’APRES : LE POUVOIR DE LA COMMUNICATION D’INFLUENCE » propose une réflexion transversale nourrie d’interdisciplinarité, de regards croisés et d’expériences multiples, pour renoncer à l’information pléthorique sans intérêt, et choisir le signal de la connaissance stratégique. Le constat sur l’état du monde est enrichi d’une contribution qui éveille les consciences. Et propose des solutions concrètes pour éclaircir les notions de crédibilité, de raisons d’être, et d’engagement. Aussi bien au niveau des entreprises que des territoires. Acteurs qui font la force de ceux qui y vivent.
Alexandre Lanzalavi et Michel Tsimaratos
Membres fondateurs du « M DO TANK » – https://m-do-tank.fr/, cercle de réflexion opérationnelle au profit d’un soft-power territorial.