Stéphane Attal, Directeur associé, Les Ateliers Corporate – Membre de Syntec Conseil en Relations Publics.
Si l’enjeu de l’élection présidentielle est le social, elle se jouera sur les réseaux sociaux.
Si 2012 sera sans nul doute l’année de Facebook, avec l’ampleur annoncée de son introduction en Bourse, elle marquera aussi l’avènement de ce media et de ses clones plus spécialisés comme outil de communication politique.
Petit retour en arrière : alors qu’en 2007, c’est le site « désir d’avenir » de Ségolène Royal qui faisait figure de grande innovation et que les candidats se battaient à grands renforts de campagnes media somme toute assez classiques, personne ne pouvait imaginer que la communication politique allait être bouleversée par l’arrivée du concept du partage d’information.
Personne ne pouvait imaginer non plus que l’impact des réseaux sociaux, et notamment celui de Facebook allait transformer à ce point les comportements des citoyens que sont les Internautes.
Personne ne pouvait imaginer enfin que quelques mois plus tard Barack Obama serait le premier Noir élu président des Etats Unis, avec l’utilisation massive d’Internet et des réseaux sociaux.
Outil magique de partage, formidable moyen de communiquer, le réseau social est aussi un immense territoire d’expression des opinions donc de l’influence. Et, nous professionnels de RP savons bien que celle-ci naît de la confiance.
Bien sûr, depuis cette époque qui semble si lointaine, il n’est pas un politique qui n’ait sa page Facebook, pas un candidat qui multiplie les groupes de soutien plus ou moins manipulés, pas un directeur de campagne qui n’intègre pas les réseaux sociaux dans sa stratégie.
Véritable arme fatale de la communication, et vrai/faux eldorado pour les professionnels de la com et des RP, les réseaux sociaux, et Facebook surtout, seront aussi une merveilleuse plateforme d’observation de l’opinion.
En pensant déjà à 2017, qui généralisera sans doute le recours à la primaire, se rapprochant ainsi un peu plus du marketing politique américain ( 2 partis hégémoniques, 1 seul candidat, une communication tous azimuts), on peut imaginer que la vie politique sera de plus en plus « socialisée » et que l’opinion des Français sera observée et mesurée à l’aune des réseaux sociaux. Pourquoi ne pas alors imaginer que les référendums se feront sur les réseaux sociaux, pourquoi ne pas imaginer que tel rejet, ou tel soutien, se jouera sur Facebook. Il suffit de se souvenir de la puissance des réseaux sociaux lors du printemps arabe pour extrapoler juste un peu à notre pays.
Imaginons un instant le premier mouvement de grève qui accompagnera la rentrée sociale de septembre : déclenchée par les syndicats, relayée par les media, soutenue par les internautes, déployée sur Facebook. Et là, 15 millions de Français qui se passionnent pour un combat qu’ils déplorent en général au premier retard de RER. Pas un gouvernement ne saura rester indifférent à l’opinion, à un véritable référendum en direct sur la toile.
Personnellement, j’attends cela avec délectation, passionné par cette révolution digitale qui s’apparente à l’arrivée du cinéma parlant.
Alors prenons les paris : La crise dont on nous rebat les oreilles ne sera sans doute plus seulement financière ou économique, elle sera sociale !