#ParoledeDircom
Culture RP a décidé de faire un focus sur la série d’interviews #DIRCOMM(DE)CONFINES proposé par Epresspack et qui reprend le tour de piste des professionnels de la communication et du marketing. Cette semaine, nous retrouvons Pénélope de Fouquières, Directrice de la communication et membre du Comex d’ELSAN.
Les directions de la comm sont devenus des tours de contrôle en alerte 24/24 pour veiller à tout ce qui se dit partout, tout le temps avec des sources de plus en plus diversifiées.
Pénélope de Fouquières, Directrice de la communication et membre du Comex d’ELSAN
2020 c’est une année très particulière pour vous. Les 20 ans du groupe, le Covid, un changement d’actionnaire, vous respirez encore ?
Personne ne pouvait s’attendre à une année pareille ! 2020 a été une longue course de fond, très enrichissante voire même excitante au regard des enjeux pour le groupe, de la gravité de la situation, de la diversité des sujets et des nouvelles méthodes de travail à trouver pour prendre des décisions plus rapides. En un an, nous avons vécu l’équivalent d’une carrière professionnelle toute entière !
Et puis il y a eu les découvertes sur le plan humain. Dans toutes crises, il y a les planqués, des gens qui restent comme ils sont et d’autres qui se révèlent. Et si tous les collaborateurs du groupe se sont mobilisés de façon incroyable, l’équipe de comm comprise, on a appris à mieux se connaitre même à distance. Personnellement, j’en sors confortée dans la passion pour mon métier et celle pour le secteur de la santé. Nous avons eu le sentiment d’être utiles à notre échelle Alors, oui je respire encore…
La comm par temps de Covid, ça ressemble à quoi ?
La saison 1 du Covid a été un peu comme un ouragan qui arrive sans prévision météo. Nous avons tous appris en marchant, nous, les opérationnels, les soignants et avons traversé plusieurs phases. Il y a eu tout d’abord un tsunami de demandes presse juste avant que le confinement ne commence lorsque les premiers patients Covid arrivaient. En un mois, les sollicitations ont totalisé celles d’un semestre et l’équivalent publicitaire, celui de toute l’année 2019. Et puis notre audience sur les réseaux sociaux a doublé.
Ensuite, nous avons davantage travaillé nos messages et tenu à mettre en valeur nos soignants et médecins tant dans les contenus que les médias. Enfin, nous avons anticipé l’accueil et le retour des patients non covid en établissements en reprenant le cours des sujets plus courants.
En saison 2, nous n’avions plus la peur de l’inconnu et cela faisait une différence de taille. Et puis les équipes savaient mieux prendre en charge les patients Covid qu’au début.
Quelles leçons tirez-vous de la crise du covid en termes de communication ?
Le Covid a donné un coup de projecteur sur la collaboration qui existe entre le service hospitalier public et l’hospitalisation privée et de ce fait, contribué à améliorer notre image d’acteur complémentaire et responsable au service de la santé. Tout le monde ne le sait pas, mais 55% des interventions chirurgicales en France ont lieu dans les hôpitaux privés. Ceux-ci ont indéniablement acquis un capital sympathie auprès du grand public.
En juillet, la confiance envers les établissements de santé faisait fi des statuts : 88% des Français faisaient confiance aux hôpitaux privés et 85% aux hôpitaux publics. Sur un plan plus opérationnel, la crise nous a rapprochés des ressources humaines. Nous avons compris l’importance d’une communication interne plus soutenue partout dans le groupe et auprès de tous les collaborateurs même quand 90% d’entre eux ne sont pas connectés.
Comment jugez-vous la fabrique de l’information aujourd’hui ?
Je comprends la nécessité pour les journalistes de remplir leurs pages et celle pour chacun d’entre nous, de vouloir trouver des réponses mais on en a trop fait. C’était très anxiogène. Dans les médias au début, il n’y avait que des infos covid, difficile alors de prendre de la hauteur. Malheureusement, je ne peux dire qu’elle aurait été la meilleure solution.
Aujourd’hui, je trouve que le métier de journaliste n’est plus suffisamment valorisé ; il y a moins d’enquêtes, moins de vérification de l’information, les budgets des médias ont fondu comme neige au soleil et je m’inquiète en tant que citoyenne et professionnelle car il est important que nous ayons des médias et des journalistes solides.
Une fake news ça peut tuer ?
Une fake news, ça ne peut pas tuer, non, on peut même en tirer parti pour faire mieux ! Mais en revanche, les directions de la comm sont devenues des tours de contrôle en alerte 24/24 pour veiller à tout ce qui se dit partout, tout le temps avec des sources de plus en plus diversifiées. Et ce n’est pas près de s’arrêter ! Il va falloir réussir à se transformer pour s’adapter à cette situation nouvelle.
Pour lire, l’intégralité de l’interview cliquez sur ce lien : https://epresspack.com/dircommreconfines-interview-16/?lang=fr