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Hérité de la science-fiction, le métavers est un monde virtuel immersif et réaliste. Mais aussi un espace de création susceptible de renouer avec l’ambition utopique qui animait le web à ses débuts. Le retour de « Second Life » ou un réel saut en avant dans le futur du Web ?
Et si le Métavers, c’était « autre-chose », une lubie ou réelle évolution de société ?
Une réalité déjà bien ancrée dans notre quotidien, mais bien différente des effets d’annonce. Et dans quelques années, on en parlera comme de quelque chose de tout à fait naturel. Comme un double du monde physique, un système économique « parallèle » avec sa propre monnaie et des activités aussi diverses que notre monde réel, mais dans un monde dédié aux divertissements et à la consommation !
Le livre « Ready Player One« , adapté en film par Steven Spielberg, est une des préfigurations les plus abouties du métavers et qui va sans nul doute nous permettre de donner une définition plus complexe de la réalité de demain. L’industrie du gaming étant pour l’instant celle qui exploite le plus cette vision du futur, il n’y a pas une semaine sans qu’une nouvelle marque ne lance sa nouvelle collection dans ces univers virtuels *. De plus en plus d’entreprises se prennent au jeu et on peut aller visiter ces univers créés par des marques. Certaines d’entre elles dupliquent carrément leur outil de production dans un environnement virtuel pour y placer leurs employés, leur avatar et leur faire suivre des formations…
* Les 10 meilleures idées gaming et métavers du second semestre 2022 (e-marketing.fr)
Et comme le disais Zuckerberg « le métavers, c’est le Graal des interactions sociales. »
Pour en débattre, mais aussi pour vous permettre de vous y connecter, Adetem Horizon(s) convoque les meilleurs experts chez Brainsonic – Paris, le mercredi 15 février de 9h00 à 10h30 : Conférence et échanges puis 10h30 : Immersions live dans le Métavers.
François Laurent et Frédéric Dumas, Co-présidents, du Club Adetem Horizon(s) donnent la parole à :
- Mathieu Crucq, Directeur Général Brainsonic,
- Bertrand Levy, VP Global Partnerships – The Sandbox,
- Arnaud Desbonnets, Responsable Marketing Innovation & Digital Content, Orange.
Culture RP a souhaité accompagner cet évènement en posant quelques questions à Mathieu Crucq et Arnaud Desbonnets afin de vous donner un avant-goût des différents échanges !
Qu’est-ce que le métavers aujourd’hui pour les marques et pour les consommateurs ?
Mathieu Crucq :
Il faut bien avoir en tête qu’avant le métavers, on parlait d’univers virtuels. Voire de réalité augmentée.
Le changement de nom de Facebook en Meta a forcé le marché à préempter le terme Metaverse mais, faute d’avoir pu imposer une vision claire, le terme est aujourd’hui relativement « valise » pour définir les environnements suscités. Si l’on se rappelle un tout petit peu son latin, meta veut dire au-delà. On est donc au-delà de l’univers.
Par conséquent, on peut y faire entrer aujourd’hui tout un tas de définitions comme les jeux vidéo en monde ouvert, des plateformes ludiques qui permettent aux visiteurs de créer leur propres mondes et expériences comme Roblox ou bien encore des capacités d’extension de l’univers réel grâce à la réalité augmentée, qu’elle s’utilise ou pas avec un casque d’ailleurs. C’est d’ailleurs le sens du casque Oculus Pro qui permet de mixer univers virtuels et augmentés avec des capacités nettement accrues.
Ce que j’observe pour les marques, c’est 2 choses :
- Le luxe s’est emparé rapidement de la chose qui permet, croisée avec des NFT, de renforcer la notion d’innovation et d’exclusivité,
- Et, à peu près toutes les autres marques, ont commencé à considérer la chose mais sous une approche « jeux vidéo » car le sujet des audiences est au cœur des budgets marketing. Et les plateformes de jeux sont quant à elles bien implantées avec des audiences ultra solides (Minecraft, Fortnite, GTA, voire VRChat).
Peu d’annonceurs ont 300K à mettre sur un projet où l’on aura à la fin à peine 2000 visites pas toujours qualifiées. Beaucoup ont vu l’opportunité de faire des coups RP mais 90% des opérations vues en 2022 ont surtout servies en RP ainsi qu’à (se faire) monter en compétence sur le sujet – ce qui reste quelque chose d’important !
Et pour les consommateurs, j’ai le sentiment qu’in-fine cela n’a pas eu un impact si fort (voir ici). Néanmoins, il faut garder en tête que nous avons une vision française, voire européenne de la chose. Si l’on se place par exemple du coté Asiatique qui est très en avance sur bon nombre d’usages, la digitalisation et l’exploration des univers virtuels à une échelle semble beaucoup plus large et structurée.
Dernier exemple en date : https://journalducoin.com/nft/millions-dollars-metaverse-seoul-ouvre-espace-virtuel-public/
Arnaud Desbonnets :
Le métavers reste à inventer, aujourd’hui parlons en plutôt comme l’Internet du Futur.
Il ouvrira de nouvelles possibilités d’enrichir notre vie quotidienne pour les activités personnelles et professionnelles.
Les expériences immersives actuelles sont de possibles terrains d’expérimentation pour développer de l’innovation utile et à impact dans le monde réel (nouveaux usages, nouveaux comportements, nouveaux services…).
Chez Orange nous avons pour ambition, outre de fournir l’infrastructure réseau, d’accompagner les utilisateurs dans ces univers.
Pour les consommateurs c’est un nouveau canal qui permet, entre autre, d’appréhender les produits et services sous un nouvel angle, beaucoup plus immersif.
Quelles sont les innovations à attendre et que cela va-t-il changer dans votre positionnement business ?
Mathieu Crucq :
Il faut bien avoir en tête qu’avant le métavers, on parlait d’univers virtuels. Voire de réalité augmentée. Notre devoir en tant qu’agence de conseil en communication, c’est d’être au courant et de pouvoir avoir un regard objectif sur ces « nouveautés ». Métavers ou pas métavers, nous sommes convaincus depuis de très nombreuses années que la gamification est une manière d’appréhender un peu différemment certains sujets pour réussir à davantage engager les publics que l’on cible. In-fine c’est cela que l’on cherche à obtenir. Être intéressant, créer un lien émotionnel pour générer un souvenir. Le ou les métavers demeurent des outils au service d’objectifs qui n’ont pas finalement pas tellement évolué. Le fait d’emmener des marques sur le terrain du jeu vidéo, des NFT, de Discord ou de TikTok répond aux mêmes besoins primaires :
Être présent là où sont les audiences que l’on souhaite atteindre, et créer les conditions pour les engager.
A titre personnel, je n’exclus pas une mutation d’acteurs du jeux vidéo qui pourraient prendre la place de certains réseaux sociaux. Ils ont la technologie, les plateformes, et le public. Une plateforme comme Roblox fait clairement partie de ceux-là.
Enfin, je suis convaincu que toutes ces plateformes (et d’autres qui naitront) seront des outils intéressants pour appréhender le travail à distance dans un monde post-covid. Le télétravail s’est globalement normalisé mais les méthodes de management n’ont pas beaucoup évolué. Satya Nadella de Microsoft expliquait que ce sujet était l’un des plus important des 10 prochaines années. Comment maintenir une cohésion de groupe en mode hybride avec d’un côté des gens physiquement présents et d’autres sur à l’autre bout du monde. Il y a probablement mieux à imaginer que la simple visio, et des métavers comme Workadventure qui travaillent quasi-essentiellement sous une approche B2B tendent à apporter des réponses à ces questions qui vont encore nous occuper quelques années.
Arnaud Desbonnets :
Le métavers s’appuiera d’un point de vue technique sur une connectivité omniprésente, une capacité de calcul accrue des terminaux et dans le cloud, potentiellement de la Blockchain, ainsi que sur les capacités croissantes de l’IA.
Nous sommes à l’aube d’une révolution qui ne se fera pas sur du court terme, le passage du web1 au web2 s’est fait progressivement, il en sera de même pour passer au web3.
Les terminaux, notamment les lunettes de Réalité Augmentée, devraient connaître de grandes avancées technologiques dans les toutes prochaines années.
Mais attention, Orange est bien conscient des dérives possibles de ces univers et reste très vigilant : Temps passé derrière les écrans, cyber harcèlement, emprunte carbone de ces univers et des terminaux pour y accéder…
Notre ambition est de contribuer au développement d’un métavers ouvert, sûr, éthique ayant un impact positif pour la société et l’environnement.
Comment le Métavers peut-il inventer le futur du marketing ?
Arnaud Desbonnets :
Le côté immersif des expériences va déjà en soi changer l’approche marketing.
Il va falloir réinventer la façon de toucher les utilisateurs, aujourd’hui certaines marques apportent un côté « gamification expérientielle» à leur produit ou service.
Il faut également trouver des passerelles entre les mondes physiques et digitaux.
L’importance des avatars, des biens digitaux, de la réappropriation des données personnelles dans les mondes décentralisés sont des points à surveiller.
La génération Z est également au centre de ces sujets et il sera essentiel de répondre à leurs attentes qui seront différentes des générations précédentes.
Mathieu Crucq :
Il faut bien avoir en tête qu’avant le métavers, on parlait d’univers virtuels. Voire de réalité augmentée. Je ne sais pas si le métavers sera LE futur. On note que les usages se cumulent et ne se remplacent pas. Il y a aujourd’hui des téléphones ET des ordinateurs.
En revanche, ils sont aujourd’hui des carrefours d’audiences à considérer en fonction des messages que l’on souhaite faire passer ou de la manière dont on veut activer telle ou telle audience.
Lacoste par exemple est selon moi l’une des marques les plus intéressantes à suivre en termes de comm et de marketing.
Très tôt, ils ont créé une communauté autour de NFTs très exclusifs, très tôt ils ont proposé d’appréhender les jeux vidéo avec la collection Minecraft. Ils explorent mais toujours avec « du sens ». Récemment, ils viennent de mettre en ligne leur nouvelle collection dans un environnement immersif fonctionnant extrêmement bien sur un simple navigateur web. Les détenteurs des NFTs Lacoste accédaient d’ailleurs via cette plateforme à du contenu exclusif. Ils ne multiplient les « innovations », mais les cumulent et les imbriquent.
C’est très intéressant. Mais pour cela, il faut une vision à moyen / long terme. Et évidemment des moyens financiers à engager.
Merci Mathieu et Arnaud pour votre expertise 🙂
Nous vous invitons à vous inscrire dès maintenant à l’évènement, afin – entre autre -, de vous immerger autour d’une démonstration immersive et d’échanger directement avec les intervenants : Métavers : c’est (enfin) parti ! – Adetemhttps://adetem.org/produit/metavers-cest-enfin-parti/