Culture RP a rencontré Benjamin Zehdner co-dirigeant de l’agence Didier Gras Communication.
En 27 ans, Didier Gras Communication a tissé de solides réseaux avec la presse nationale, spécialisée et régionale. Quelle est aujourd’hui la spécificité de Didier Gras Communication?
L’agence a trois spécificités. D’abord, elle appartient à un groupe de communication transversale, Netco Group, un énorme avantage qui lui permet d’aller chercher des compétences pointues pour les problématiques de ses clients autres que RP. Ensuite, elle a une vraie capacité à travailler à l’international. Le premier client de l’agence est anglais. L’agence peut aussi bien faire connaître une entreprise étrangère sur le marché français et européen (l’agence a travaillé pour Motel 6, une marque de motels américains) que faire parler d’une marque française sur les marchés anglais, allemand ou américain en s’appuyant sur le réseau Icom. Enfin, nous travaillons globalement sur l’opinion et l’influence. Les relations presse y jouent un rôle stratégique mais ne sont pas le seul outil.
L’agence propose aussi des relations publiques, de la veille, des guides de discours, des études, du personal branding, des RP digitales et de la gestion de crise. Pour résumer, nous souhaitons faire de nos clients un sujet permanent de conversation positive.
Vous-même depuis combien de temps travaillez vous dans cette agence?
J’ai commencé à l’agence en 1994 en tant que stagiaire. 19 ans plus tard, je la co – dirige avec deux associées qui ont 13 et 11 ans d’ancienneté dans la société. Cette antériorité est une vraie force.
Comment œuvrez-vous pour améliorer les usages des relations presse?
Rien ne m’importe plus que d’améliorer l’image des RP, une image qui est encore loin d’être positive notamment auprès des journalistes notre premier public ! La crise et l’explosion de l’utilisation des réseaux sociaux sont une chance historique de montrer combien ce métier est devenu essentiel dans les stratégies de communication. En 2013 plus que jamais, on loue et on redécouvre les valeurs de la relation, de l’interaction, de l’échange de contenus, de l’influence et du soft power, des techniques que connaissent bien les RPistes ! A l’agence nous cherchons à faire évoluer notre métier vers une gestion intégrale de l’opinion en utilisant des outils plus adaptées aux attentes d’aujourd’hui.
Comment envisagez-vous une gestion de crise ?
L’époque où les marques pouvaient se taire en attendant que la crise passe a vécu. Avec les réseaux sociaux, les réactions sont immédiates et peuvent nuire gravement à l’image de la marque, surtout si celle-ci se mure dans le silence. La seule solution est de travailler, en amont, la relation avec les publics les plus influents et de préparer des contre-arguments qui vont s’appuyer sur des preuves.
Quelle est l’importance du web 2.0 au sein de l’agence?
La place du web 2. 0 est centrale. Les réseaux sociaux ont bouleversé depuis 7, 8 ans la manière dont nous travaillons. Ils ont rebattu les cartes de l’influence. Aujourd’hui, les clients attendent que nous leur expliquions comment fonctionnent les « mediasphères » de leur secteur (high-tech, juridique, com’ publique, mode, banque assurance finance, B2B) et la façon dont se propage l’information… Faut-il travailler spécifiquement les blogueurs ? Quelle est la place des rédactions web ? C’est quoi une supra-rédaction ? Questions qui s’ajoutent au traditionnel « Quels sont les 10 journalistes les plus influents de mon secteur » ? Il a donc fallu soi-même se plonger dans les réseaux sociaux pour comprendre comment les influenceurs interagissent entre eux. A mon sens, Twitter est l’outil idéal pour y parvenir. Il permet d’identifier très précisément les journalistes-clés que nos sujets vont intéresser. On passe ainsi à une pratique « cousue main » du métier qui s’oppose à l’envoi de communiqués à l’aveugle.
Les RP en province c’est plus facile, ou sont-elles tout simplement différentes qu’à Paris?
Travailler à Lille est un vrai avantage. La ville offre un excellent cadre de vie et la région lilloise soutient fortement les entrepreneurs. La notion de réseau y est très importante, comme elle peut l’être à Paris. Autre avantage, nous ne sommes qu’à une heure de la capitale pour aller rendre visite aux journalistes dans les rédactions. Nous bénéficions de la proximité des marchés anglais, belge, néerlandais et allemand. Les agences RP lilloises ont bonne réputation. Ainsi même en étant à Lille, nous avons de nombreux clients nationaux et internationaux. Notre rayonnement n’a pas de limite géographique. Bref, nos problématiques sont similaires aux agences parisiennes, des agences que nous n’hésitons d’ailleurs pas à challenger !