L’intelligence artificielle au service de la RSE ?

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Tribune de Grégory Saccomani, Responsable Marketing et Communication de Axys Consultants : L'intelligence artificielle et le numérique sont des leviers pour développer la Responsabilité Sociétale des Entreprises.

#ParoledeDircom

L’IA ne sert pas à créer des surhommes artificiels, mais à donner aux humains des «superpouvoirs», à les doter de compétences et de capacités nouvelles pour augmenter leurs facultés d’action et d’apprentissage.

Paul Daugherty, Directeur de la technologie et de l’innovation d’Accenture

La technologie, nous le savons tous, est une donnée non négligeable impactant fortement notre environnement. Quelle soit sociale, sociétable ou environnementale, la transformation numérique engendrée par une utilisation accrue de la data modélise notre futur. Selon le site economie.gouv.fr, la « responsabilité sociétale des entreprises (RSE) également appelée responsabilité sociale des entreprises est définie par la commission européenne comme l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. » Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable.

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Impact social & sociétale

L’IA destructeur d’emploi…tel un Terminator, elle s’avance et détruit tout sur son passage… des millions de personnes perdront leur emploi… Voici une projection de nombreux experts de l’IA… Mais pourquoi nous pourrions-nous pas tout simplement avoir de l’espoir ? Pourquoi ne pas voir le verre à moitié plein ? Pourquoi ne pas croire en la vision « schumpeterienne » ? Pourquoi ne pas être acteur de cette révolution ? 

La révolution numérique, depuis des années, est pointée du doigt, comme nous l’avons vu plus haut. Mais la vérité serait-elle tout autre ? Selon l’Inria (Institut national de recherche dédié aux sciences du numérique) les impacts socio-économiques de l’intelligence artificielle doivent être bénéfiques pour l’ensemble de la société et pas seulement pour quelques privilégiés. En atteste, une étude réalisée par Gartner, qui démontre qu’à partir de 2020, l’IA créera plus d’emploi qu’elle n’en détruira.

Pour les personnes les moins bien qualifiées, on pourrait se dire que l’IA va impacter ces métiers, mais en fait on peut plus le voir comme une évolution. En effet, à titre d’exemple, aujourd’hui on commande de plus en plus en ligne, nous devons donc avoir des préparateurs pour les « drives », on doit avoir des livreurs qui viennent à domicile, des points relais à maintenir… 

Si on prend maintenant le cas des cadres, la demande est très forte sur les profils techniques. On cherche aujourd’hui des data scientists, des data ingénieurs, de la dataviz. Si on va sur les profils non-techniques, on se retrouve alors avec un besoin en chefs de projets pour définir des nouveaux use cases, on se retrouve à avoir des personnes qui sont capables de créer des modèles économiques avec de l’IA.

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Mais l’IA est tout de même quelque chose qui coûte cher en production, il faut donc trouver le bon trade-off, avec un besoin en profils financiers

L’IA manipule beaucoup de data, donc qui dit données dit enjeux légaux derrière, donc nous aurons de plus en plus besoin de profils qui viennent du droit. L’IA c’est un grand mot qui veut tout et rien dire, donc pour pouvoir redonner de la valeur à ce mot, il faut avoir des marketeurs. On est en pénurie, donc on a besoin de RH pour aider à l’accompagnement en formation et définir les nouveaux besoins et comme là aussi c’est la pénurie, on cherche de nouveaux coachs, des enseignants, des formateurs pour former à l’IA, des profils techniques et des profils non techniques.

Je vous invite à prendre connaissance d’une nouvelle formation initiée par Marc Decombas (directeur de l’Executive Master « IA pour les managers innovants » Institut Mines Telecom Business School – IMT-BS). Cette dernière intègre les dimensions sociales et écologiques, car « l’IA et est une source de solutions ». Elle sera source de solutions, si, et seulement si, nous l’intégrons à la formation de nos petites têtes blondes et à celle de ceux qui sont déjà en poste. 

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Impact environnemental

Parlons des évidences…le numérique, c’est la data… la data, ce sont des milliards de données stockées dans le « cloud », et le cloud, signifie « data center ». Ces data centers, pour fonctionner, ont besoin d’énergie, d’énormément d’énergie… Les data centers, « colonne vertébrale d’un monde de plus en plus digitalisé », compteraient actuellement pour près de 1% de la consommation mondiale d’électricité. Jusqu’ici, « les analyses les plus souvent citées » indiquaient que leur consommation avait doublé au cours de la dernière décennie et qu’elle était susceptible de tripler, voire de quadrupler durant celle à venir (avec le développement de nombreux nouveaux usages : intelligence artificielle, systèmes connectés, véhicules autonomes, etc.). Mais la réalité est tout autre… Afin d’avoir un impact plus faible sur l’environnement, certains acteurs économiques ont décidé de réagir.

Le numérique en France représente : 

  • Énergie primaire : 6,2 % de la consommation de la France
  • Gaz à effet de serre : 5,2 % des émissions de la France
  • Eau : 10,2 % de la consommation de la France
  • Ressources : excavation de 4 milliards de tonnes de terre.

Ces « chaudières numériques » sont utilisées, par exemple, pour chauffer les piscines, comme en atteste la piscine de la Butte-aux-Cailles, à Paris. Désormais, l’eau est à 25°c tout au long de l’année ! Le numérique « vert » est en marche et s’offre désormais de nouveaux champions de la « Green IT », comme La Poste, Aéroport de Paris, Lactalis ou encore la SNCF. 

De nombreuses sociétés, conscientes de leur empreinte sur l’environnement, limitent au maximum leur utilisation d’énergie, de déchets et d’eau. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’étude WeGreenIT, menée sur l’année 2018 avec le Club Green IT pour la WWF « Quelle démarche Green IT pour les grandes entreprises françaises ? ».

Dernièrement, une étude du Sénat préconise 25 mesures afin d’atténuer l’impact de nos activités numériques sur les ressources naturelles. L’une d’entre elles plaide pour l’installation de nouveaux data centers en France. En effet, ces-derniers seraient en mesure de stocker de l’énergie renouvelable et elle pourrait être transférée là où il y a des besoins. On le voit bien, avec la crise et l’utilisation accrue du télétravail, nous avons consommés énormément de données, mais désormais, cette consommation pourrait apporter un nouvel espoir pour l’environnement.

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Nous pourrions avoir une situation « win-win »

L’intelligence artificielle, grande consommatrice de données, pourrait donc être un acteur majeur de la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) de 4% en 2030 selon la dernière étude menée par Microsoft et PwC. Au-delà même des bénéfices liés à la réduction des GES, l’IA pourrait également agir sur la qualité de l’eau, la pollution de l’air, la déforestation, la dégradation des terres et de la biodiversité.

Pour finir, je reprendrais les mots de Laurent Cervoni, responsable IA de Talan, qui estime que l’intelligence artificielle et le numérique sont des leviers pour développer la Responsabilité Sociétale des Entreprises « Cette voie d’une intégration humaniste du numérique et de l’IA dans les démarches RSE est celle qui doit être privilégiée. L’IA et le numérique ne seront que ce que les humains en feront. » Ces quelques lignes n’ont pas pour vocation de répondre à toutes vos interrogations, en toute humilité, elles sont là pour que vous vous posiez des questions sur l’impact de cette technologie sur la RSE. En tant qu’acteur majeur de notre environnement, l’entreprise est un maillon fort de l’amélioration de notre quotidien. Je pense très sincèrement qu’elles l’ont compris et feront tout pour intégrer correctement l’IA pour le bien de la planète et de ceux qui y habitent. Sans cette approche bénéfique « win/win », nul doute que la société lui rappellera gentiment…

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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