#JaimeLaCom
Un musée ouvre quand une usine se meurt : non ! Le musée Lalique valorise les créations artistiques de René Lalique et de ses successeurs mais également le savoir-faire verrier perpétué aujourd’hui encore par des hommes et des femmes dans notre région.
Anne-Céline Desaleux, Directrice adjointe du musée Lalique et en charge de la communication.
Le musée Lalique a été créé à l’initiative des collectivités territoriales (Région, Département, Communauté de communes et Commune) dans un petit village alsacien afin d’avoir un point d’attraction majeur permettant de valoriser le territoire qui l’entoure en s’appuyant sur la notoriété internationale d’un artiste : René Lalique (1860-1945).
Lalique était-il alsacien ?
Non. Il est arrivé dans le village de Wingen-sur-Moder (où se trouve aujourd’hui le musée) vers 1920 et y a installé une manufacture, sachant qu’il pourrait trouver à proximité du personnel qualifié grâce à la tradition verrière des Vosges du Nord. La cristallerie Lalique est encore en activité et est le seul lieu de production de cristal Lalique au monde.
René Lalique voulait rendre le beau accessible au plus grand nombre. Pour ce faire, il a utilisé des moules qui ont permis de créer en série. L’accessibilité est un principe qui guide le travail de l’équipe du musée Lalique depuis son ouverture en juillet 2011 : permettre à chacun de découvrir les œuvres d’un artiste d’exception qui s’est illustré tant dans la joaillerie que dans le travail du verre.
Lalique est aujourd’hui une marque de luxe qui s’est développée dans le monde entier via le cristal, les parfums mais également aujourd’hui l’hôtellerie et la restauration. Si l’équipe du musée Lalique travaille en bonne intelligence avec la marque, elle n’en est cependant pas dépendante de part son statut public et garde une totale indépendance quant au discours scientifique tenu.
Depuis 2011, ce sont plus de 532 000 personnes qui sont venues découvrir cet uni-verre, dans un village de 1600 habitants à une heure de Strasbourg.
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Tout était à construire
Le monde des musées peut parfois être perçu comme intimidant, celui du luxe également. Associer les deux en s’assurant de l’accessibilité à tous était un enjeu majeur. Le musée Lalique étant une création, tout était à construire, notamment l’envie de venir découvrir cette nouvelle institution ainsi qu’une notoriété propre. Il était important d’éviter certains écueils, en allant à l’encontre de certains postulats :
- Croire que tout le monde connaît Lalique : non ! Nos visiteurs ont le droit de ne pas connaître et nous sommes là pour leur faire découvrir. Il est important de toujours rester pédagogique dans notre approche et de ne jamais rien prendre pour acquis. Nous ne nous adressons pas qu’à des amateurs éclairés. Même si nous apprécions les échanges que nous pouvons également avoir avec eux !
- Un musée ouvre quand une usine se meurt : non ! Le musée Lalique valorise les créations artistiques de René Lalique et de ses successeurs mais également le savoir-faire verrier perpétué aujourd’hui encore par des hommes et des femmes dans notre région.
- Le luxe, le verre n’intéressent qu’une élite: non ! Au contraire ce sont des sujets qui partent du quotidien et qui peuvent faire rêver. Par exemple, les enfants aiment en général venir au musée Lalique car ils reconnaissent les types d’objets mais également les sources d’inspiration, notamment la faune et la flore. Nos animations commencent dès l’âge de 3 ans.
- En Alsace, tout se passe entre Strasbourg et Colmar : non ! Le musée Lalique est situé dans un massif quelque peu éloigné des routes touristiques traditionnelles mais qui recèle des pépites ! Il s’agit d’une porte d’entrée pour découvrir d’autres sites extraordinaires.
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Du local à l’international
Ces différents éléments ont été pris en compte dès le départ dans la stratégie de communication du musée Lalique. Pour préparer son ouverture, le musée Lalique a travaillé de concert avec les services de communication de ses collectivités de tutelle mais également des organisations touristiques (ADT / CRT) ou de la société Lalique. Il avait de plus été fait appel à l’agence Heymann-Renoult pour les relations presse.
Il était important dès le départ de travailler sur l’ancrage local du musée Lalique. Financés par les collectivités territoriales, celles-ci avaient à cœur d’avoir un nouvel équipement au service des habitants. Une communication spécifique a été mise en place dans leur direction, que ce soit en termes d’insertions dans des médias locaux, auprès des journalistes ou encore via des supports papier spécifiques, en parallèle d’une programmation diversifiée pour leur donner envie de venir et de revenir.
De part la proximité géographique de l’Allemagne, la communication ainsi que le musée lui-même ont été pensés en français, en anglais et en allemand. Cela a facilité l’accueil de visiteurs internationaux.
Internet permet d’avoir facilement une portée mondiale. En 2010, à l’occasion des 150 ans de la naissance de René Lalique, le musée a lancé son site Internet ainsi qu’un compte Facebook. Ils ont permis de faire connaître le projet, de communiquer sur les actions déjà mises en place et commencer à créer une communauté. Aujourd’hui, le site Internet est régulièrement mis à jour et est très informatif. Les réseaux sociaux (aujourd’hui complétés avec Twitter et Instagram) permettent de créer un véritable lien et de favoriser l’échange, ce qui a été précieux pendant les fermetures des lieux culturels à cause de la COVID. Le choix a été fait de ne pas sponsoriser nos contenus, mais de garder une croissance organique de la page, en favorisant l’affinitaire.
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L’union fait la force
Au quotidien, je suis la seule personne en charge de la communication du musée Lalique, que ce soit pour gérer les réseaux sociaux, les documents print (certains sont créés en faisant appel à une agence de graphistes), les mises à jour sur Internet ou encore les newsletters.
Je ne travaille cependant pas vraiment seule puisque ce travail de communication se fait également en lien avec de nombreux partenaires, que ce soit au niveau institutionnel, touristique ou culturel.
Un partenariat résume vraiment l’idée que l’union fait la force : celui avec les Étoiles Terrestres, avec deux autres sites : La Grande Place, musée du cristal Saint-Louis et le Site verrier de Meisenthal. Pour certains, nous pourrions être concurrents car nous sommes trois lieux traitant de l’histoire verrière des Vosges du Nord. Pour nous, nous sommes complémentaires, avec trois histoires différentes et mettre en commun nos moyens nous permettent de communiquer plus loin, notamment en ayant actuellement les services d’une attachée de presse pour nous aider à valoriser une destination verrière d’exception.