#ParoledeDircom
Culture RP a décidé de faire un focus sur la série d’interviews #DIRCOMM(DE)CONFINES proposé par Epresspack et qui reprend le tour de piste des professionnels de la communication et du marketing. Cette semaine, nous retrouvons Rose-Marie Tunier, Directrice de la communication et de l’information de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Les médicaments ne sont pas des produits comme les autres et ils génèrent énormément de discussions, de débats et d’émotions. Être attentive, écouter, expliquer, convaincre, c’est mon quotidien.
Rose-Marie Tunier, Directrice de la communication et de l’information de l’ANSM
Faire la police du médicament en termes de communication, ça se traduit comment ?
C’est toujours être en gestion de risques, anticiper et travailler en système ouvert de dialogue et de concertation avec les parties prenantes. L’ANSM est un service public exposé et sollicité qui prend plus de 80 000 décisions par an, dont la plupart concernent les médicaments ou produits de santé. Les enjeux de communication et d’information sont cruciaux pour faire connaitre nos missions et expliquer au plus grand nombre les décisions mais aussi la façon dont elles ont été construites et la manière dont elles sont prises.
Nous avançons en permanence en collégialité et en interactions avec les associations de patients, médecins, pharmaciens, scientifiques … et à l’écoute de notre environnement. Il n’est pas rare par exemple que nous organisions, avant même de prendre une décision, des auditions publiques, qui retransmises en direct réunissent patients professionnels et experts de santé.
Nous faisons également appel à des contributions extérieures au monde scientifique, comme des sociologues ou des philosophes parce que l’ANSM est une agence qui se doit de comprendre le monde et les enjeux de société dans lesquels elle évolue et vit en constant questionnement.
Un défaut d’informations et des vies peuvent être mises en danger. Ça rend votre quotidien moins léger ?
Les médicaments ne sont effectivement pas des produits comme les autres et ils génèrent énormément de discussions, de débats et d’émotions. Être attentive, écouter, expliquer, convaincre, c’est mon quotidien depuis 4 ans. C’est un job passionnant et aussi très engageant au regard des enjeux de santé, eux-mêmes au cœur des enjeux de société. Je considère déjà que le métier de communiquant est engageant, mais l’exercer pour le service public dont la vocation est la sécurité des patients, nous donne une responsabilité particulière. Il faut rester très attentif à nos actes, à la portée de nos actes et de nos décisions. C’est un point majeur qu’on intègre dans notre manière de travailler tous les jours.
L’ANSM, la DGS, les ARS, la HAS, le ministère de la santé… beaucoup d’acteurs et donc beaucoup de messages sur un sujet sensible. Trop de messages tuent les messages ?
La France a créé de nombreux acteurs – DGS, HAS, ARS…- dans le domaine de la santé publique avec des missions spécifiques et complémentaires et il est vrai que pour les Français, cela ne doit pas toujours être lisible tous les jours. Chaque acteur est un élément du tout et nous pouvons communiquer de façon conjointe et en synergie sur des sujets transversaux.
Vous en êtes où coté transformation digitale ?
Notre investissement sur les médias sociaux est relativement nouveau. Depuis 3 ans environ, les réseaux nous permettent d’identifier les leaders d’opinion, les groupes de patients… sensibles à nos décisions, d’élargir notre audience et sont aussi des canaux de diffusion pour nos informations. Nos comptes Twitter et LinkedIn attirent d’ailleurs des publics de plus en plus nombreux ; + 30% de followers sur Twitter et + 60% abonnés LinkedIn cette année.
On a également repensé, avec l’aide des parties prenantes, notre site internet. Plus moderne, plus vivant, accessible et pratique, il parlera à tous les publics, à la fois des médicaments et des produits de santé et de leur bon usage. Et puis on travaille de plus en plus avec les médias traditionnels.
Chaque année, les retombées progressent sur des sujets aussi divers que la dépendance aux antalgiques ou le cannabis à usage médical dont l’expérimentation commencera en 2021. Notre relation aux médias est là encore dynamique, proactive, et pédagogique.
La communication par temps de Covid, ça ressemble à quoi ? Et quid de la Saison 2 ?
La communication autour du Covid-19 est principalement portée par le Ministère de la santé, mais nous y contribuons et notre expérience de la gestion des risques nous aide beaucoup. Nous avons partagé un grand nombre d’informations et fait preuve de pédagogie sur le fonctionnement de la pharmacovigilance, les essais cliniques, l’approvisionnement des médicaments ou les dispositifs médicaux innovants. Notre site web a d’ailleurs été mis à forte contribution, nos relations avec les médias aussi.
Aujourd’hui, à l’ANSM, nous ne sommes pas en comm de crise à proprement parler comme lors du premier confinement. On travaille sur les questions à haute tension du COVID, mais enrichis par l’expérience et le recul de la première période Les vaccins et leur arrivée en France en 2021 vont bien sûr occuper toute notre attention, sans négliger les autres sujets urgents.
Pour lire, l’intégralité de l’interview cliquez sur ce lien : https://epresspack.com/interview15-de-la-serie-dircommreconfines/?lang=fr