Culture RP a rencontré Alexandre Roth, coach, auteur, animateur et entrepreneur.
Quelle est votre position en termes de visibilité médiatique, entre acteur / auteur ?
Dans le marché de l’édition, il est très intéressant de ne pas se cantonner à un rôle passif pour la promotion de son livre. Beaucoup d’auteurs suivent le plan de communication établi par la maison d’édition en amont sans donner leur vision ou leur avis. Pour la promotion de mon livre, j’ai travaillé en étroite collaboration avec ma maison d’édition pour leur apporter des idées supplémentaires pour que le livre puisse jouir d’une visibilité maximum. C’est de cette manière que nous avons pu mettre au point un ensemble d’outils cohérents pour la sortie du livre « L’homme séduisant » : en plus du traditionnel communiqué, nous avons organisé une conférence de presse en y invitant journalistes et lecteurs. Je me suis également occupé de mettre au point un blog dédié au livre avec des bonus réservés aux lecteurs pour que l’apprentissage continue après la lecture. Il est vrai que mes compétences en relations presse sont un réel avantage pour ma propre promotion en tant qu’auteur. Ces deux casquettes me permettent d’avoir une complémentarité que peu d’auteurs peuvent mettre en œuvre, ce qui est donc un réel avantage dans mon cas.
La promotion de l’Homme Séduisant vous a-t-elle permis de structurer votre pensée sur le monde médiatique en général ?
La médiatisation fait partie de l’ADN de ma stratégie de communication. Que cela soit pour le lancement d’un événement ou d’un nouveau livre, je travaille en étroite collaboration avec les journalistes. La promotion de mon livre m’a bien évidemment permis d’approfondir mes connaissances dans le domaine des relations presse et plus précisément sur l’attente des journalistes. J’ai pu faire la promotion de mon livre dans de nombreux médias de nature différente : télévision, radio, journaux, web… À chaque support, sa spécificité et ses attentes. Sens du timing, répartie, capacité à retenir l’attention du public, trouver la phrase qui sonne bien… sont autant de détails que j’ai pu travailler parution après parution. Mes lancements de livres m’ont permis d’emmagasiner une expérience médiatique solide et aujourd’hui j’aide de nombreuses marques à en faire de même en tant que consultant stratégique en relations presse.
Quelle définition donneriez-vous à l’art médiatique et comment le maîtriser aujourd’hui ?
L’art médiatique est selon moi la capacité à transmettre une idée de manière la plus ludique possible et en prenant en compte que l’on s’adresse à deux cibles en même temps :
1) le journaliste auquel il faut apporter une réelle valeur ajoutée notamment en adoptant un comportement de « bon client » ;
2) les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs qui vont consommer les médias et qui sont en attente d’une histoire qui leur permettra d’apprendre et/ou de se divertir.
Pour maîtriser cet art, une pratique fréquente des médias est selon moi vivement recommandée. J’ai eu mon premier passage télévisé à dix-huit ans et j’ai depuis participé à une cinquantaine de reportages et documentaires TV en tout genre. Passage télé après passage télé, j’ai pu travailler mon éloquence et la manière de présenter mon métier. Une pratique assidue des médias permettra au plus timide des entrepreneurs de vendre son business avec confiance. Personne n’est naturellement à l’aise avec les médias, c’est une pratique qui s’apprend et se maîtrise facilement en appliquant les quelques bons conseils que je donne sur mon blog.
Quelle place donneriez-vous aux journalistes dans une stratégie de notoriété ?
Les journalistes jouent un rôle clé dans l’établissement d’une stratégie de notoriété… si la stratégie marketing mise au point en amont suit ! Par exemple, il est presque inutile d’avoir des passages médiatiques de manière fréquente si le public n’a aucun moyen de retrouver d’autres informations complémentaires à notre sujet s’il n’y a pas un site internet. Beaucoup d’auteurs font l’erreur de ne pas mettre au point un blog dédié à eux ou à leur livre. C’est une erreur qui les ampute de la véritable puissance des médias qui consiste à apporter une quantité de nouveaux prospects que l’on pourra ensuite transformer en clients/lecteurs si l’on permet à ces derniers de suivre la séquence marketing que l’on a mise en place en amont. L’autre intérêt non négligeable de mettre les journalistes au cœur de sa stratégie de notoriété est le coût. En effet, une stratégie de relations presse bien étudiée permettra d’atteindre d’excellents résultats pour un coût souvent bien inférieur à une stratégie de communication faite d’achat d’espaces. La visibilité offerte par une campagne de RP bien réalisée coutera de dix à cent fois moins que sa valeur commerciale en achat publicitaire… De quoi convaincre les plus septiques.
Quel est le rôle des relations publiques dans l’univers médiatique ?
Les relations publiques permettent d’obtenir des résultats fiables dans les médias à travers le temps. Le relationnel est une qualité nécessaire et il est aujourd’hui difficile de devoir déléguer cette tâche à 100 % à un assistant. Même les plus grands patrons ne peuvent parfois pas déroger à l’exercice médiatique et il faut être prêt à tout moment. Que l’on soit stagiaire, entrepreneur, auteur, personnage public ou au contraire confidentiel, les relations publiques sont une nécessité. Même ceux qui cultivent le mystère comme image de marque ont besoin des médias pour entretenir ce mystère. Ils doivent donc fatalement entretenir d’excellentes relations avec différents intervenants des médias qui vont transmettre et entretenir cette image. Les marques qui ne font qu’« utiliser » les médias à froid sans y ajouter de l’humain auront toujours moins de résultats que celles qui l’intègrent dans une véritable stratégie relationnelle.
Qu’est-ce que le tout digital a changé dans vos habitudes de communication autant d’un point de vue professionnel que personnel ?
Je suis un jeune entrepreneur appartenant à la génération du tout digital, j’ai donc dû apprendre à faire le chemin inverse de la génération précédente : apprendre à remettre l’humain au cœur des stratégies médiatiques, notamment en apprenant à créer un vrai rapport avec les journalistes et les partenaires avec qui je peux collaborer. Le tout digital nous fait parfois oublier que derrière des blogs, des tweets et des données médias en tout genre, il y a d’abord l’homme. Il y a des moments où il est parfois essentiel de savoir se déconnecter pour être en phase avec l’exigence de la réalité et du moment présent. C’est d’ailleurs ce qui vient à manquer et ce qui fait la différence : être en phase avec son avatar online dans la réalité du offline. Être capable de porter ses idées et de les communiquer, peu importe la situation ou la stratégie établie. Être polyvalent dans la nature du discours et le format du support. Être capable de jongler, peu importe la situation, et de communiquer avec justesse sans à-coup.