Corinne Longuet Professionnelle de la communication et des Relations presse depuis 20 ans et cofondatrice de www.plurimedia-training.com. Elle accompagne dans les médias de nombreux porte-parole occupant des fonctions variées dans l’entreprise (dirigeants, responsables marketing, juristes, commerciaux, ingénieurs…). Elle travaille pour les entreprises, les associations et le secteur public.
Comment définissez-vous le média-training ?
Le média training apprend à répondre à une interview de manière efficace. Connaître les codes des médias et maîtriser les mécanismes de l’interview facilitent l’exercice. Le média training s’inscrit dans la stratégie de relations presse parce qu’il contribue à bâtir une relation durable avec les journalistes.
Ses bénéfices sont nombreux et partagés par tous, c’est du gagnant-gagnant. Le journaliste a en face de lui une personne qui comprend ce dont il a besoin sur le fond et la forme, il a trouvé son « bon client ». L’entreprise gagne en visibilité médiatique : son porte-parole est plus performant, il sera donc davantage sollicité par les médias. Le porte-parole en tire partie également : il maîtrise mieux l’exercice, il gagne en agilité médiatique !
Selon moi, un média training doit être plurimédia. Il doit envisager la portée des nouveaux médias et apporter une double vision : celle des médias et celle de l’entreprise. Ces deux principes ont fondé Plurimédia Training, l’activité que j’ai cofondée avec la journaliste Cécile Dard.
Quel est le profil des personnes qui assistent à vos formations ?
Plurimédia Training forme toute personne, novice ou expérimentée qui doit parler aux médias. Les profils sont donc variés, dirigeant, responsable marketing, commercial, service juridique, collectivités territoriales… Les contextes également : des sessions généralistes ou encore un entraînement spécifique en vue d’un passage à la télévision ou d’une conférence de presse. Il peut enfin s’agir des responsables communication, attachées presse eux-mêmes pour mieux accompagner leur porte-parole en interne.
Le dénominateur commun à toutes nos formations est la mise en situation. Nous préparons ainsi des jeux de rôle sous forme de simulations d’interview TV, radio ou presse écrite / web, selon la demande et le secteur d’activité du client.
Pouvez-vous nous donner 3 astuces pour bien communiquer auprès d’un journaliste ?
Avant tout, je vous donnerai un conseil universel : préparez vos interviews ! Cette étape est souvent négligée et c’est une erreur.
Peut-être vous paraîtra-t-elle excessive mais ma première astuce est : répétez ! Cela permet entre autres de mieux maîtriser son « non verbal ». Et croyez-moi, le non verbal est très bavard ! Répéter, tel un comédien devant sa glace ou s’enregistrer peut s’avérer très utile.
Deuxièmement : incarnez votre personnage médiatique. C’est notamment utile dans les situations difficiles ou bien quand vous n’êtes pas complètement d’accord avec le message de l’entreprise. Ce n’est pas vous personnellement que le journaliste « cuisine », c’est vous en tant que professionnel.
Pour finir : soyez stressé positivement ! Trop stressé, vous ne serez pas à l’aise, ce sera inconfortable pour vous et cela risque de se voir. A l’inverse, les personnes trop à l’aise, parce que, par exemple elles sont habituées à l’exercice, perdent parfois leur garde-fou, au risque de déraper. Il y a un équilibre à trouver. Il faut transformer son stress en énergie positive pour dynamiser l’interview.
Vous travaillez dans la communication et les RP depuis plus de 20 ans, pensez-vous que les RP aient acquis une certaine légitimité qu’elles n’avaient pas il y a quelques années? Et Selon vous pourquoi ?
En réalité pour répondre à cette question, il faudrait imaginer un monde sans relations presse. Que serait la presse, que serait la communication d’entreprise sans les relations presse ?
Je ne pense pas que les relations presse soient plus ou moins légitimes qu’il y a 20 ans. Mais ce qui est sûr, c’est que la manière de pratiquer les relations presse a bien changé en 20 ans.
Les relations presse sont un écosystème dans lequel gravitent trois acteurs : les médias, l’annonceur, l’attachée de presse. Disons 4 maintenant avec les internautes, mais c’est une autre histoire ! Lorsque les relations presse reposent sur un véritable partenariat entre ces 3 acteurs, prenant en compte les impératifs, contraintes, besoins des uns et des autres, dans le respect des règles du jeu, elles sont légitimes.
À l’inverse, quand elles ne maîtrisent pas les codes, n’apportent pas de conseil, sont trop cloisonnées vis-à-vis des autres opérations de communication globale de l’entreprise, ou encore, et je l’ai encore entendu récemment, se cantonnent à l’envoi massif et non ciblé de communiqués de presse, c’est désastreux pour notre métier et contre-productif.
Quel avenir pour les RP ?
Un bel avenir très certainement pour peu qu’elles intègrent la dimension numérique de la communication. Quand l’entreprise prend la parole dans les médias, l’internaute peut le faire aussi. Gare aux messages contradictoires et au retour de boomerang. Les relations presse appellent à encore plus de vigilance qu’avant. L’attachée de presse doit avoir l’œil partout, adopter de nouveaux réflexes, travailler de concert avec les community managers, ou être community manager elle-même.
En étant bien articulées avec les médias sociaux, les relations presse restent un excellent vecteur de visibilité pour l’entreprise, et ce à moindre coût.
Quelle est selon vous l’importance des médias 2.0, réseaux sociaux… dans vos 2 métiers ?
Centrale ! Comment pourrait-il en être autrement alors que le numérique et les nouvelles façons de communiquer qui en découlent ont investi tous les pans de nos vies professionnelles et personnelles ? Notre relationnel dépasse le monde de la presse traditionnelle, les relais d’opinion et les influenceurs se sont multipliés. Cette nouvelle façon d’évoluer dans les mondes médiatiques est présente dans les réflexions et les conseils que je donne à mes clients comme dans les sessions de média training.