Evolution des moyens de communication et des relations avec les journalistes, instantanéité croissante… L’univers des relations presse bouge et les professionnels entendent se former pour suivre ces évolutions. Retour sur les grandes tendances.
En matière de formations aux relations presse, ce n’est pas tant le volume des demandes qui évolue que leur nature. « L’heure est à la professionnalisation, estime Fabrice Daverio, directeur adjoint au Cfpj. Certaines entreprises souhaitent mieux coordonner toute la chaine des relations presse entre les régions et le siège, par exemple. Il s’agit aussi d’apprendre à alimenter les médias en information de façon continue, que l’on ait besoin des journalistes ou non, et de jouer la carte de la proximité. » Selon le spécialiste, l’une des grosses nouveautés pour le métier consiste à accompagner des directeurs d’usines ou des patrons d’unités dans leur communication.
Pour Olivier Doussot, les deux grandes tendances sont portées par Internet et les réseaux sociaux. Il explique : « La relation d’urgence entre les journalistes et les attachés de presse a toujours existé, mais elle restait relative à la date ou à l’heure du bouclage de la publication. Sur le web, il n’y a plus de bouclage, et le besoin d’information est continu. Avec le web, les journalistes ont aussi multiplié leurs sources d’informations. Les attachés de presse doivent créer de la veille sur Twitter pour écouter les conversations, créer des fichiers qualifiés de journalistes actifs sur le réseau, etc. »
Court, clair et convainquant
En définitive, les professionnels des relations presse affichent toujours la même attente : comprendre au mieux le fonctionnement de la presse pour travailler avec elle. Ce à quoi vont s’attacher les principales formations dédiées. « Par exemple, dans certaines régions, la presse institutionnelle a un impact au moins aussi important que la presse quotidienne régionale, note Fabrice Daverio. Il faut le savoir. Beaucoup de chargés de relations presse ne sont pas à l’aise non plus avec le plurimédia et les changements que cela implique. » Sans oublier les classiques : un message court, clair et convainquant. Et Fabrice Daverio de rappeler que la forme et la façon de s’adresser aux journalistes reste très importante : « Même très bon sur le fond, si un attaché de presse parle à un journaliste comme un maître d’école, ça ne va pas fonctionner. Il faut parfois rappeler aussi quelques règles de politesse ; tout passe par la sensibilité. »
Formations courtes CV formations certifiantes
Des formations qui attirent différents profils. « Nous accueillons beaucoup de professionnels de la communication pour qui les relations presse sont nouvelles, soit parce qu’ils récupèrent – pour diverses raisons – cette compétence auparavant sous-traitée, soit parce qu’ils évoluent sur ce segment », relève Olivier Doussot. De son côté, Fabrice Daverio fait état de nombreux professionnels en poste dans un service de relations presse depuis 3 ou 4 ans, que l’entreprise souhaite professionnaliser.
En toute logique, deux tendances émergent donc en matière de durée de formation. D’abord les classiques formations de deux jours en présentiel. « Nous y ajoutons la possibilité de réaliser des modules complémentaires de deux heures en vidéo, précise Olivier Doussot. Nous voyons aussi émerger des demandes de conférences de deux heures, à l’attention des comités de direction pour mieux comprendre les relations entre l’entreprise et la presse. » Fabrice Daverio relève l’existence de formations certifiantes de deux jours, tous les mois pendant neuf mois. Il conclut : « Ce métier a souvent été dévalorisé par le passé. Ces formations sont une façon de leur montrer qu’il s’agit d’un vrai métier avec de réelles répercussions sur l’entreprise. »