L’histoire d’un médecin… Qui devient journaliste.
C’est en tout cas le choix qu’a fait Mme Sylvie Sargueil, médecin en cabinet dans une première vie.
Au bout de plusieurs années de pratique dans un cabinet qui tournait très bien, elle est déterminée :
il lui faut passer le concours pour obtenir le diplôme et devenir journaliste.
Les études à reprendre, la vie de famille à assumer et une grosse modification du mode de vie ne la font pas renoncer.
Sa détermination lui permet d’accéder au métier rêvé.
Mais pourquoi donc ?!
« Aller poser des questions pour apprendre des choses«
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Et aujourd’hui… Alors, comblée ?
« Ce qui se passe dans les médias aujourd’hui ne me plaît pas beaucoup. Je n’ai pas une déception sur le métier de journaliste, je pense qu’il est difficile aujourd’hui d’exercer ce métier comme les bons journalistes ont envie de le faire. »
Au-delà de cette pratique individuelle, l’activité de formatrice en traitement médiatique de l’information santé est une fonction tout à fait originale.
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À qui s’adresse cette formation ? Quels en sont les objectifs ?
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Fin 2013 un médecin s’est donné la mort après avoir été mis violemment en cause par des médias locaux par exemple.
Que conseilleriez-vous à un journaliste amené à traiter une information délicate ?
Les étapes essentielles pour un journaliste :
- que le journaliste soit bien documenté
- qu’il ait bien vérifié ses informations
- qu’il comprenne l’environnement, le contexte dans lequel s’inscrit ce dont il parle
Le journaliste doit savoir où il met les pieds :
Modérer le discours dépend d’une sagesse individuelle, d’une prudence que tous ne pratiquent pas. En la matière, le bon conseil de la formatrice est évident « ne pas vouloir faire à tout prix des sujets sensationnels, des Unes vendeuses… ».
« il y aurait vraiment besoin d’une déontologie »
Les sujets sensibles pour la société (l’euthanasie par exemple) doivent faire l’objet de débats de société. Sur des sujets sensibles pour un individu, il peut exister une responsabilité collective, mais un journaliste n’est pas obligé de tout dire, ou même de dire… L’effet porte-voix et le suivisme des médias posent problème, ils produisent un effet amplificateur qui peut être en cause dans les situations de crise. Face à cela par exemple, il y aurait besoin d’une déontologie.
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Le journaliste est-il engagé ?
« Personnellement je pense que le journaliste est engagé. Il a une opinion. »
« Le factuel, c’est la mort du journalisme. »
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Journalisme et démocratie, même combat ?
Les formations sont essentielles pour assurer un journalisme de qualité dans tous les domaines.
Pourtant…
« Je milite pour un journalisme de qualité en santé parce que j’estime que c’est là que j’ai quelque chose à apporter »
Quel est le rôle des journalistes dans les pays en voie de développement ?
Sylvie Sargueil évoque son expérience au Congo, Rwanda, Burundi, Centrafrique…
Le rôle du journaliste santé est là véritablement différent.
Il existe un besoin d’informations vraiment pratiques.
Le journaliste est alors un acteur de santé publique.
Exemple du diabète, du paludisme.
Quel est l’avis du médecin journaliste que vous êtes sur « l’affaire » des seins d’Angelina Joly ?
Les médias se sont contentés d’une vision « people » ou d’une soi-disant « performance médicale », alors qu’un véritable débat de société est ouvert.
[audio:http://ppd.culture-rp.com//wp-content/uploads//2014/02/8.-Les-seins-dAngelina-Joly.mp3]Merci Sylvie, pour votre regard, et merci d’avoir exprimé votre passion !