Culture RP a rencontré Nadine Davesne, déléguée à la communication d’ENFANTS ET SANTE, une fédération reconnue d’utilité publique. Cette association finance les études dont la Société Française de lutte contre les cancers a besoin pour faire progresser la recherche et vaincre la mortalité des enfants atteints.
Etre attachée de presse d’une association signifie travailler bénévolement et sans budget de fonctionnement, d’où le casse-tête quotidien : comment intéresser par un communiqué de presse, quelques appels téléphoniques (le plus souvent des messages sur répondeur) et une diffusion exclusivement par e-mails dont les journalistes sont saturés ?
1- Quelles sont les spécificités des RP dans le milieu caritatif?
Les RP sont assurées par les associations régionales uniquement constituées de bénévoles car la totalité des fonds recueillis est dédiée à la recherche. Chacun, très dévoué à la cause et en toute indépendance, fait son maximum en fonction de ses propres convictions. Il est difficile dans ces conditions de dégager des stratégies et d’agir à l’échelon national, d’où un manque de notoriété et une certaine absence des grands média. La mission de l’attachée de presse se restreint donc souvent à un rôle de conseil ou de rewriting des communiqués que les délégués locaux diffuseront à la presse.
2- Le budget est-il un frein dans vos démarches?
Oui et non – en relations presse notamment, l’important est de savoir communiquer en se mettant à la place du journaliste saturé d’informations. Mais il est vrai qu’une information envoyée par mail a beaucoup moins de chance d’être bien perçue qu’une conférence de presse.
En complément, le véritable frein est la localisation de la majorité des évènements et informations qui peuvent en découler.
3- Quelle utilisation faites-vous des réseaux sociaux?
Les réseaux sociaux sont largement utilisés par les membres pour diverses communications envers des publics potentiellement intéressés, mais ils ne vont pas vraiment au devant des journalistes.
4- Le fait que vous fassiez partie d’une association caritative favorise-t-il vos relations avec les journalistes?
Pas vraiment. Même si l’on génère un courant de sympathie, le journaliste ne peut traiter la vie des associations et leurs actions locales. Par contre, il prête une oreille attentive aux réalisations qui peuvent avoir un certain intérêt pour ses lecteurs : par exemple, une communication sur les progrès de la recherche en cancérologie pédiatrique, surtout si les intervenants sont des scientifiques reconnus. Dans la mesure où nous finançons la recherche, nous en avons un bénéfice indirect, mais là encore, le journaliste s’intéresse beaucoup plus à l’information qu’à l’Association qui l’a générée. En province, les pages locales traitent avec beaucoup de bienveillance les évènements.
Nadine Davesne – Conseil en Relations Presse et Publics
Propos recueillis par Alexia Guelte Morot, Responsable Communication Externe de l’Argus de la presse.