Culture RP a rencontré Stéphane Rose, attaché de presse aux Editions La Musardine… mais pas que.
Qui êtes-vous et quelles sont vos missions pour La Musardine ?
Je m’appelle Stéphane Rose et je suis auteur, directeur de collections et attaché de presse de la Musardine. Concernant cette dernière « casquette », mon travail consiste à faire en sorte que les journalistes et les bloggeurs/euses soient bien informés de l’actualité de nos parutions, et qu’ils les relatent le plus possible dans leurs pages, sur les ondes ou sur leurs écrans. Une de mes missions, moins formelle, est également de donner une image sympathique de la maison à travers notre communication générale ou les soirées que nous organisons.
Pouvez-vous nous présenter votre maison d’édition ?
La Musardine est spécialisée dans le livre érotique, au sens large du terme. Nous publions des romans, des nouvelles, des documents, des essais plus sérieux et universitaires, des livres d’humour, des BD, des beaux livres… Tout ce qui est en rapport avec le corps et l’érotisme nous intéresse. Les éditions La Musardine ont été fondées en 1995 en même temps que la librairie (érotique).
Avez-vous une anecdote ?
Même si mon prénom (Stéphane) est clairement inscrit sur mes communiqués de presse, un certain nombre de journalistes qui ne me connaissent pas encore m’écrivent ou me téléphonent en commençant par « Bonjour madame ». Certains féminisent carrément mon prénom (« Bonjour Stéphanie »). C’est lié au fait que le métier d’attaché de presse est essentiellement féminin…
La particularité de La Musardine est la lecture érotique. Quelles sont vos stratégies de communication pour parler de vos produits face aux tabous de la société ?
La dédramatisation. En adoptant un ton complice, ludique, parfois humoristique dans nos communiqués ou sur les réseaux sociaux, nos livres passent mieux, ils perdent de leur charge « effrayante » aux yeux du public non averti. La collection de petits guides pratiques « Osez », qui doit justement son immense succès à sa façon de dédramatiser la sexualité, a donné le « la » de notre stratégie de communication générale.
Mais cela dépend aussi des livres. Quand il s’agit de promouvoir un essai de notre collection L’Attrape-Corps, un peu pointue, la communication se fait plus sérieuse, exigeante. Pour promouvoir un roman, je mets en avant la force érotique du texte sans tourner autour du pot. Il faut s’adapter en permanence. Chaque livre trouve un public différent, et donc des médias différents. La presse féminine adore les « Osez », les médias culturels préfèrent les « Attrape-Corps » et les documents, les bloggeurs et bloggeuses sont plutôt friands de nouvelles et romans très hot… On n’attire jamais leur attention de la même façon !
Quelles sont vos outils de communication les plus utiles pour vos actions RP ?
L’envoi de communiqués de presse à des listes de contacts spécifiques, au-delà d’une simple liste « livres » ou « culture ». Une liste « pages féminines » pour les petits guides sexo, une liste « beaux-arts » pour les BD, etc. Chaque nouvelle campagne me permet de fidéliser deux ou trois nouvelles têtes, avec lesquelles j’entretiens ensuite un rapport plus soutenu et privilégié, ce qui est la base du métier d’attaché de presse. C’est un travail de fourmi, qui se fait lentement mais sûrement.
Quel est votre livre préféré ?
La Pharmacienne, d’Esparbec. Un roman porno construit comme une pièce de boulevard, écrit dans un style imagé, drôle, jubilatoire, au service d’une intensité érotique rare. Un petit monument de littérature érotique, de mon point de vue, que je ne suis pas seul à partager, puisque le livre s’est déjà vendu à 80 000 exemplaires.
Vous avez un blog personnel : stephanerose.com. Quel est l’objectif de celui-ci ? Pourquoi l’avez-vous créé ?
Je l’ai créé il y a quelques années pour avoir une sorte de vitrine de l’ensemble de mes activités. Etant régulièrement sollicité par les médias pour parler de mes livres ou d’autres projets, ce blog offre une vue d’ensemble sur mon travail aux journalistes qui s’y intéresse, ou aux personnes qui me suivent, notamment mes lecteurs, avec lesquels j’échange volontiers.
Pourquoi avoir choisi un slogan « Un blog, mais pas tout à fait » ?
Parce que même si je l’ai bricolé sous WordPress, ce n’est pas vraiment un blog, dans le sens où je n’y publie pas des chroniques en rapport avec tel ou tel sujet. Je me contente d’y recenser mes activités. C’est donc plus un site perso, créé avec un outil blog, qu’un blog en tant que tel. Et ce « pas tout à fait » fait également référence au fait que je n’y suis pas très assidu ! Mais justement : j’ai inscrit dans mes bonnes résolutions 2015 de le mettre entièrement à jour. A très vite dans sa V2 donc !
Propos recueillis par Charlotte Robert