Pour la 10 ème cérémonie des Globes de Cristal 2015, Christine Kelly, première femme Présidente du Jury ainsi que 27 journalistes représentant l’ensemble des médias français, donneront les nominés du monde de l’Art et de la Culture pour les 14 catégories qui ont été soumises au vote auprès de 15 000 journalistes de la presse écrite, radio, TV, Web.
Culture RP a rencontré Christine Kelly, ex-membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) depuis janvier 2009, journaliste, décorée des insignes de chevalier dans l’ordre national du Mérite et membre du comité d’orientation de l’agence Reporters d’Espoir, Pdte Fondation K d’urgences et Christine Delattre, attachée de presse des Globes de Cristal.
Christine Kelly, quelles ont été vos motivations pour accepter la présidence du Jury lors de cette prochaine cérémonie des Globes de Cristal ?
J’ai accepté d’être présidente du jury des globes de cristal pour 3 raisons :
1/ Etre la 1ère femme présidente du jury pour ses 10 ans, je vous avoue, j’en suis fière. J’ai été la 1ère femme de l’outremer à LCI, ainsi qu’au CSA, j’ai créé la 1ère fondation qui aide les familles monoparentales… Bref être la 1ere à avoir un poste, une fonction, quelle qu’elle soit, c’est participer d’une certaine façon à son humble niveau à l’avancée des femmes dans la société.
2/ Cette cérémonie de remise des prix a su s’imposer dans le paysage de l’art et de la culture comme une date singulière pour notre profession, c’était comme une évidence pour moi.
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3/ Il est important que les journalistes ne soient pas toujours associés aux des trains qui arrivent en retard, mais qu’ils puissent s’allier pour récompenser, valoriser, encourager ce qui ce fait de mieux dans notre paysage culturel.
®Photo Benjamin Decoin
Pouvez-vous nous dire ce qui fait l’originalité et la spécificité de cet événement sachant que les Globes de Cristal fêtent leurs 10 ans d’existence ?
Chacun a sans doute son regard mais personnellement j’accorde 2 spécificités à cet événement :
– La 1ère c’est la seule cérémonie dans ce secteur qui récompense aussi largement. Passer du théâtre, à la comédie musicale, aux comédiens et interprètes, en passant par les séries télé, les romans, les expositions, c’est unique.
– La 2ème spécificité ce sont les 2 nouvelles catégories : les comédiens et comédiennes.
Quel positionnement a ce prix auprès des professionnels des médias ?
Ce prix est très attendu au niveau médiatique. Il permet de valider parfois un choix de programmation musicale ou télévisée. Les professionnels des médias sont noyés dans les infos, mais gardent toujours un œil précieux sur les récompenses dans le domaine de l’art et de la culture. Ce prix permet de valoriser tel ou tel artiste, de mieux découvrir un autre, de pointer du doigt un roman ou une pièce de théâtre qui a peut être échappé aux autres récompenses mais que le jury ne veut pas laisser de coté.
Deux nouveaux prix voient le jour cette année, le prix de la comédienne et du comédien, quels seront les temps forts pour cette édition ?
Justement ces 2 nouveaux prix, le prix d’honneur également mais surtout sans oublier que chaque catégorie vaut le détour. Et avec les membres du jury nous avons passé plusieurs heures à discuter de chaque prix, chaque film, chaque pièce, chaque artiste….
Quels sont les artistes qui, selon vous, ont marqué l’année 2014 ?
Chacun a son point de vue et nous l’avons vu lors de notre réunion des membres du jury que les avis convergent parfois, divergent souvent et ce en fonction des goûts de chacun ce qui est normal. S’il faut reprendre un peu quelques noms dans les catégories, je pense à l’exposition Jeff Koons, à Christine and the Queens, Indila, La comédie musicale Mistinguet, Johnny Halliday qui a surpris tout le monde, l’actrice Adèle Haenel…
Christine Delattre, quelles sont les actions de communication et de promotion de l’événement ?
Je suis chargée des Relations avec la Presse et les Médias et cette cérémonie est d’ordre exceptionnel, elle me permet d’organiser toutes les actions de communication possibles, car nous sommes dans le domaine de l’art et de la Culture et que la soirée est dédiée au prestige, au meilleur, dans un cadre juste sublime qu’est le Lido.
La communication est d’abord de médiatiser la Cérémonie pour ses 10 ans d’existence ! Et d’inviter des journalistes du monde de la culture pour les faire rêver. Ils auront l’immense privilège de voter pour la sélection “d’acteurs” de l’année 2014.
Ce sera un bel anniversaire j’en suis sûre!
Christine Kelly, comment voyez-vous l’évolution du métier des journalistes dans un monde de plus en plus digitalisé, dans des mondes de plus en plus fracturés et communautaires ?
Je pense que le journalisme est mort. Tout le monde s’improvise journaliste. L’affaire Martin Bouygues l’a encore prouvé. Ce dernier est connu mais combien sont victimes de mauvaises infos sur les réseaux sociaux ou autres dans le silence le plus total? Mais le journalisme a une chance extraordinaire aujourd’hui d’exister. Le vrai journalisme, celui qui vérifie ses informations, celui qui bouleverse la société e allant chercher une info qui ne lui a pas été servie sur un plateau, pas une info montée et inventée, une vraie. Plus que jamais, le journalisme a sa chance dans un milieu où tout est présenté comme info.
Vous êtes à l’initiative des « 24 heures du sport féminin« , pouvez-vous nous parler de votre engagement dans ce projet ?
Je suis ravie là aussi d’avoir été la 1ère à créer ce concept des 24h du sport féminin en demandant aux médias de se mobiliser pour une cause. Le sport féminin n’était diffusé qu’a 7% de ce qui concerne les retransmissions sportives et en 2 ans grâce à ces 24h il est passé a 15%. Le travail des médias, des fédérations sportives et des associations a été formidable. Je prendrai bientôt la tète de la 1ère fondation pour le sport féminin.
Propos recueillis par Nicolas Jaunet,
Responsable Marketing et Communication
Direction de la Stratégie et du Développement de l’Argus de la presse