Stéphane Régy nous parle du magazine Society dernier né du groupe So Press, alors que le premier numéro se serait vendu à plus de 100 000 exemplaires, le second devrait faire aussi bien puisque le magazine propose une interview fleuve de François Hollande. Society apportera, deux fois par mois, un éclairage approfondi sur de nombreux sujets de société avec le ton caractéristique des titres du groupe.
Une marque de fabrique autour de laquelle s’est formée un noyau dur de collaborateurs mais aussi de lecteurs fidèles. Entre deux bouclages, nous avons rencontré Stéphane Régy, co-rédacteur en chef de Society avec Marc Baugé, qui a bien voulu répondre à nos questions.
Society sera le 6ème titre du groupe So Press. Pouvez-vous nous donner une vue d’ensemble de ce que fait déjà SO Press ?
Au début, il y avait le magazine qui s’appelait Sofa. Sofa, c’était un magazine culturel que faisait Franck Annese (directeur des rédactions du groupe So Press) lorsqu’il était étudiant. De là, il y a eu la création de So foot. Le magazine a bien pris et une bande s’est constituée. Ensuite on a fait So Film qui est né simplement d’une rencontre. Quelqu’un est venu nous voir et nous a proposé de faire le So foot du cinéma. On a également fait Doo Little et là, c’est comme pour So film, quelqu’un est venu voir Frank Annese en lui disant qu’il voulait faire un magazine sur les enfants pour leurs parents. On a également fait So Foot Junior car on s’est dit que ce serait pas mal que des enfants puissent avoir également un magazine de foot. Il y a également Pédale qui est un magazine annuel sur le cyclisme. D’ailleurs, on va faire pareil sur le rugby à l’occasion de la prochaine coupe du monde qui aura lieu en septembre prochain.
Quel sera le ton de Society et qu’allez-vous raconter dans le magazine ?
Si vous connaissez ce que l’on fait déjà, le ton sera le même. On va faire ce que l’on sait faire, c’est-à-dire que l’on va raconter des histoires avec un angle différent de ce qui se fait d’habitude. Ce seront des récits longs qui disent quelque chose sur le monde d’hier d’aujourd’hui et de demain. Les articles seront longs et centrés autour des gens. On essaye toujours de rentrer dans l’histoire par un personnage ou par la petite histoire car on aime bien être à hauteur d’hommes et de femmes. Les articles seront vivants et il y aura beaucoup de reportages. Le ton s’adaptera à chaque sujet mais on prendra régulièrement de la distance dans l’écriture car il faut que tout cela soit plaisant.
Pourquoi un magazine de société ? Vous avez fait un constat en particulier sur ce qui se faisait en la matière ?
Non, on a tout simplement constaté que l’on avait envie de le faire. On a pas du tout regardé ailleurs, ni en termes de lecteurs potentiels, ni en termes de publications déjà existantes. On suit notre propre désir d’écrire des articles et de raconter des histoires. Dans la vie on évolue-et on est très content de faire So Foot, So film et les autres titres du groupe- mais on a aussi envie de raconter d’autres histoires. On a la chance de pouvoir le faire nous-mêmes et du coup on a décidé de créer notre propre magazine de société. C’est une idée que l’on avait en tête depuis longtemps.
Qu’est ce que cela a impliqué en termes d’organisation ?
Cela impliquait d’avoir un peu plus d’argent et donc on a emprunté à la banque. On a également fait rentrer de nouveaux actionnaires. Ce qui nous a permis de titulariser des journalistes et d’en recruter de nouveaux. On a donc étoffé l’équipe. C’est un pari que l’on a pris. Un peu comme à chaque fois que l’on se lance dans la création d’un nouveau titre.
Vous avez déjà réalisé des interviews longues de François Fillon et de François Hollande. Vous faites beaucoup d’interviews fleuves. Est-ce que vous les abordez avec un état d’esprit en particulier ?
On essaye d’aborder les interviews comme une conversation. On rencontre la personne et on lui dit que l’on veut prendre le temps de lui parler. On n’est pas un quotidien qui a besoin de faire réagir sur une actualité en particulier. Ce qui nous intéresse, c’est plutôt d’essayer de creuser et de chercher à savoir qui est la personne que l’on a en face de nous. On aime bien s’assoir avec les gens comme si on était entrain de boire un verre avec eux. C’est difficile d’avoir les politiques dans ce type de configuration mais je pense qu’ils ont tout à gagner à faire des interviews un peu différentes de ce qu’ils font d’habitude.
Pour finir, pourquoi avez-vous choisi un rythme bimensuel ?
Parce que l’on n’est pas assez nombreux et que, de toute façon, nous n’avons pas la structure pour être un journal quotidien. Aujourd’hui, la course à l’actu c’est surtout sur internet. De la même manière, une parution hebdomadaire, c’est la même chose, on n’a ni le staff ni les moyens et on avait peur d’être toujours entrain de courir après l’actu. D’un autre côté, le rythme mensuel, c’est un rythme que l’on connaît et qui nous va bien mais on s’est dit que ce ne serait pas mal d’être un peu plus réactif. C’est ce que nous permet le rythme bimensuel et c’est ce qui nous motive.
Vous avez interviewé François Fillon dans le premier numéro de Society. Qu’est ce qui a motivé votre choix de le rencontrer ?
On est parti du principe que cet homme, il y a encore quelques années, était l’un des plus puissants de France puisqu’il était premier ministre. A la fin de son gouvernement, selon les sondages, il était l’un des hommes politiques les plus populaires à droite. Pourtant, aujourd’hui, quand tu dis François Fillon, t’as l’impression qu’il ne représente plus rien. Parfois, la politique peut vraiment être un monde de modes très éphémères. Alors, plutôt que d’aller voir Alain Juppé qui est en plein boom, on s’est dit que cela pouvait être intéressant d’aller voir celui qui est en plein down et de comprendre comment un politique peut vivre une telle situation.
par Alexander Paull