#JaimeLaPresse
Le journalisme a ses règles qui doivent prévaloir sur les intérêts. À commencer par celle-ci : se libérer de ses propres préjugés, savoir penser contre soi-même.
Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, reprenant ainsi l’expression de Charles Peguy
La transformation digitale change notre société, créée de nouveaux métiers et fait évoluer ceux que l’on connaissait depuis toujours. Journalistes et attachés de presse sont au coeur de ces mutations. Ils travaillent au quotidien pour maintenir une collaboration efficace et délivrer une information de qualité malgré un contexte parfois morose.
De la conviction à la défiance
Si le rôle du journaliste est évidemment d’informer et de rester objectif, ce dernier n’est pour autant pas dépourvu d’opinions. Être journaliste c’est avant tout une histoire de convictions, c’est confronter une vision du monde à d’autres points de vues.
Pour être journaliste il faut donc avoir cette volonté de « penser contre soi-même » pour trouver le bon angle.
On constate ces dernières années que la confiance accordée aux journalistes varie. Notamment au gré du contexte dans lequel les études qui lui sont consacré sont réalisées.
La méfiance ressentie par le public envers cette profession est souvent assimilée à un trop plein d’information. La surabondance engendrerait-elle la défiance ? La non hiérarchisation de l’information également éveille les soupçons chez les spectateurs, pourquoi traiter ce sujet plus qu’un autre ? pourquoi ne plus parler de ce sujet du jour au lendemain ?
On reproche aussi à la profession de s’être embourgeoisée, de manquer de diversité sociale et au final, d’être peu représentative de la France d’aujourd’hui.
Considérés comme faisant partie d’une élite, on leur reproche de ne pas traiter l’information de manière assez partiale, notamment quant il s’agit de poser des questions aux politiques.
Journalistes, les attaché(e)s de presse ont des questions pour vous !
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L’évolution du métier
Dans ce contexte difficile, la profession perd d’une part en attractivité auprès des jeunes. Et d’autre part, pâtit du départ anticipé de certains journalistes. En effet, moins de monde dans les rédactions signifie plus de travail pour ceux qui restent et un turn-over rarement observé dans ce métier. Cette baisse d’effectifs impose aux journalistes de devenir des touches à tout, des ouvriers de l’information capables d’écrire sur n’importe quel sujet. Cette polyvalence forcée contribue au fait que les gens quittent la profession.
Autrefois, les journalistes proposaient des sujets en fonction des thématiques qu’ils suivaient. Aujourd’hui c’est la démarche inverse, le rédacteur en chef demande un papier sur un sujet et le journaliste doit collecter de l’information pour le traiter. Les spécialistes se font rares et coûtent cher. Cette pénurie d’experts impacte aussi les attachés de presse qui n’ont plus d’interlocuteurs spécifiques pour proposer leurs sujets.
De la même manière, les solutions de « ciblage » des journalistes sont touchées par ce phénomène. Comment catégoriser avec justesse des journalistes toujours plus polyvalents ? À cet égard, l’analyse des réseaux sociaux permet d’en savoir plus sur leurs attentes et les sujets dont ils parlent au quotidien.
Journalistes, les attaché(e)s de presse ont des questions pour vous !
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Collaborer à l’ère de l’infobésité
Flux d’information intarissable et chronophage, les réseaux sociaux sont aussi une bonne porte d’entrée pour joindre les journalistes. Globalement la communication « one-to-one » est appréciée et le journaliste prêtera plus attention à un message privé sur twitter qu’à un mail généraliste.
Rien de pire que le communiqué de presse envoyé en masse, il faut cibler, et personnaliser, envoyer moins mais mieux. L’ultra-ciblage est la clé du succès ! Qui est ce journaliste ? pour quels médias travaille-t-il ? quel est son ton ? son public ?
Le journaliste est très concret et aime qu’on lui parle simplement. Que ce soit clair, une information donnée en fin de mail ne sera pas lue ! Il faut être direct, le journaliste veut de l’info, pas de la mise en page.
Avec un smartphone le journaliste peut consulter ses mails n’importe où et n’importe quand ! Leur lecture ainsi facilitée est aussi plus expéditive. Ainsi, un mail peu clair, trop long, trop lourd (attention aux pièces jointes !) ou sans objet sera inévitablement supprimé.
Il faut personnaliser jusque dans l’utilisation des canaux employés pour communiquer. Quel que soit son âge ou le média pour lequel il travaille, il sera plus réceptif si vous le contacter sur sa messagerie de prédilection.
Certains CP sont parfois hors-sujet, pour être pertinent il faut donc aussi un sens de l’actualité et du timing. Aussi, pour s’assurer de ne pas envoyer une information dérisoire un jour de deuil national faites une veille quotidienne.
Collaborer avec un journaliste ne semble pas aisé à première vue, pourtant la réussite d’une telle entreprise repose simplement sur le travail et la confiance. Une fois le lien installé entre le journaliste et l’attaché(e) de presse il est solide et donne lieu à un véritable partenariat pérenne.
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Pour aller plus loin, Cision vous propose de revoir le débat du Press Club de France : Journalistes, les attaché(e)s de presse ont des questions pour vous ! avec Francis Letellier, Rédacteur en chef et présentateur – France 3, Isabelle Pincet, Chef d’édition – Public Sénat et Isabelle Bourdet, Directrice du Press Club.