La communication culturelle par Olivier Gaulon

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Culture RP a rencontré Olivier Gaulon, attaché de presse « art et culture » freelance

 

Spécialiste des relations presse dans le monde des arts depuis de nombreuses années, pouvez-nous nous donner les bonnes pratiques qui sont pour vous déterminantes dans la communication d’événements artistiques en France ?

La communication culturelle ne fait pas appel aux mêmes ressources que celles des grandes marques car le plan média est souvent maigre. Les relations presse sont bien souvent le seul moyen de procurer une visibilité à l’événement dans les médias. Le nerf de la guerre étant la relance, l’attaché de presse se doit de connaître les titres auxquels il s’adresse et ce que les journalistes y écrivent. A défaut de tous les connaître,avant de les appeler, il faut déjà les lire.

Une bonne campagne de presse, a fortiori dans le domaine de l’art, doit aussi privilégier l’iconographie : si les images numériques HD ont succédé aux diapositives, des visuels de qualité en adéquation avec la ligne éditoriale aident toujours à décrocher un papier. Le challenge est de sortir du lot face à la multitude qui caractérise l’offre culturelle, évidemment non proportionnelle à la place qui lui est allouée dans la presse.

Vous arrive-t-il de lier des partenariats avec d’autres agences de relations publiques pour mener vos actions et pourquoi ?

Depuis mes débuts en 2001, je collabore avec l’agence Alambret Communication, aujourd’hui dirigée par Anne-Sophie Giraud, qui me confie régulièrement des missions. Si l’agence me sollicite pour mon réseau en art contemporain, je fais aussi appel à elle quand il s’agit de décrocher un budget comme le premier Festival de l’histoire de l’art au château de Fontainebleau, car je ne peux pas répondre seul à de tels appels d’offre. Notre relation est professionnelle autant qu’amicale, ce qui est rare dans notre milieu.

Tilt, Philips PM5544, 2013, acrylique et peinture aérosol sur toile, 150 x 150 cm
Tilt, Bleu Pétrole, 2012, acrylique et peinture aérosol sur toile, 200 x 200 cm
Tilt, Fiat 250, 2013, technique mixte sur voiture, 132 x 290 x 37 cm © Benjamin Roudet
Courtesy Galerie Wallworks, Paris.

Comment abordez-vous l’ensemble de vos actions pour le Salon Réalités Nouvelles dans le concert des « différents salons d’automne » qui se déroule en France ?

Il y a toujours des solutions quand plusieurs événements de même nature se déroulent simultanément. Lorsque je communique pour Le Cube, centre de création numérique à Issy-les-Moulineaux, et que la Gaîté Lyrique ouvre à Paris, cela peut donner lieu à des articles de fond sur la scène numérique. Quand la galerie Lélia Mordoch expose Julio Le Parc au moment de sa rétrospective au Palais de Tokyo, elle trouve un écho dans des magazines qui n’en auraient pas parlé autrement.

Horacio Garcia Rossi, Couleur Lumière, 1993, acrylique sur toile, 80 x 80 cm
Horacio Garcia Rossi, Couleur Lumière, 1991, acrylique sur toile, 40 x 40 cm
Horacio Garcia Rossi, Couleur Lumière Jaillissante, 1994, acrylique sur toile, 60 x 60 cm
Courtesy Galerie Lélia Mordoch,Paris.

 

Pour le Salon Réalités Nouvelles, l’exercice est différent. Cela fait huit ans que je communique pour ce salon d’art abstrait né en 1947 qui rassemble chaque année 400 artistes et 12 000 visiteurs au Parc Floral. C’est un salon d’artistes et non de galeries. Que plusieurs “salons” aient lieu en même temps n’empêche pas la presse de se désintéresser des salons d’artistes pour privilégier le marché de l’art et des foires commerciales comme la Fiac. Pour pallier à ce déficit de parutions, je monte des partenariats.

 

Go Segawa, Balle dans une balle, 2010, impression laser sur polyester, 7 x 7 x 7 cm
Francesc Bordas, Sans titre, 2013, technique mixte sur toile, 100 x 81 cm
Bogumila Strojna, Home Mental Space, 2013, métal peint, 30 x 30 x 5 cm
Courtesy Salon Réalités Nouvelles, Paris.

Quel regard portez-vous sur l’avenir de la presse spécialisée dans le monde de l’art ?

Je ne pense pas que la presse spécialisée soit plus menacée que la presse généraliste. Il faut s’interroger sur l’avenir de la presse en général et comprendre comment s’effectue la mutation programmée vers le numérique. Les rédactions demandent à leurs équipes toujours plus de polyvalence, les effectifs se réduisent, les pages avec…
La presse en France est encore de qualité. Même si,pour ma part, je considère que la plupart des hebdomadaires généralistes consacrent trop souvent leurs pages culture aux mêmes événements ou à des marronniers. C’est ce qui fait le bel avenir de la presse spécialisée.

Quels changements comportementaux avez-vous constatés lors de vos relances par e-mail auprès des journalistes, notamment depuis l’apparition de Twitter ?

On sait qu’un carton d’invitation n’a pas le même impact qu’un e-mail et combien les messages affluent dans les boîtes de réception.Il y a encore quelque temps, les journalistes que j’appelais retrouvaient mes e-mails, aujourd’hui ils me demandent de les renvoyer. Avec les réseaux sociaux, le monde prend l’habitude d’aller encore plus vite. Mais on peut toujours choisir de survoler les choses ou non.
En ce qui concerne la culture, Twitter me semble entre autres plus adapté que Facebook. Encore faut-il que les messages postés aient du sens…Je suis persuadé que chacun s’accordera à reconnaître un jour que la nature des contenus prévaut sur le nombre de fans ou de followers.

Comment voyez-vous l’évolution de votre profession?

Comme celle de la presse ! Les plus solides et les plus ingénieux resteront s’ils s’adaptent. Sans négliger la qualité ni l’authenticité.

 

Liens :
Olivier Gaulon: https://twitter.com/oliviergaulon
Alambret Communication : http://alambretcommunication.com/
Salon Réalités Nouvelles: http://www.realitesnouvelles.org/
Le Cube : http://prixcube.com/
galerie Lélia Mordoch : http://www.leliamordochgalerie.com/
©IsabelleGaulon pour le portrait d’Olivier Gaulon.
Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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