La mémoire doit être ce lieu de l’authenticité et de l’émotion partagé

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Interview de Cyrielle Le Moigne-Tolba, rédactrice en chef adjointe : Plus que jamais, l’Histoire se vit et se partage, en papier ou en digital!

#ParoledeJournaliste

Culture RP a voulu en savoir plus les arcanes de la réalisation de Ça m’intéresse Histoire et pour ce faire nous avons demandé à Cyrielle Le Moigne-Tolba, rédactrice en chef adjointe pour nous expliquer les secrets de l’ADN du magazine.

A Ça m’intéresse Histoire, nous sommes fiers d’exercer une presse de qualité à destination du plus grand nombre. Une presse d’Histoire, non pas par des historiens et pour des experts, mais par des journalistes qui se vivent comme des médiateurs entre des lecteurs de tous âges, aussi curieux qu’exigeants, et des sources parfois ardues et impressionnantes. Notre mission depuis 10 ans ? « Dédramatiser » l’Histoire, donner des clés de compréhension aux lecteurs, les divertir aussi. C’est pourquoi la pop culture est très présente dans nos pages, à travers les jeux vidéo, les séries, les films, les BD. Autant d’œuvres qui témoignent de notre fascination pour les héros du passé… et donnent des couleurs et de l’énergie à nos maquettes !

Avez-vous une journée type ?

Ma journée démarre par la lecture des actualités. Ce sont bien souvent les titres à la une qui nous donnent l’idée de nos sujets. Par exemple, le mal-être des jeunes pendant le confinement nous a amenés à publier une interview d’un historien sur le thème « Depuis quand c’est si dur d’être jeune? ». Pour donner du sens aux polémiques sur l’islamo-gauchisme à l’université, un historien est remonté aux origines des relations tendues entre le pouvoir et les universités. Ensuite, la conférence de rédaction est l’occasion d’échanger et de choisir les sujets traités dans le magazine. 

Tendances et défis des médias
Regardez le Replay du débat du Press Club

Parlez-nous des choix éditoriaux à la rédaction et notamment par rapport aux sujets des autres publications du Groupe comme GEO Histoire…

Nous fonctionnons comme un magazine d’actualité générale, c’est-à-dire que nous n’avons pas de dossier monothématique mais des rubriques récurrentes en lien avec l’actu: « Sur vos écrans », « Le sujet qui fâche », « L’Histoire éclaire l’actu », « A vos manettes »… Nous sommes donc sans cesse en quête des dernières sorties de jeux vidéo, de séries, de films, qui nous permettront de rebondir sur une période historique. Les commémorations et anniversaires (centenaires, etc…) constituent un fil rouge de notre magazine, mais ne dictent pas forcément nos couvertures.

Avec des couvertures comme « La fin de l’empire colonial français », « Ce que cachent nos maisons », « Comment l’amour a traversé les siècles », « 50 femmes criminelles », « Depuis quand veut-on contrôler le corps des femmes? », nous nous positionnons comme un magazine d’Histoire en prise avec l’actualité, qui répond à des questionnements de la société, et pas comme une revue mémorielle. 

A votre avis quel est le plus gros challenge du métier aujourd’hui ?

Assurément, attirer des lecteurs, trouver de nouveaux média pour les toucher. 

Les confinements et la crise de la distribution de la presse en 2020 ont détourné les lecteurs des points de vente habituels. Il a fallu réagir vite pour nous adapter à leurs nouvelles habitudes de consommation. Par exemple, nous avons renforcé notre présence en grandes surfaces, où les lecteurs ont maintenant l’habitude d’acheter la presse. Notre présence sur le web et les réseaux sociaux est également renforcée, avec l’arrivée d’une community manager et une accélération digitale depuis un an.

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Quels sont les moments privilégiés, d’interactions avec vos lecteurs que vous avez développés ou que vous comptez mettre en place pour développer le business model du magazine ? 

En quelques mots, je souhaite décloisonner l’Histoire, élargir notre audience ! 

Les podcasts nous permettent de faire rayonner le magazine en touchant un public plus vaste. Ces shows nous permettent de constituer une relation plus intime avec l’auditeur et de décloisonner l’Histoire, en évoquant des thèmes comme les serial killers, le féminisme, les séries ou Charles de Gaulle. Le tout sous le prisme de l’Histoire ! C’est aussi une manière de faire connaître nos contenus à des auditeurs qui ne nous lisent pas… et ne nous liront peut-être jamais ! La grande idée de départ, c’était d’adapter nos contenus print en offre audio, car nos articles ont toujours été écrits de manière à la fois savante et divertissante. Et cela fonctionne très bien en podcasts ! La série « Scènes de crimes » (3 saisons en 2 ans) illustre cette réussite.

Toujours pour élargir notre cible, nous sommes partenaires de prix littéraires, comme le prix du Suspense psychologique, remis en avril à un romancier brestois (La Vierge jurée, Jean-Christophe Boccou), ou le prix du roman historique avec les éditions Hauteville.

Une dernière réflexion!

Oui, nous pensons que, plus que jamais, la mémoire est ce lieu de l’authenticité et de l’émotion. Les grandes célébrations, les grands moments d’union nationale, nous les devons à ces géants du passé comme Charles de Gaulle, Simone Veil, les suffragettes ou les poilus de 14-18… Mais vibrer ensemble, c’est bien, remettre en question nos certitudes, c’est encore mieux ! 

A Ça m’intéresse Histoire, pas de roman national ni d’idées toutes faites. Nous confrontons les discours mémoriaux aux recherches récentes des experts (archéologues, historiens, anthropologues…), aux archives (qui ne mentent pas) et aux témoins directs des évènements. « Je suis le petit-fils du commandant d’Auschwitz », « J’étais CRS à Paris en mai 68 » : il faut entendre et diffuser ces précieuses paroles. Pour ce faire, nous avons lancé, depuis deux ans, plusieurs séries de podcasts, en complément de nos 6 bimestriels et des 3 hors-série annuels. 

Plus que jamais, l’Histoire se vit et se partage, en papier ou en digital!

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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