La presse territoriale ne sait pas parler d’elle

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Matière à réflexion : Bernard Petitjean et Corinne da Costa – Seprem Etudes & Conseil

Parce qu’ils sont éparpillés sur tout le territoire, les médias des collectivités locales font peu parler d’eux, que ce soit individuellement ou en tant que famille de presse distincte des médias d’information traditionnels comme des médias d’entreprises. Dommage, car ils gagnent à être connus.

Lors de la 15ème cérémonie de remise des Prix de la presse territoriale organisée par la dynamique association Cap’Com, un des intervenants, Pierre Geistel, s’est autorisé à disperser un peu de poil à gratter verbal en procédant à une analyse des fiches de candidature remplies par les responsables des 126 publications candidates.

Le mot magique « moderne » apparaît 57 fois, suivi par « inciter à lire » et « simplicité », à égalité avec 52 présences dans les fiches analysées, puis par « lien social » et « logique de proximité » (37 fois chacun) ou encore « dynamique » (29 citations). Pour ce qui concerne l’illustration et la forme, 78 des 126 candidats affirment « faire la part belle aux visuels » et publier « des images fortes qui parlent », 17 revendiquant des maquettes « sobres » et/ou « épurées ».

De deux choses l’une : soit les responsables de communication des collectivités locales sont des adeptes de l’eau tiède et leurs magazines sont à l’image des présentations qu’ils en font ; soit ils sont bien meilleurs journalistes que communicants et desservent leur travail en utilisant un vocabulaire qui ne décrit ni n’évoque plus rien à force d’avoir été mis à toutes les sauces du conformisme et de la bien pensance.

L’analyse des publications primées (chacun son tour et, après tout, c’est notre métier !) démontre que c’est la seconde hypothèse qui est la bonne. Les médias territoriaux sont en effet très performants, car ils parviennent à concilier les contraires.

Ils doivent informer de la façon la plus pratique et factuelle qui soit ET communiquer, c’est-à-dire illustrer et tenter de faire partager les positions d’une majorité politique. Ils sont dans l’obligation de concerner le plus grand nombre ET d’être utiles aux jeunes comme aux seniors, aux célibataires aussi bien qu’aux familles, aux sportifs autant qu’aux passionnés de culture. Ils doivent vulgariser sans déformer ET permettre d’approfondir l’information sans être abscons. Etc.

A bien y regarder, cette famille de médias est la seule à être soumise à tant d’obligations. La PQR et les grandes chaines TV ne traitent que de ce qui concerne le plus grand nombre ; les news ne s’adressent qu’aux cadres ; les magazines, radios et sites à centres d’intérêt ne concernent que des communautés ciblées ; la presse politique parle à son camp ; les médias d’entreprises privilégient le discours de communication, etc.

Cette singularité de la presse territoriale fait sa richesse et sa force. Dommage qu’elle n’ait pas encore trouvé les mots pour le dire.


Bernard Petitjean ([email protected])
et Corinne da Costa ([email protected])

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