Ce jeudi matin, le pôle Younomie de l’Argus de la presse a invité des journalistes à découvrir les premiers résultats de l’enquête « Journalistes qui êtes-vous ? » à laquelle ils avaient participé pendant l’été. Vous ne savez pas de quoi il s’agit ? Vous n’y avez pas participé ?… Ce n’est que partie remise ! En quelques mots, il s’agit de donner la parole aux journalistes pour comprendre leurs pratiques, échanger sur différents aspects de ce qui rythme leur quotidien, et contribuer à une réflexion sur le métier et son devenir, participer à sa compréhension par ceux qui n’en sont pas.
La rencontre a permis d’échanger sur de nombreux sujets abordés dans l’enquête ou en marge de ses résultats. Rôle du journaliste, contraintes du métier, spécificités des médias, vie des supports, évolution des pratiques… Chacun a réagi aux thèmes abordés par la présentation des résultats, et illustré les conclusions proposées par ses propres opinions et expériences.
Le manque de temps, souvent évoquée par les répondants à l’enquête, a fait réagir Jean-Paul, le malicieux « sage » de l’équipe : « Mais qui a dit que la recherche d’information ne prenait pas de temps ?! ». …Oui, c’est vrai ça ! Qui ?? …Trier les mails ? Oui, bien sûr cela prend du temps… Mais passiez-vous vraiment moins de temps à ouvrir toutes ces enveloppes garnies de communiqués de presse par le passé ?…
Le copié-collé ?… Oui, bien sûr… Mais il y en a toujours eu. Avant ça se voyait moins forcément…
À la question : « Pour déterminer l’intérêt d’une information, comment fait-on ? » …Rien n’est établi, rien n’est automatique bien sûr ! Pas d’algorithme pour décider si « oui » ou « non » le sujet mérite attention. C’est autant une question de feeling (eh oui, la prétendue objectivité du journaliste est une hypocrisie, qu’on se le dise), que de concours de circonstances, que d’inspiration pour angler un sujet peut-être insipide en tant que tel…
Il n’y a pas de recette miracle. Ce n’est d’ailleurs pas forcément votre communiqué sur votre appli qui a retenu l’attention d’Anne-Sophie, mais plutôt un ensemble de communiqués sur les applis taxi, dans un laps de temps suffisamment court pour qu’elle sente une tendance émerger, et que là – et seulement là – naisse son intérêt. Une façon plus simple de déterminer l’intérêt d’une information pour un journaliste, est aussi de s’interroger sur l’intérêt pour le lecteur (ou l’auditeur) à qui elle s’adresse. Élémentaire me direz-vous, mais… Ne l’oubliez pas !
Le « native advertising » a lui aussi eu sa place dans le débat.
La prochaine fois (le 17 décembre), soyez des nôtres !
Par Barbara Letscher