Culture RP à rencontré Delphine Julie, Conseil en Relations Médias, Fondatrice de l’agence Relations-Presse.net
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai une double formation : langues et communication (maîtrise d’anglais et major de promotion de l’EFAP). Ce double cursus m’a appris le goût et la rigueur des mots, d’une part, la créativité et la réflexion stratégique d’autre part. Ce sont les facteurs déterminants de mon parcours professionnel. J’ai commencé au sein d’une marque de chaussures pour enfants, avec la conception de campagnes presse : nouvelles saisons, collections thématiques (neige, sport). Il fallait élaborer des argumentaires presse, aller dans les rédactions, sélectionner des shoppings… Cette première expérience a été très enrichissante et formatrice !
Ensuite, j’ai travaillé en agence pendant 5 ans. En agence, on a une vision plus globale de la communication et de la gestion de la relation de clients aux profils et aux besoins différents selon les secteurs : e-commerce, finance ou encore causes humanitaires. En 2005, j’ai décidé de créer ma structure de conseil. Aujourd’hui, je travaille avec 3 consultantes seniors et mon agence compte une cinquantaine de références dans les domaines de la finance et de l’assurance, des RH, des nouvelles technologies, de l’éducation, de la culture et de l’édition. Aujourd’hui, notre réflexion stratégique intègre des actions qui vont au-delà des relations avec les médias : organisation d’événements, gestion de partenariats, opérations sur les réseaux sociaux…
Quelles sont les valeurs que vous souhaitez mettre en avant dans votre agence ?
J’ai pour habitude de dire à mes clients que les Relations Médias, nécessitent, comme toute relation, du temps et une confiance réciproque entre le client, son conseil, ses interlocuteurs. Mes valeurs sont donc la qualité de la relation et du conseil pour accompagner le client mais aussi lui faire prendre conscience des besoins et des contraintes des journalistes. Le travail en confiance libère la créativité pour être force de proposition et permet d’anticiper les attentes de chaque partie. C’est grâce à cette conviction que j’ai des clients fidèles depuis plusieurs années : le Festival du Mot depuis 4 ans; le Festival du Mot depuis 4 ans ; Scoléo, InterEditions et DUNOD depuis 3 ans.
Y a-t-il une spécificité des relations publics dans le monde de l’édition et existe t-il des bonnes pratiques?
Il faut accompagner les auteurs qui doivent « dire »ce qu’ils ont écrit ; maîtriser les contraintes liées à la publication d’un livre et en tirer parti en proposant des avant-premières ;être en veille sur l’actualité pour que les auteurs soient sollicités sur leur expertise. Par exemple : des experts du stress au moment des épreuves du baccalauréat ou de la gestion du temps à la rentrée.
Ces bonnes pratiques s’appliquent d’ailleurs à tous les clients : se tenir informé de l’actualité, connaître les calendriers rédactionnels, rencontrer régulièrement les journalistes, connaître l’activité de son client, les événements de son secteur, les réseaux professionnels influents, suivre les réseaux sociaux…
Avez-vous une stratégie particulière sur les nouveaux médias?
Les frontières sont floues entre médias traditionnels et nouveaux médias. Les journalistes sont aussi blogueurs, influenceurs sur twitter. Ces paramètres doivent être intégrés dans la stratégie RP : je développe ma notoriété ; je gère la crise ; destwittos commentent mon événement en direct.
Est-il nécessaire d’un engagement des auteurs dans le cycle de la communication et si cela est le cas comment intervenez-vous?
Absolument, il est le plus à même de parler de ce qu’il a écrit. Comme au volley que j’ai pratiqué longtemps en compétition, je suis une « passeuse » : je multiplie les opportunités de prises de parole et j’accompagne l’auteur. D’un autre côté, il faut répondre rapidement aux journalistes, leur proposer l’auteur qui saura leur répondre.
Votre expérience laisse supposer que vous préférez parler des Relations Médias plutôt que des Relations Presse, voire des relations publics, pourquoi?
Aujourd’hui, le journaliste blogue, tweete, gère sa « notoriété médiatique ». La concurrence est multiple : entre les titres, entre les familles de médias, entre les médias traditionnels et les nouveaux médias. Le lecteur réagit et devient influent. Bref, plus que jamais, les différents médias sont complémentaires, indispensables et interdépendants : il est très facile de relayer sur Facebook, un article publié sur le site Internet d’un média traditionnel, de contacter un journaliste via twitter… La lecture d’un article sur Internet peut être aussi importante que les commentaires des lecteurs…
Plus que jamais, c’est le conseil en stratégie sur le long terme qui permet de construire une notoriété qui doit être cohérente et globale.