Porte-drapeau des marques par le biais des réseaux sociaux et des plates-formes participatives, Monsieur tout-le-monde séduit aussi l’e-commerce du prêt-à-porter. Son atout ? Sa normalité ! La tendance se consolide au fil des campagnes. INfluencia dresse l’état des lieux :
Véritable pilier de l’UGC*, le consommateur lambda apparaît de plus en plus comme un nouveau levier des marques. Courtisé par les marketeurs, dragué par les agences et ciblé par les annonceurs, son image rassure.
En Chine, VanclStar confirme la nouvelle casquette de mannequin du consommateur. Le concept de l’application est novateur : faire de chaque utilisateur un modèle pour les autres, trop ravis de pouvoir alors juger le vêtement courtisé sur le corps d’un acheteur normal. « Au lieu de mettre en avant un modèle aux mensurations trop parfaites pour être communes, les marketeurs préfèrent utiliser des gens qui ressemblent à la moyenne des acheteurs », explique Liz Eswein, co-fondatrice de la startup de marketing social The Mobile Media Lab.
Pour les acteurs du marché du prêt-à-porter online, les photos postées par ses cibles sur leurs comptes Instagram, Facebook, Twitter et Pinterest tendent désormais à remplacer les shooting professionnels en studio pour catalogues de corps de rêve. Urban Outfitters, Rebecca Minkoff, Under Armour, Beauty.com et Dessy.com testent actuellement une nouvelle plate-forme Beta, construite par Curalate. Fanreel, c’est son nom, aide les marques à répertorier les photos hashtaguées sur les réseaux sociaux pour ensuite les afficher sur leurs sites d’e-commerce, avec le feu vert juridique du consommateur. Après avoir sélectionné le cliché digital généré par un internaute, chaque marque peut également lier l’image aux pages produits de ses plates-formes d’achat online. Vous avez dit révolution ?
L’UGC prend le pouvoir
Le média AdWeek notait en septembre dernier que Dessy.com a constaté une augmentation de 30% de son taux d’engagement sur sa galerie Web dédiée à l’UGC. « Les photos générées sur les réseaux sociaux s’enracinent dans nos canaux marketing », révèle Moira Gregonis, senior marketing manager chez Urban Outfitters. Avec Fanreel, la marque quadragénaire aux fringues urbaines branchées peut « pour la première fois collecter les métriques sur qui hashtague quoi », développe M. Gregonis, qui peut puiser dans un vivier de 912 000 followers sur Instagram.
En lançant une nouvelle mouture participative de son application Urban On, l’utilisateur peut désormais accumuler des points de fidélité, primo en mentionnant la marque sur Twitter et Facebook; secundo en postant des photos de lui-même sur Instagram et Pinterest avec un vêtement, acheté bien évidemment dans une boutique Urban Outfitters.
Toujours dans AdWeek, la responsable e-commerce de Dannijo, Mary Mentz, confie que l’UGC « accroît (nos) taux de conversations. Les consommateurs sont six fois plus enclins à acheter un produit mis en avant par une photo générée sur un réseau social. » La « Conspiration Créative » de la marque Aplomb et la dernière opération de Mini pour sa campagne « Not Normal » confirment aussi chacun à leur façon que la mutation est en marche.