Souvent les entreprises voient les relations presse comme un moyen de « faire de la publicité sans dépenser d’argent ». Pourtant, les « RP » sont bien plus que ça. Une citation dans un article du Monde en tant qu’expert a beaucoup plus de poids que l’encart publicité en bas de la page. La valeur d’une retombée presse tient au fait qu’elle est le fruit d’un choix éditorial du journaliste. C’est de la visibilité plus de la crédibilité. Être mentionné par un journaliste c’est être renommé, faire de la publicité c’est vouloir gagner en notoriété.
Mais depuis plusieurs années, on entend une petite ritournelle du côté des professionnels, et notamment ceux travaillant sur les questions digitales : « les RP sont mortes ». Pourtant, le digital offre aujourd’hui de nouvelles opportunités. Il y a de nouveaux espaces et le flux d’articles presse s’étend sur toutes la journées. Cela génère une audience supplémentaire, qu’il est important pour une entreprise de toucher.
Oui le digital a changé le métier de RP, parce qu’il est un facilitateur et un connecteur. On parle bien de village mondial internet, qui permet la démocratisation de l’information, de la culture … Et bien dans ce village, la mise en relation existe toujours, et elle est de plus en plus importante, tant le flux d’information s’intensifie.
Oui le digital a changé la manière d’entrer en contact ! Les journalistes préfèrent aujourd’hui l’utilisation de messagerie privé sur Twitter (42,6%) ou Linkedin (41,6%). Les contenus, les communiqués s’enrichissent de photos, de vidéos, formats d’intérêt pour les sites d’information. Et le rôle des conseillers en RP s’élargit à la production de contenus enrichis à destination des médias ou des supports de marques comme leur propre site.
Les RP ne sont pas mortes et ne vont pas mourir, elles se transforment. J’ai la conviction qu’elles n’ont jamais été aussi nécessaires pour les marques qu’aujourd’hui. D’abord, parce que je ne conçois pas les RP comme une activité, où il suffirait d’envoyer un communiqué à des centaines de journalistes pour leur faire tester un produit dans un hôtel de luxe et espérer qu’ils vont en parler dans un coin de leur canard.
Je vois les RP comme des « relations publics », relations avec tous les publics. Et le rôle des RP est le même quand il s’agit de mettre une marque, une entreprise en relation avec un journaliste ou avec un « blogueur influent ». Les agences de communication digitale ont voulu préempter ce nouveau métier, en mettant en avant la technologie, mais il n’a rien de neuf, l’interlocuteur a changé, tout simplement. Aux entreprises de comprendre l’intérêt de renforcer les RP dans leur stratégie de communication corporate, créateur de valeur pour leur marque, et donc leurs produits.
Hugo Baillet
Consultant en influence et innovation digitale chez Ozinfos
Président du Réseau ISCOM Alumni / @AnciensISCOM
Carole Mazurier, Responsable Communication Externe de l’Argus de la presse / Linkedin / @Argusdelapresse / @CultureRP