#ParoledAgence
L’agence Eliotrope a dans son ADN la culture du résultat avec une spécialisation sur les métiers de la transformation numérique. Nous avons donc voulu en savoir un peu plus en interrogeant Gilles Lyonnet, fondateur d’Eliotrope, il y a déjà plus de 20 ans et prof en Master 1 à l’Iscom !
Si vous deviez citer LA grande évolution métier ces 10 dernières années, ce serait laquelle et comment cela a-t-il changé votre métier au quotidien ?
La grande évolution de nos métiers ? L’effondrement des budgets RP ?
Non, sans plaisanter, il s’agit bien de l’avènement des réseaux sociaux et de la multiplication des sphères d’influence et des relais d’opinion. Nous venons de passer une décennie à voir des titres de presse disparaître, de masse comme spécialisés, pour laisser la place à une myriade de blogs, de profils et comptes sur les réseaux sociaux qui s’érigent en maîtres de l’influence planétaire.
Il semble quand même, qu’au milieu de l’océan des fake news et des « Madame Michu » et des « coachs en tout genre », reines et rois de la consommation débridée, on redevienne professionnel.
Je dis « on » pour « nous » les agences comme les marques et comme les consommateurs.
Aujourd’hui, les consommateurs sont plus avisés. S’ils ont compris depuis longtemps que « si c’est gratuit, c’est que t’es le produit » ils comprennent maintenant que « c’est pas parce que tu le lis quelque part sur un réseau social, que c’est la vérité. » Et ainsi, nous pouvons, de nouveau proposer à nos clients des stratégies destinées à de véritables relais d’opinion, quelques journalistes professionnels, quelques blogs influents et de véritables influenceurs : des micro influenceurs.
Nous tournons donc la page de l’unique comptabilité du nombre de personnes touchées, par l’identification et l’analyse des contenus édités ou adaptés par ceux qui comptent !
Quels sont les leviers, vos outils et les actions de mesures nécessaire pour accompagner l’influence, la stratégie de communication d’un annonceur ?
Nous nous concentrons de plus en plus sur la création de contenus originaux et de qualité. Sans contenu de qualité, pas de notoriété et encore moins d’influence. Nous nous éloignons donc des aides à la comptabilité des seules mentions de marque. En revanche, en tant qu’agence, nous ne pouvons plus nous passer d’outils intelligents qui permettent d’identifier, quasiment en temps réel, les reprises de ces contenus, adaptés ou pas, transformés ou pas, partout sur internet.
A nous ensuite de décider si nous considérons que telle ou telle reprise est génératrice de valeur ajoutée pour nos clients.
Ainsi, oui nous ne pouvons pas nous passer d’outils de mesure, pour ensuite, humainement les analyser. Reste encore à trouver les bons outils qui sont capables d’identifier les bons influenceurs, même avec des communautés restreintes en nombre.
Les canaux de diffusion sont devenus des niches informationnelles où l’important n’est plus de toucher le plus grand nombre mais d’être entre soi, entre experts d’un domaine que seul les leaders d’opinions, les Influenceurs et les journalistes maîtrisent. Quels sont vos items d’influences et d’engagements privilégiés et les actions de communication qui permettent d’approcher ces sphères d’influence ?
Vous avez raison, nous nous intéressons aux niches, je veux dire, aux médias au sens de toutes les sources de communication, quels que soient leurs types et tailles, pour toucher ceux qui comptent pour une marque ou un marché spécifique. Et à mon sens, toutes les actions de communication sont possibles si elles sont originales (comprendre uniques et le plus personnalisés possibles) et créatives.
Au fait, cela veut dire quoi Eliotrope ?
Eliotrope est inspiré du Dieu grec du soleil, Helios et de héliotrope, une petite fleur qui se tourne toujours face au soleil. Un nom que nous avons choisi pour que nos clients soient toujours sous les feux de l’actualité, des médias comme des influenceurs.
Un coup de gueule, un appel à faire passer auprès de la profession ?
Notre métier de RP a vraiment beaucoup changé ces dernières années et souffre peut-être d’une image qui ne reflète pas la réalité de notre quotidien. En tant que prof de RP en 4ème année à l’Iscom, je suis surpris de peu d’intérêt des jeunes générations pour les RP. Sur une promotion de 400 étudiants, ceux qui veulent se lancer dans les RP se comptent sur les doigts d’une main.
Pourquoi donc ? Pourquoi imaginer des stratégies taillées sur mesure pour des médias classiques ou sociaux ne séduit pas ? Pourquoi la création de textes originaux, de visuels, de vidéos destinés à séduire des cibles relais hétérogènes ne passionne pas ? Pourquoi la génération Y préfère « faire » du community management ou être le Xème assistant pour aider à la création d’événements, que définir des stratégies et des plans d’action dynamiques, les mettre en œuvre et mesurer leur efficacité rapidement, au bénéfice des marques qui y trouvent un ROI performant ?
Je n’ai pas la réponse et nous sommes beaucoup de dirigeants d’agence de RP à partager cet étonnement. Mais il est vrai que nos métiers ne nous mettent pas sur le devant de la scène, nous ne signons pas de grandes campagnes publicitaires ou d’événements flamboyants.
Reste que nous imaginons au quotidien des stratégies et des campagnes, à forte valeur ajoutée, bien loin des « prêt à publier » ou des « communiqués de presse » des années 1960. Au contraire, je crois pouvoir affirmer que nous sommes, dans la communication, ceux qui créent le plus de contenu varié, ciblé, intelligent, créatif et engageant !