Culture RP avait rencontré Lynda Bismuth, spécialiste du Conseil en Image en 2013 (retrouvez son itw ici). Nous avons voulu lui demandé si aujourd’hui elle nous dirait la même chose et si non quelles ont été les évolutions de l’image, de l’influence en communication.
Qu’est-ce que le Conseil en Image selon vous ?
Depuis 2013, mon approche « atypique » qui vise à traiter l’image dans son aspect psychologique et esthétique n’a pas changé, bien au contraire !
Pour faire le métier de conseil en image, il faut comprendre l’image et ses sentiments.
L’image ne parle que de sensorialité, et puise ses émotions dans un univers venu de l’enfance, c’est un espace énergétique où l’on y trouve un trésor d’émotions et de sensibilité. Notre univers sexuel qui est notre Q.E (quotient émotionnel), s’exprime à travers notre corps et notre visage. On n’imagine pas combien le regard que l’on pose sur cet espace, influence nos activités professionnelles et affectives de façon positive ou négative.
L’image a beau vouloir jouer la jolie, ou la révolutionnaire, la fausse ou l’authentique, la légère ou la contestataire, elle n’en demeure pas moins une grande sensible.
Aujourd’hui, « l’image » est abordée soit par les professionnels de la mode, soit par les professionnels de la psychologie, soit par les professionnels de la chirurgie. Or, il est impératif de créer des ponts entre eux, parce qu’il est impensable de diviser la quête de l’image qui est celle de s’épanouir dans la beauté, même si ce qui l’anime en réalité, ce sont ses sentiments. Et là demeure toute son ambigüité.
Chanel disait : « la mode se démode, le style jamais», sous-entendu qu’il faut miser sur « l’être » plus que le « paraître », encore faut-il en avoir conscience de son « être ». L’univers de la mode et de la chirurgie n’apporte pas cet éclairage, on constate alors, que le travail de Gabrielle Chanel qui était de révolutionner l’image de la femme « libre » en la « valorisant », est loin d’être abouti.
Il y a le professionnel de la psychologie qui fait un travail essentiel sur « l’image de soi », mais en isolant l’aspect esthétique de l’image, son travail reste inachevé.
J’en déduis donc, que dans l’univers de l’image tout reste à créer, car sans estime de soi, il ne peut y avoir de beauté au sens noble du terme.
J’ai tout à fait conscience, que j’aborde l’image de façon révolutionnaire, et qu’il n’est pas facile de faire reconnaitre un sujet dans sa nouveauté, mais lorsque l’on prend conscience que l’image que l’on a de soi, est la source de toutes la haine ou l’amour que l’on porte à autrui, il me semble urgent de l’aborder dans son « unité » à savoir sous son aspect psychologique et esthétique.
Sur le parcours d’un être humain, il peut se construire un véritable fossé entre le monde de l’enfance et le monde de l’adulte, et c’est dans cette rupture que l’image perd en luminosité et en beauté. Lorsque l’adulte s’éloigne de l’enfant qu’il était pour des raisons diverses, il s’éloigne aussi de toute une palette créative et clairvoyante, ce qui peut même accélérer le vieillissement de son image. Mais ce secret, aucun bistouri ne vous le dira.
Mon travail consiste à créer un trait d’union entre l’adulte et l’enfant pour obtenir l’équilibre et l’harmonie d’une image dans son unité, afin de lui apporter charisme et jeunesse. Pour cela j’utilise des méthodes telles que : le photo-langage, la chromothérapie, la musicothérapie, les ballades dans la nature, et tout ce qui relie les émotions, avant de traiter l’image sous son aspect «esthétique » et l’habiller de son style.
Le conseil en image tel que je le propose est le maillon d’une chaîne qui tend à valoriser l’âme identitaire et esthétique d’une personne pour la sublimer extérieurement. Pour obtenir ce résultat, je vais chercher toutes les émotions qui se nichent dans l’univers grand, poétique, romantique, éclatant, magnifique de l’enfance ou plus exactement dans l’espace du Q.E (quotient émotionnel).
Le petit prince disait : « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. » S’en souvenir c’est dessiner en crayons de couleurs son image pour un monde sans cage.
Dans votre pratique quotidienne, quel sens donneriez-vous au terme “communication” ?
« Croire en soi est une stratégie » !
« Communiquer » est le seul verbe qui permet de se faire comprendre et par là même, d’être entendu et reconnu dans ce que l’on souhaite transmettre. Et c’est l’image qui est en charge de faire ce travail. Autant dire que la question de «savoir communiquer» est vaste et complexe parce que cela demande de comprendre l’autre, pour cela il faut s’aimer.
Le pire en communication, c’est quand l’image n’est pas en harmonie avec ses mots. Cette disharmonie s’invite et vient jouer les trouble-fêtes, ce qui discrédite les propos.
Il est incontestable que l’image porte en elle la réussite de votre communication.
On peut lire à travers une image, une personnalité étouffée, libre, brimée, ou épanouie… On appelle cela le «langage non verbal », et ce langage a une puissance et une résonance qui apporte à votre communication de la cohérence ou de la confusion.
Faire de ses fragilités une force visuelle, c’est le secret d’une communication stratégique, et faire en sorte qu’elle ait de l’impact c’est décrocher le graal ! Steve Jobs en a fait sa marque de fabrique, et son secret a été de croire en lui.
Depuis les années 90, on voit fleurir des pubs qui nous vendent du « bonheur » et du « bien-être » à toutes les conjugaisons. Mais, dans la réalité tout le monde sait que « le bien-être-s ‘aimer- croire en soi… » C’est super sympa sur le papier, mais lorsque l’on vit des deuils et des échecs, la vie d’un être humain ressemble à tout, sauf à un discours d’une pub d’eau minérale, et enfin la société évolue si vite qu’elle ne permet absolument pas de s’appesantir sur les états d’âmes. Dans ces périodes il est conseillé de travailler l’image de soi, pour permettre d’aller explorer ses failles pour en faire une connaissance, et transformer ses fragilités en charisme, pour une communication lumineuse, parce qu’il n’y a pas de savoir sans lumière.
Lorsque je parle d’image et de communication, elles peuvent- être aussi bien représentées par un logo, une enseigne, une entreprise… Parce que dans chacun d’eux, ils racontent une histoire humaine.
Il faut imaginer que la communication et l’image c’est une danse à deux fusionnelle. La réussite de cette danse tient à son sens du rythme, à son harmonie et à son équilibre, et je ne connais pas un seul duo en danse qui n’a pas beaucoup travaillé pour atteindre l’excellence.
Est-ce plutôt des personnalités ou des personnes dans des entreprises qui doivent s’exprimer en public, qui font appel à vos services?
Il est certain que mon travail cible des personnes qui exercent une activité professionnelle qui demande l’excellence dans leur communication : les chefs d’entreprises, les leaders, les politiques,les managers, les professeurs, les journalistes, les artistes… Toutes les professions exposées aux jugements et à ses projections négatives. Mais …
Dans nos sociétés L’image est en première ligne de tirs face aux regards et aux préjugés, face aux changements et aux épreuves de la vie. Faire appel à mes services, c’est suivre un programme de coaching qui explore les fonds marins d’une personne, c’est découvrir sa psychologie identitaire et esthétique, c’est s’habiller de ses couleurs, de ses lignes, de sa signature pour retrouver un mouvement, une jeunesse pour une communication charismatique, et de plus le changement est époustouflant, tant il est reconnaissable. Alors à mon tour de vous poser la question : Qui n’a pas besoin de valoriser son image à travers son propre regard en se libérant du regard dévalorisant de l’autre ? Qui n’aime pas se vêtir de beauté au sens spirituel et esthétique du terme ? Le conseil en image tel que je le travaille s’adresse à tout le monde de 16 à 77 ans, que l’on soit adolescent, parent, artiste, professionnel(le), ou président(e), et comme dans la haute couture, chacun a droit à son programme personnalisé. Pour moi l’image est trop « belle » pour qu’elle soit divisible.
Pourquoi associe-t-on coaching en image et communication?
Par son esprit conservateur la France a toujours eu peur du changement, pourtant c’est cette même peur qui a enfanté de grands créateurs, artistes philosophes qui ont changé l’image du monde. Ainsi, on a pu voir par exemple que Gabrielle Chanel a été repérée par les Américains, alors que c’est la France, sa terre natale, qui lui a inspiré à révolutionner l’image de la femme. Les anglo-saxons ont toujours eu quelques longueurs d’avance sur la question du pouvoir de l’image et sa communication (« the marketing »), par conséquent, ils abordent ce sujet avec beaucoup plus d’humilité, et ils n’hésitent pas à s’ouvrir au changement pour obtenir une communication optimale. Ils savent se remettre en question et n’ont pas peur d’introduire l’aspect psychologique pour que l’image devienne performante et charismatique, à l’instar de ses voisins européens qui eux misent surtout sur l’aspect esthétique. Par conséquent ils sont très peu en France à s’occuper de leur image d’une façon globale.
Les amateurs des films noirs et blancs reconnaîtront l’acteur célèbre des années 50 devenu une légende avec son film « Autant on emporte le vent ». La première image montre Clark Gable au tout début de sa carrière à Hollywood, la deuxième image montre le travail précis et soigneux du coaching en image de cette époque, (qui selon moi, demeure la meilleure école avec Gabrielle Chanel qui fut conseillère en image avant que la haute couture vienne à elle.) On peut penser que c’est le relooking qui a créé un résultat aussi spectaculaire… Mais je peux vous garantir que pour obtenir un tel changement sur l’image, c’est qu’on a travaillé l’espace « sexuel » de sa personnalité, en valorisant sa part contraire qui est sa féminité, pour obtenir une masculinité et une virilité optimale. C’est ce qu’on appelle en conseil en image : travailler l’ombre et la lumière. Ce même travail a été produit sur Marilyne Monroe et tant d’autres…
Alors vous me posez la question pourquoi le coaching en image est associé à la communication ?
Ma réponse sera simple : l’Amérique a bâti sa grandeur sur Hollywood, ce qui vous laisse imaginer la puissance et l’impact de l’image en communication.