Béatrice Henin – Agence Des idées au Sud
Du côté des relations presse en province
Oui, il existe une presse en province. Active, créative, mobilisée et mobilisable. Évolutive aussi. Car un fichier de journalistes et des supports en région, ça change, ça bouge, ça s’enrichit. Certes, on a assisté à la disparition de dizaines de petits supports indépendants souvent liés à l’histoire d’une ville, d’un groupe professionnel, voire confessionnel. Mais d’autres se créent régulièrement. Ainsi, Marseille qui comptait 4 titres de PQR (dont un du soir) il y a une dizaine d’années n’en compte plus que deux aujourd’hui (La Provence et La Marseillaise)… Mais sont apparus trois gratuits (éditions régionales de Métro et 20 Minutes et Marseille Plus), de nouvelles chaînes de télévision (éditions régionales de M6, LCM …), sans oublier les radios et la presse internet. À ce fichier s’ajoutent les correspondants de la presse nationale généraliste et spécialisée. Tout un réseau de journalistes avec lequel nous entretenons des relations quasi quotidiennes, sur le terrain ou dans le cadre d’associations et d’événements les plus divers.
Pas de petits tirages
Etre attaché(e) de presse en province, c’est d’abord connaître l’ensemble de ces supports, soit un certain nombre de sensibilités et autant de façons spécifiques de travailler. Savoir qu’un tirage de 2000 exemplaires n’est pas un petit tirage lorsqu’il est ciblé. Au même titre qu’une interview sur une radio dont les ondes ne dépassent pas les frontières d’un département. Il s’agit d’apporter au public, par l’intermédiaire des journalistes, une information de proximité dans tous les sens du terme. Information qui peut, bien sûr, dépasser le cadre local et intéresser l’ensemble de la presse nationale.
Car il est évident que certains de nos clients ont une carrure nationale. Et la valeur ajoutée de l’attaché(e) de presse implanté(e) en région c’est de savoir toucher l’ensemble des supports nationaux susceptibles d’être intéressés par l’entreprise dont nous portons les couleurs et ses produits, tout en conservant une attention particulière pour la presse régionale que nous alimentons régulièrement en informations plus « institutionnelles » sur cette entreprise : évolution du chiffre d’affaires, création d’emplois, ouverture à l’export, création de filiales… Autant de données qui ne sont pas forcément significatives pour un journaliste économique national mais qui constituent des informations stratégiques au plan régional. Les journalistes régionaux demeurent donc des interlocuteurs privilégiés avec lesquels se poursuit une relation basée sur la confiance.
Tirs groupés avec les agences nationales
Le mouvement s’effectue parfois en sens inverse : être attaché de presse en province, c’est aussi l’occasion de nouer des liens avec des confrères et consœurs parisiens désireux de décentraliser une opération de relations presse en s’appuyant sur des compétences régionales. À nous de les faire bénéficier de nos compétences : connaître le bon jour et le bon lieu pour l’organisation d’un point presse, adapter les outils de communications (dossier et communiqué de presse), travailler le fichier le mieux ciblé, avoir le bon timing pour les envois de communiqués de presse, effectuer ses relances « avec tact et modération », gérer les interviews, les retombées presse. Etre aussi à même de faire jouer les synergies lors d’une opération « tir groupé » sur l’ensemble des régions françaises en jouant sa partition sur son territoire. Et garder avec l’agence qui nous fait confiance l’indispensable code de déontologie.
Des neurones bien oxygénés
Et le plaisir du métier dans tout cela ? Il est multiple avec peut-être une spécificité liée à cette implantation en province : la diversité des budgets. Et c’est là encore l’un des intérêts de notre métier, être capable de « pitcher » d’un sujet à l’autre. De la recherche médicale à l’art contemporain, du tourisme à la décoration en passant par l’aménagement du territoire, autant de rencontres humaines passionnantes et d’occasions de plonger dans des univers différents, de s’oxygéner les neurones sans se laisser enfermer dans une spécialité.
Propos recueillis par Alexia Guelte Morot, Responsable Communication Externe de l’Argus de la presse.