Matière à réflexion : Bernard Petitjean et Corinne da Costa – Seprem Etudes & Conseil
Face aux éditeurs américains qui continuent majoritairement de penser qu’il faut faire disparaître les médias imprimés au profit du numérique, les Français – moins dogmatiques ou plus pragmatiques – ont toujours privilégié les approches bimédia. La 3ème édition de l’étude « Print+Web » du Syndicat des éditeurs de presse magazine (SEPM) leur donne raison.
Le déploiement de la presse sur différents supports (« devices ») a parfois été perçu comme une nécessité pour assurer une transition du papier vers le numérique, avant la disparition du premier.
Les lecteurs utilisant les différents supports ne sont pas de cet avis : 78% associent le « multi-devices » à « la liberté » ; 76% à un accès à des « contenus enrichis » via les fonctionnalités web 2.0 ; 72% à « l’approfondissement des sujets » ; 74% au « partage d’information » ; 65% à une « complémentarité » des mode d’information.
Pour qu’il y ait complémentarité et non substitution, il faut que chaque support ait ses propres atouts et soit fort de ses différences, que celles-ci soient objectives ou subjectives. C’est bien le cas.
Pour les lecteurs utilisant les deux supports, la lecture de magazines imprimés est d’abord liée au « plaisir du papier » (92%), suivi par l’intérêt pour les hors-série et numéros spéciaux (77%), puis par l’achat en point de vente.
Pour ces mêmes lecteurs, la première motivation de lecture digitale des mêmes magazines est « l’esthétique » (68%) – merci la tablette ! –, suivie par « le côté pratique » (57%) – vive les supports nomades ! –, et « le partage » (53%), via les réseaux sociaux. A noter que « l’approfondissement » ou « les contenus enrichis » ne font pas partie des motivations individuelles dépassant la moyenne, alors que ces possibilités offertes par le numérique sont largement connues (cf supra).
Si les « e-lecteurs » plébiscitent les dispositifs « Print + Web », ils continuent de donner plus d’importance au support imprimé qui demeure le « média père » de ces dispositifs. Ainsi, la confiance dans la marque média est très majoritairement (69%) liée aux valeurs véhiculées par le magazine imprimé et, pour 64% d’entre eux, c’est le Print qui permet une meilleure acceptation et une plus grande confiance dans la publicité.
A noter enfin que les mix « Print + Web » ont également des effets positifs sur l’efficacité de la publicité auprès des e-lecteurs : ils en renforcent le souvenir pour 71% d’entre eux, permettent une meilleure information sur les produits et services des annonceurs (68%), incitent à consulter les sites des annonceurs (62%) et permettent même « la réussite de l’achat » pour 49% !
Bernard Petitjean ([email protected])
et Corinne da Costa ([email protected])
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