Matière à réflexion : Bernard Petitjean et Corinne da Costa – Seprem Etude & Conseil
Incroyable mais vrai, les Français sont optimistes ! Alors que le « déclinisme » et le « c’était mieux avant » sont dans tous les discours des candidats à la présidentielle, ils sont majoritaires à croire aux capacités d’innovation de notre pays. Mais les innovations que nos contemporains jugent positives ont peu à voir avec la technophilie et les « révolutions » que vénèrent en commun industriels, marketeurs et politiques.
Selon un sondage Opinion Way réalisé à l’occasion du lancement de la version « papier » du web média de la consommation et des tendances « Influencia », 57% des Français ont confiance dans la capacité d’innovation de leur pays au cours des 5 prochaines années, les « moteurs » de ce courant positif étant les seniors (62%) et les femmes (60%).
Interrogés sur ce qui caractérise une innovation, les sondés mettent en tête sa capacité à « simplifier la vie » (49%), suivie par le rôle qu’elle peut jouer dans la préservation de l’environnement (42%), son accessibilité au plus grand nombre (41%), les possibilités qu’elle offre d’améliorer les rapports entre les individus (34%) et, enfin, le fait qu’elle ait une durabilité qui aille au delà du simple effet de mode (32%).
Ces chiffres sont un signal faible qui préfigure une tendance lourde : le collectif, le proche et le temps long reprennent le pas sur l’individualisme, le lointain et l’immédiateté. Ainsi, l’innovation ne doit bouleverser les normes sociales que pour 17% seulement des Français et le fait qu’une innovation ait pour caractéristique première de permettre de se différencier par rapport aux autres ne séduit que 4% de nos contemporains.
Si l’on regarde les domaines qui, pour les sondés, génèrent le plus d’innovations, l’informatique vient logiquement en tête (66%), suivie par la téléphonie (45%), l’automobile (36%) et les jeux vidéo (32%). En revanche la capacité d’innovation perçue est faible pour l’industrie pharmaceutique (18%), l’alimentaire (15%), le cinéma (11%), l’architecture (11%), les entreprises de services (10%) et le design (9%).
Curieusement, les médias ne font pas partie des domaines dont la capacité d’innovation a été soumise à l’appréciation des Français, comme si la presse gratuite, les dispositifs Print/Web, la TNT, la radio numérique terrestre, les web radio et web TV, la télévision connectée, les réseaux sociaux ou l’accès à l’information en mobilité étaient des phénomènes marginaux ou trop éloignés de la vie quotidienne des Français !
Les professionnels des médias se consoleront en pointant les 4 pistes à suivre pour leurs propres innovations : proximité, simplicité, valeur d’usage et durabilité.
Bernard Petitjean ([email protected])
et Corinne da Costa ([email protected])
Accédez aux précédents « Matière à Réflexion » sur Facebook et réagissez :
http://www.facebook.com/pages/SEPREM-Etudes-Conseil/207413099281851