Culture RP a rencontré Barande Jérémy, Responsable de la photothèque, Photographe évènementiel à la Direction de la Communication Ecole Polytechnique Université Paris-Saclay / © École polytechnique – J.Barande
« Être photographe c’est emprunter le chemin de l’humilité »
Quel a été votre parcours ?
J’ai postulé à la cellule patrimoniale de l’Ecole polytechnique pour lancer le projet de numérisation des collections, découvrant ainsi les photos des autres photographes. Le directeur de la communication m’a donné ensuite ma chance pour traduire en photographie, servir l’ensemble des supports de communication, la vie de l’Ecole polytechnique. Richesse des rencontres, diversité des sujets, sentiment d’immortaliser des moments rares, tout en revisitant par une vision transverse, le sens photographique de l’Ecole, telles sont mes missions au quotidien.
Comment l’Ecole Polytechnique est-elle organisée du point de vue de ses ressources électroniques et comment gère-t-elle son fond iconographique ?
Le 1er objectif de l’utilisateur est de pouvoir trouver et télécharger rapidement une image générique sur L’Ecole dans son acception la plus large. L’utilisateur est d’ailleurs libre de réutiliser la photographie sous la condition de mentionner le crédit. L’ensemble de ces images sont sauvegardées dans une base accessible en intranet (Logiciel PHRASEA + de 300 000 images) et nous avons aussi fait le choix de publier une petite sélection de nos meilleures images sur le portail FLICKR. Il a la fonction principale d’être une synthèse accessible du message de communication visuel, que nous voulons mettre en commun, comme pour témoigner de ses moments précieux.
Comment se conçoit au quotidien votre pratique photographique dans la perspective d’une mise en image de la stratégie de communication de l’Ecole ?
Le service photo livre ainsi 10 000 photos et couvre environ 300 reportages par an. La commande de reportages d’illustration vient le plus souvent d’un fait d’actualité. Je garde cependant une vrai autonomie pour illustrer le message fondamental de l’établissement et suis associé aux activités évènementielles et culturelles du campus. La pierre angulaire du message de communication est la suivante : « Largement internationalisée, l’École polytechnique associe recherche, enseignement et innovation au meilleur niveau scientifique et technologique. Sa formation promeut une culture d’excellence à forte dominante scientifique, ouverte sur une grande tradition humaniste ».
Il faut aussi garder à l’esprit que nos photos vont irriguer l’Internet, les médias sociaux et alimenter le flux de données des moteurs de recherche.
« Je livre une sensation photographique,
je m’efface alors pour que vive de manière autonome l’image,
pour qu’elle vive en quelque sorte sa propre aventure »
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Ma plus belle photo, c’est toujours pour moi la prochaine, je suis particulièrement critique et estime que la photographie d’hier m’aidera à construire celle de demain.
Mon métier aujourd’hui m’invite à me remettre en question de manière permanente, la finalité est de construire un reportage et de livrer un visuel original percutant pour répondre à la très riche actualité du campus.
Quelle est la stratégie d’engagement sur les médias sociaux de la direction et plus globalement comment les étudiants, les chercheurs réagissent à ces actualités ?
Je travaille en collaboration constante avec mes collègues de la direction de la communication.
La communauté polytechnicienne est large et diverse, la stratégie de la direction de la communication capitalise sur cette richesse pour favoriser les échanges et mettre en valeur l’actualité de l’X sur les médias sociaux. L’X a pris le parti de se concentrer sur quelques médias sociaux, là où sa communauté est la plus active et investie (Twitter, Facebook, LinkedIn,…). Les efforts pour échanger via ces canaux ont porté leurs fruits ces dernières années avec la constitution d’une communauté nombreuse et investie. Le community management est géré de manière collégiale et partagée, nous prenons garde à laisser une liberté d’initiative aussi bien aux structures sœurs, la Fondation ou l’Association des anciens, qu’aux comptes institutionnels qui traitent d’un programme, d’un cycle, d’un labo, d’un département d’enseignement ou encore de l’entrepreneuriat. Les échanges et la diffusion de l’information sont dynamisés par cette approche qui renforce les interactions à la fois au sein de la communauté et avec nos fans en dehors.
Pour vous, travailler pour le Patrimoine de demain implique quelle éthique, quelles bonnes pratiques, quelle philosophie de vie ?
Mon travail s’inscrit dans une démarche « corporate » au service de la marque Ecole polytechnique. Les codes visuels sont bien identifiés mais aujourd’hui le défi est de montrer le nouveau visage de l’Ecole.
« Les photos d’aujourd’hui viennent alimenter les archives et donc le patrimoine de demain »
Il faut donc travailler la sélection l’indexation et l’archivage des données photos de manière approfondie. Une photographie bien indexée sera de fait mieux référencée et aura plus de chance de ressortir de la masse informe des données non structurées du net. Toutefois, la sémantique des contenus va s’enrichir de plus en plus de l’ensemble des métadonnées, des différentes interactions.
« Ma philosophie de vie s’est d’aimer la vie
et parfois dans l’instant la capturer le temps d’une photo »
