Le mécénat culturel est mort, vive le mécénat culturel !

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Tribune Stéphanie Boutin, Directrice générale adjointe Communication du Groupe Matmut : Place à l’inventivité, à la co-construction entre le mécène et l’acteur culturel...

#JaimeLaCom

Pas d’ambiguïté : il ne s’agit pas pour l’acteur privé d’interférer dans le contenu artistique. Notre seule ambition, en tant que mécène : contribuer positivement au programme, dans une logique ‘’gagnant-gagnant’’.

Stéphanie Boutin, Directrice générale adjointe Communication du Groupe Matmut.

Catastrophique, effrayant, spectaculaire…

S’il est un domaine pour lequel l’usage de superlatifs n’est hélas pas rare, dans l’interminable crise que nous traversons, c’est bien le secteur culturel. Les décisions de restriction successives, les fermetures au public, la baisse mécanique des chiffres d’affaires et l’ensemble des maillons de l’écosystème tour à tour mis à mal, conduisent à une situation que certains observateurs qualifient de faillite. Dans ce contexte, les réouvertures progressives sont bien évidemment une excellente nouvelle !

Le Groupe Matmut, entreprise mutualiste d’assurance, est un mécène culturel comme il en existe beaucoup. Le groupe a choisi de maintenir en 2021 son soutien auprès des 11 structures culturelles auprès desquelles il était déjà engagé par le passé. Rassurez-vous, cette tribune n’a pas pour objet de glorifier le fait que notre entreprise maintient ses engagements financiers et autorise les créateurs artistiques à faire perdurer leur action. Nous ne savons que trop les disparités dans l’impact sur les acteurs économiques de la crise sans précédent que nous traversons. Il ne me viendrait pas à l’idée de donner des leçons, à quelque entreprise que ce soit. 

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Il ne me viendrait pas non plus à l’idée de vouloir positionner les acteurs privés comme des substituts à l’action publique, alors que la question récurrente de l’affectation et de la répartition des subventions publiques auprès des acteurs culturels – dans tous les domaines, spectacles vivants, musique, arts visuels, etc. – est un débat d’autant plus sensible, dans le contexte actuel. A chacun son rôle et ses responsabilités, en fonction de ses moyens, de ses contraintes et de sa propre politique.

Non, ce que je souhaite partager, c’est une conviction, que nous avons depuis plusieurs années dans le pilotage de notre politique de mécénat culturel. Et qu’il me semble important d’affirmer dans la période actuelle, au bénéfice, à la fois des mécènes privés et des structures culturelles. 

En synthèse, ne renonçons pas à réinventer le mécénat culturel, sous prétexte d’une situation déjà difficile.

Au contraire. Stop aux entreprises mécènes « vaches à lait ». Stop au « paye et tais-toi ». Place aux vrais projets. Place à l’inventivité, à la co-construction entre le mécène et l’acteur culturel, au sujet des contreparties. L’heure est au dialogue, plus que jamais.

Les structures culturelles nous suivent d’ailleurs avec enthousiasme dans cette démarche de co-construction et nos relations s’en trouvent revigorées. Pas d’ambiguïté : il ne s’agit pas pour l’acteur privé d’interférer dans le contenu artistique. Notre seule ambition, en tant que mécène : contribuer positivement au programme, dans une logique ‘’gagnant-gagnant’’. 

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Partenariat gagnant-gagnant

Gagnant, car plus d’échanges, de dialogue, d’accompagnement, de co-production me semblent être les bases de ce ‘’nouveau mécénat’’, plus responsable et plus éthique. Par exemple, dans le cadre de notre programme ‘’Matmut pour les arts’’, l’accès à la culture pour les publics qui en sont le plus éloigné, par exemple les personnes en situation de handicap ou encore les personnes hospitalisées, mais aussi les familles vivant en milieu rural est un axe fort de la politique RSE de notre groupe. C’est donc le chemin que nous empruntons avec nos interlocuteurs culturels. Et c’est passionnant, car cela ouvre de nouvelles perspectives et permet d’être réellement inventif, dans le programme co-construit. 

Et gagnant, car cette proximité accrue entre le mécène et la structure bénéficiant de notre soutien renforce notre capacité, en tant qu’acteur privé, à relayer et promouvoir auprès de nos parties-prenantes les nouveaux modes d’expression des acteurs culturels ayant émergé durant la crise. Notamment les nouvelles pratiques numériques, la capacité à réinventer les expériences proposées au public. L’ingéniosité déployée, l’adaptation, afin de maintenir une diffusion culturelle élevée est réelle et précieuse. Mettons le même soin à travailler sur des programmes de mécénat qui ont du sens et de la valeur ajoutée. 

Nous vivons une époque d’incertitude et il ne s’agit pas de rajouter une charge sur des acteurs culturels ébranlés et inquiets. Il s’agit de renforcer, y compris et surtout, dans une période compliquée, ce que nous considérons être de bonnes pratiques de mécénat, in fine au bénéfice de toutes les parties prenantes. Et de renforcer l’attractivité de celles et ceux qui diffusent ce bien si précieux qu’est la culture. 

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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