Aujourd’hui, Culture RP a décidé de revenir sur deux drames survenus en début de semaine : la prise d’otage à Sydney (lundi 15/12) et le massacre dans une école au Pakistan (mardi 16/12).
Rien ne vous a étonné dans le traitement médiatique TV de ces deux actualités très rapprochées ?
Lundi, les chaînes d’info en continu françaises ont réservé des éditions spéciales, dépêché des témoins « exclusifs » sur place et nous ont tenu en haleine toute la journée sur le sujet de la prise d’otages à Sydney… Difficile de passer à côté !
Dans la foulée, le site d’actualité slate.fr consacre d’ailleurs un article à l’« emballement politique et médiatique qui a participé à semer la terreur » en Australie (http://www.slate.fr/story/95797/reaction-autorites-australiennes-terroristes).
En revanche mardi, aucun emballement médiatique autour de la tuerie au Pakistan : un sujet manifestement comme un autre pour les TV françaises…
De là à penser que la vie de 140 Pakistanais présente moins d’intérêt médiatique que la vie de 2 Australiens pour les médias audiovisuels français… il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas !
Prenons un peu de recul : on est ici témoin d’une médiatisation à deux vitesses dépendant de plusieurs facteurs : la rareté de l’information, l’identification possible du public européen, les enjeux politico-médiatiques, etc.
Et du côté des réseaux sociaux ? Les twittos du monde entier réagissent sur ces deux drames : mobilisation des comptes twitter de médias, de personnalité, du grand public…
95 000 tweets sur #sydney le 14 et le 15 décembre (source topsy.com)
US consulate in #Sydney reportedly evacuated amid ongoing hostage situation at chocolate shop http://t.co/n4D3yGjso9 pic.twitter.com/ayL7vvqxl8
— Fox News (@FoxNews) 15 Décembre 2014
130 000 tweets sur #pakistan le 15 et le 16 décembre (source topsy.com)
At least 126 killed in Taliban attack on #Pakistan school: http://t.co/izJyv8mE5Q pic.twitter.com/qWKtCD05rQ — Fox News (@FoxNews) 16 Décembre 2014
Cette rapide analyse nous amène à réfléchir sur la façon dont les médias sélectionnent les informations qui vont ensuite nourrir nos réflexions, nos peurs, notre inconscient collectif. En tant que réceptacles de l’expression spontanée des internautes, les réseaux sociaux reflètent certainement davantage la perception du grand public sur ce type d’information dramatique.
Qu’en pensez-vous ?
par Delphine Pachoud