Célia Pénavaire – Chief Community Manager des Echos
En septembre 2010, à l’occasion de la refonte de la maquette des Echos sur l’ensemble des supports, Célia Pénavaire a été nommée Chief Community Manager du quotidien. Elle a accepté de recevoir Culture RP pour faire découvrir sa fonction qui occupe une place croissante dans les métiers de l’information et de la communication.
Le Community Manager est une fonction nouvelle dont on entend parler de plus en plus; quel est votre rôle au sein de la rédaction des Echos ?
Les Echos est l’une des première rédactions à avoir mis en place la convergence web et papier. Aujourd’hui, notre communauté vit avec le papier, le web, les tablettes et les smartphones. Il faut prendre en compte et trouver l’équilibre entre ces supports. Lors de la refonte de la maquette en septembre 2010, les Echos m’ont nommée Community Manager. J’ai en main la gestion de la communauté et la visibilité de la marque les Echos et de ses contenus sur les réseaux sociaux. Mon rôle est d’amener de nouveaux lecteurs vers les Echos et de les fidéliser. Pour cela, je sélectionne et diffuse les informations et interagit avec eux.
Quelles sont les qualités d’un bon community manager ?
L’intuition. Il y a quelques bases à connaître mais aucune règle n’est gravée dans le marbre. On apprend en marchant. Mon rôle est de « sentir » l’info qui va marcher. Je suis aux Echos depuis 6 ans, j’ai la culture maison, je maîtrise la ligne éditoriale, mais il y a une part d’intuition dans mon activité.
Pouvez-vous nous citer un exemple d’interaction avec la communauté ?
Sur la dernière page des Echos par exemple on propose le « Tweet du jour ». Cette initiative connaît un succès grandissant : des internautes le photographient et le postent sur leurs Facebook ou Twitter. C’est valorisant pour les gens dont le Tweet est repris et c’est une bonne occasion pour nous de partager avec la communauté.
Selon vous, en quoi connaître et maîtriser son e-réputation est-il capital aujourd’hui ?
Parce que des faits concrets, dans l’histoire des marques et des entreprises, nous le prouvent tous les jours : une image de marque peut être changée en 1 heure. Aujourd’hui, l’information se propage pratiquement en direct grâce aux réseau sociaux, en particulier à Twitter, qui est un outil de veille extraordinaire. Une marque se doit de gérer son e-réputation comme elle gère sa réputation off-line. Il est important de mesurer l’opinion que les gens ont de la marque et de faire valoir ses forces (fiabilité, rigueur). La force des Echos, par exemple, réside dans son contenu. A moi de le montrer. La finalité de l’e-réputation, c’est que ce soit la communauté elle-même qui défende sa marque sur la toile, si celle-ci est attaquée.
La communauté on-line est-elle différente des lecteurs papiers des Echos ?
Oui, il y a des différences avec les lecteurs traditionnels : la cible est plus jeune (cadres, étudiants) sur Facebook et on trouve de nombreux professionnels et e-influenceurs sur Twitter.
Prenez-vous en compte, dans votre fonction, les RP ?
Pas directement, car j’interviens en fin de chaîne dans la hiérarchie de l’info.
En revanche, je peux être amenée à faire du « live tweet » lors d’évènements ou de conférences, comme font régulièrement de nombreux blogueurs. Utiliser Twitter permet d’être au top de l’info et de fédérer sa communauté.
Vos projets futurs pour les Echos et sa visibilité sur les réseaux sociaux ?
Je souhaite intensifier encore les liens avec la communauté des Echos, mais également avec les blogueurs et les e-influenceurs, les inviter à la rédaction, les solliciter pour qu’ils nous proposent des sujets… Tout est possible le métier de Community Manager est nouveau, évolue vite, rien n’est définitif.