Tribune de Romain Mouton, conseiller en communication, fondateur de l’agence RM conseil. Il a été collaborateur parlementaire à l’Assemblée nationale, conseiller en cabinet ministériel et consultant pour plusieurs groupes internationaux de conseil et de lobbying. Par ailleurs, Romain Mouton est directeur d’un master de communication institutionnelle au sein d’une grande école de communication.
L’origine du mot « vidéo », du latin « video », je vois, suffit pour définir à elle seule l’importance et l’objectif de cet outil : la visibilité. Une visibilité aujourd’hui incontournable, notamment pour les entreprises où son utilisation est devenue essentielle dans l’ensemble des stratégies de communication.
Plus impactante que les mots, la vidéo est plus percutante et plus propice à capter l’attention, notamment grâce à l’empathie et le sentiment de proximité qu’elle est plus à même de procurer par rapport à un contenu rédigé. Selon diverses études sur le sujet, l’individu mémorise en effet 20% de ce qu’il entend et 30 % de ce qu’il voit et il retient 70% de ce qu’il voit et entend. Ainsi, 18 des 20 sites internet les plus visités au monde utilisent aujourd’hui la vidéo pour communiquer sur leur entreprise, leur association ou plus globalement sur leur activité en général.
Apportant de la crédibilité aux messages diffusés, elle devient essentielle dans les dispositifs de communication des entreprises. Elle permet à elle seule de combiner plusieurs avantages : présenter une activité de façon ludique, prospecter de nouveaux marchés, obtenir un meilleur référencement sur les grands moteurs de recherche et par conséquent booster le trafic des sites internet et donc la popularité et la visibilité des entreprises ou associations qui l’utilisent pour leurs stratégies de communication.
Outil marketing, la vidéo est aussi un moyen de communication interne pour les entreprises dans le cadre d’une stratégie marque employeur, afin d’informer les salariés, de les motiver et de les rassembler autour d’objectifs et de valeurs communes. Alors qu’un sondage de Communication & Entreprise et Mediaprism, publié dans Les Echos en 2014, montre qu’un collaborateur sur deux n’a pas confiance dans la communication des entreprises, la vidéo semble alors à elle seule un bon moyen pour combler ce déficit en communication grâce à sa capacité d’engagement.
Cependant, dans un contexte de transformation des entreprises, il conviendra à celles-ci de prendre en considération la constante évolution des outils de communication interne. Les communicants veilleront ainsi à innover et à ne pas tomber dans le piège de la com’ corporate « à la papa » qui est bel et bien révolue.
Alors qu’en peu de temps, la production vidéo s’est adaptée et démocratisée en devenant moins coûteuse et « multi device », l’entreprise de demain doit donc, quant à elle, se préparer dès maintenant à développer et intégrer ce média et à en maîtriser les règles simples qui permettent de l’utiliser au mieux.
Malgré tout, les entreprises ne devront pas oublier toutes les conséquences, y compris négatives, que la vidéo est susceptible d’entraîner. Certaines sont à prendre en compte : critiques, mauvais commentaires, contestations… Autant de points à anticiper avant de se lancer dans une nouvelle réalisation.
Certes, une démocratisation de l’usage de la vidéo s’est opérée ces dernières années mais les techniques évoluent à toute vitesse et sont susceptibles de rendre l’utilisation de cet outil compliqué et chronophage. Ainsi, afin d’apparaître comme un véritable expert du storytelling vidéo, quelques règles sont indispensables et se doivent d’être respectées, telles que le script, la durée, le design ou encore la scénarisation.
Incontestablement, les années à venir confirmeront la tendance en matière de consommation et d’utilisation de la vidéo. Les formes de cette dernière seront aussi amenées à évoluer notamment grâce à l’importance croissante de la réalité virtuelle dont les usages sont réfléchis par de nombreuses entités et industries. Dans ce futur proche tous y seront convertis et devront, pour leur succès, en faire partie.
Romain Mouton, Président de RM conseil.