Pauline Antoine, veilleur analyste pour le Pôle Market Intelligence de L’Argus de la presse a interrogé Bruno Vidal – Directeur du département Innovation du ConsumerLab, agence de conseil en marketing expérientiel et Aurelien Gragnic – Directeur de ConsumerLab.
Vous venez de sortir la nouvelle version du book « Think Forward », pouvez-vous nous en dire plus ?
BV: Le book a connu de profonds changements cette année. Nous l’avons rebaptisé pour qu’il reflète sa vocation : Think Forward. Nous avons conçu des études prospectives sectorielles au nombre de 5 : Automobile, Luxe et Beauté, Alimentaire, Banque et Assurance, High Tech.
Si je devais retenir un phénomène marquant qui s’inscrit durablement dans notre environnement j’évoquerai le phygital, qui mélange étroitement digital et physique. Le phygital est visible dans les points de vente où l’expérience client est sans cesse réinventée et où par exemple des miroirs permettent aujourd’hui d’essayer virtuellement des vêtements.
En quoi le partenariat avec l’Argus de la Presse a-t-il permis d’élargir le champ de la veille, de proposer une nouvelle vision ?
BV: Nous avons associé nos expertises pour offrir un outil unique sur le marché : l’expertise de la veille capable de recueillir les émergences dans plus de 1200 blogs, 11.000 publications, 150.000.000 de sites web et ConsumerLab qui réalise l’analyse socio marketing depuis plus de 20 ans.
Ce partenariat a entrainé de nombreuses autres évolutions profondes : Think Forward est totalement digitalisé et pleinement multimédia. L’utilisateur peut manipuler, réorganiser et partager toutes les données en un clic.
Les bénéfices de ce partenariat nous permettent d’être plus agiles et d’offrir des contenus personnalisés à nos clients, en effectuant des focus sur les sujets qui les intéressent par exemple.
En quoi le book constitue-t-il un outil stratégique d’aide à la décision pour les entreprises ?
BV: Think Forward est un outil de réflexion et d’action :
Une réflexion dans le sens où il permet d’anticiper les mouvements profonds et porteurs dans les comportements des consommateurs, leurs attentes, leurs aspirations. Ce fut par exemple le cas avec l’explosion il y a quelques années du néo rétro (Mini, Adidas Stan Smith..).
Et c’est un outil qui sert l’action à travers la formulation de nouveaux concepts de produits ou de nouveaux plans de communications qui s’appuient sur l’analyse socio marketing.
Quelques exemples de slides du Book des tendances :
Cas pratique :
Nous avons ainsi pu aider le groupe Seb à concevoir un robot multifonction, après avoir détecté il y a quelques années la tendance du « fait maison ». En effet, les consommateurs aspiraient à pouvoir préparer et cuire leur pain eux-mêmes. Mais aucun four pour le grand public n’avait les capacités de dorer et faire gonfler la pâte à pain comme chez le boulanger. Avec l’aide du Book, nous avons identifié ce besoin et orienté la réflexion sur le design de la machine. En outre, nous avons également accompagné la chaîne Canal + dans la redéfinition de ses nouveaux territoires de communication et le développement de nouveaux formats TV.
Comment parvenez-vous à analyser les éléments détectés via la veille pour en extraire de grandes tendances ?
BV: Des tendances émergeantes sont identifiées par l’Argus de la Presse. Nous employons ensuite des techniques issues de la sociologie (Bourdieu, Ecole de Chicago) pour analyser ces nouveaux sujets. L’application de ces théories au corpus sélectionné par l’Argus nous permet donc de faire émerger des représentations sociales dans lesquelles nous vivons et qui influencent nos comportements.
Cela nous permet d’aboutir à une cartographie des tendances et nous donne une lecture dynamique pour anticiper leurs évolutions.
En conclusion, Aurélien, pouvez-vous nous exposer votre vision du Market Intelligence?
Pauline Antoine ,Veilleur Analyste – L’Argus de la presse / Pôle Market Intelligence