Culture RP a rencontré Benoit Danflous, ancien chef de cabinet du président de France Télévisions en charge des Relations Publiques et de l’événementiel, fondateur de petit monde conseils.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Avec un master de sciences politiques en communication j’intègre les relations publiques de France 5. Je crée alors la première direction des relations publiques et de l’événementiel de France Télévisions. Ce paquebot de 11 000 personnes avec ces 5 chaînes est incontournable pour les relais d’opinion. Pendant 10 ans je professionnalise les relations publiques et deviens chef de cabinet du président. En 2013, je créé ma propre structure : petit monde conseils, pour répondre aux sollicitations de mon réseau et surtout intégrer la révolution des réseaux sociaux dans la communication d’influence. Je retrouve au quotidien l’enseignement de mes maîtres Jean-Marie Cotteret et Michel Maffesoli ou comment la rhétorique audiovisuelle s’adresse aux tribus urbaines.
Pour vous, quelle est l’importance des relations presse dans une stratégie de communication ?
La relation presse est toujours capitale dans une stratégie de communication. A petit monde, nous avons cependant un angle pour les aborder : ce qui correspond à nos préconisations stratégiques. Les journalistes sont les plus reliés entre eux pour les réseaux sociaux. Les rédactions ne sont plus organisées en service vertical mais en communauté.
Les journalistes dits politiques, médias, éducation, arts, cultures sont tous reliés entre eux sur des réseaux comme Twitter, nous préconisons d’alimenter en contenu cette communauté pour préparer et éclairer leur travail le moment venu.
L’authenticité, la richesse des contenus sont nécessaires pour appartenir à la tribu de ces influenceurs… L’épisode du selfie dans le bureau ovale d’Obama du talentueux Thomas Wieder du journal Le Monde est symptomatique de ce lien sur les réseaux sociaux : on croit s’adresser à ses collègues, ses amis alors qu’émettre un tweet c’est comme passer le dimanche à 20h chez Claire Chazal !
Comment intégrer efficacement le web 2.0 et les réseaux sociaux dans une stratégie de communication ?
Les stratégies de communication d’influence de petit monde s’appuient toujours sur deux axes : l’événementiel et l’influence par les réseaux sociaux.
Il faut parfaitement maîtriser l’environnement du client pour définir et cibler le plan d’attaque. Les blogs et les sites doivent intégrer les valeurs et l’esthétique de l’entreprise au sens large.
Intégrer les réseaux sociaux dans la stratégie de communication c’est laisser la créativité s’exprimer.
La relation client devient confiance en laissant le communiquant réagir aux flux d’information avec sa répartie : il devient un bon community manager : il fait la communauté ! C’est pourquoi la communication d’influence a besoin de geeks mais de personnes curieuses dont la connaissance du secteur est incontestable. La mode est à l’avant garde de cette communication : Suzy Menkes tweete des infos. Bientôt les éditorialistes politiques les plus célèbres en feront autant pour rester dans la communauté…
Lors d’un événement que faites-vous pour créer le buzz ?
Les agences promettent un bon buzz pour allécher le client. Pour un « événementiste » le meilleur buzz c’est la file d’attente et la cohue … tout est dans la préparation. L’événement ne se répète pas et c’est ce qui fait sa force.
Je préfère le bouche à oreille que le buzz.
Le « buzz » est au pire alimenté par la rumeur au mieux stérile en pertinence pour influencer, faire vivre la communauté…
Envoyer le clip d’une nouvelle voiture à des influenceurs n’a pas grand intérêt en termes de communication, car les passionnés viennent le chercher eux mêmes. En revanche dévoiler le coût de l’investissement de la mise sur le marché de cette nouvelle voiture auprès des communauté de concessionnaires est un plus.
Comment mesurez-vous l’impact de vos actions de communication ?
Quand votre client est au centre de la communauté…
les relations publiques comme les réseaux sociaux sont un moyen de toucher des leaders d’opinion. Ceux ci restent un fort vecteur clé pour l’information. Créer des tribus sur Twitter, c’est comme faire des fichiers de relations publiques : il faut connaitre l’environnement du client et le mettre au centre de la circulation de l’information. petit monde a souvent pour clients des relais d’opinion qui s’ignorent…
« Les raconter » sur nos événements ou sur Twitter c’est les placer au centre !
propos recueillis par Delphine Pachoud