Culture RP a rencontré Romain Pelillo, spécialiste de l’achat média digital chez Talents- Sync / site : http://talents-sync.com/
Quel est votre parcours ?
RP : J’ai commencé en régie publicitaire on-line chez Advertising.com, puis j’ai vite rejoins l’univers des agences média : j’ai passé plus de 7 ans chez Omnicom et Interpublic de trafic manager jusqu’à directeur de clientèle : 20Th Century Fox, Renault, Microsoft, CIC…
La création de Talents-Sync est née à partir de quel constat ?
RP : Talents-Sync est né grâce à l’association de 3 personnes : Frédéric Boullé, agent de sportif et fondateur de The Management Company, Sébastien Priéto, directeur artistique et spécialiste du monde de l’Entertainment et moi-même. Nous avons dressé un double constat qui nous mené à la réflexion suivante : pour les agences et les annonceurs, nous avons la conviction que l’audience de personnalités sur les réseaux sociaux est ultra-qualifiée. Les internautes ont choisi de suivre des profils pour leurs affinités avec un univers précis et nous souhaitons profiter du contenu de ces personnalités pour y intégrer des marques. Le second constat vient des talents eux mêmes : la plupart consolident des audiences très qualifiées mais n’arrivent pas à les monétiser : manque de contacts en agence ou chez les annonceurs, manque de stratégie marketing et manque d’audience critique pour être pris au sérieux. Notre volonté est de leur proposer d’une part, un service qui les mette en relation avec les annonceurs qui leur correspond. D’autre part de constituer des réseaux de profils par thématique dont l’audience cumulée permettrait d’obtenir une couverture sur cible nécessaire à l’intérêt d’un annonceur.
Quelle vision avez-vous de l’influence, de la notoriété, du Brand Marketing, du Brand Content, au Storyteling, et au Talent prescripteur ?
RP : Compte tenu de la conjoncture actuelle des médias digitaux nous sommes convaincus que le contenu reste la clé de l’intérêt d’un prospect pour une marque. Alors que les achats médias sont de plus en plus automatisés, que les cibles sont « retargetées », épiées dans leurs habitudes de surf, les annonceurs poussés vers les achats médias « performants » déconnectent leur message du contenu auquel le prospect est exposé.
Ce constat nous amène à penser que la notion d’influenceur doit se faire dans le cadre d’un contenu choisi par le prospect. Un contenu qui soit authentique, qui permette à l’utilisateur de se sentir en confiance avec le flux d’information qui est susceptible de l’influencer dans son acte d’achat.
C’est pourquoi nous ne choisissons nos Talents pour une marque qu’après un pré-test avec notre partenaire Captify qui permet d’identifier les thématiques associées aux mots clés préemptés par un annonceur sur les moteurs de recherches. Ainsi nous sommes en mesure d’identifier les thématiques et les talents dont les contenus présentent un véritable intérêt de la part d’un potentiel prospect.
Quels sont, selon vous, les ponts entre les stratégies de communication RP « classiques » et les nouvelles tendances de communication digitale ?
RP : Je pense qu’il faut rester très prudent afin de ne pas perdre l’authenticité et la confiance des internautes. La notion de journaliste/publi-éditorialiste est très tentante pour beaucoup de gens. Grâce aux réseaux sociaux tout le monde se pense journaliste ou influenceur et « l’uberisation » des pratiques peut ressembler à l’Eldorado pour tous les Youtubers, Twittos and co… mais les marques et les agences ne sont pas dupes : l’audience et la couverture sur cible restent leurs principales enjeux. Pour moi, les ponts sont possibles si un mix entre la consolidation des audiences, la qualité et l’authenticité des contenus sont au rendez-vous.
En tant que spécialiste des médias sociaux, comment appréhendez-vous la stratégie de communication d’une marque sur ces média ?
RP : Les réseaux sociaux ont cet avantage que peu de solutions proposent : la possibilité pour une marque d’intégrer l’univers d’une personnalité. Ce qui nous intéresse c’est que la marque soit un prolongement du contenu créé par les utilisateurs de média sociaux. Si une marque réussit à exister dans ces univers sans les mécaniques classiques du digital : « cliquer ici », « inscrivez vous »… alors la stratégie de notoriété de l’annonceur auprès d’une cible sur les réseaux sociaux est réussie. Je pense que les réseaux sociaux n’ont pas vocation à faire du « lead » et c’est ce que nous mettons en avant chez Talents-Sync : augmentation de la notoriété immédiate auprès d’une cible et d’un contenu ultra qualifié grâce à des Talents légitimes et reconnu dans leur spécialité.
Talents Sync propose aux annonceurs et aux agences des dispositifs sur mesure autour de Talents ambassadeurs et prescripteurs des produits des marques. Le recrutement de Talents prescripteurs pour une marque est dans votre ADN. Comment se concrétisent ces actions pour le prescripteur et la marque (ANALYSE – SELECTION – STRATEGIE – RESULTAT) ?
RP : Le premier enseignement que nous donnons à nos clients est : qu’est-ce que vos utilisateurs aiment vraiment : voir, écouter, goûter, jouer, voyager, …. En partant de ce constat nous proposons des campagnes aux seuls talents intéressés à l’idée de s’associer à une marque pour ce qu’elle représente et non pour ce qu’elle pourrait lui rapporter. Ainsi le talent est de lui même enclin à une mise en avant d’une marque par son contenu ; il ne se sent pas forcé, bien au contraire, son contenu est au service de la marque : placement produit, synchronisation, story telling, brand content… Il est indispensable que notre réseau de talents permette de répondre aux problématiques de nos clients sans la notion de « billets sponsorisés » qui reste pour les internautes les plus avertis une forme de publicité supplémentaire à laquelle ils sont exposés.
Pourriez-vous illustrer votre Offre ENDORSMENT au travers d’un cas concret ?
RP : Les annonceurs dont la problématique principale est le gain de notoriété sont souvent tentés par l’utilisation d’une égérie, mais qui ? comment ? pourquoi lui/elle ? … Un de nos prospects, un voyagiste haut de gamme, souhaite s’appuyer sur les réseaux sociaux de contenus photo comme Instagram ou Pinterest. Aujourd’hui il n’utilise que de beaux paysages pour mettre en avant ses produits, les photos sont superbes et paradisiaques mais il manque quelque chose : l’incitation au voyage, la projection du prospect dans l’univers décrit par le voyagiste. Nous y répondons par une personnification des offres à travers des Talents pour qui le voyage est un mode de vie, une aventure, un sport…Nous avons constitué un réseau de surfeurs, wind-surfers, snowborders, trekkers…afin de répondre à ce souci de personnification tout en profitant du contenu de nos Talents, photos et vidéos. En plus de l’audience touchée via les réseaux de nos talents, la marque peut ensuite reprendre à son compte le contenu, ce qui représente pour elle une vraie économie de production et un outil de conquête personnifié.
Quelles sont, dans un avenir à moyen terme, les prochaines pistes de développement de votre activité ? (internationale ? veille ?)
RP : Nous souhaitons nous équiper d’une plateforme de monitoring et de reporting des campagnes afin de proposer aux marques et aux Talents un outil capable de les réunir au bon endroit au bon moment. Cela passe à priori par une levée de fond que nous envisageons pour 2016.
Lien : Facebook : https://www.facebook.com/talentssync/
Pascal Labaigt, Responsable Avant-vente – l’Argus de la presse